*La chance*

108 17 2
                                    

Le son des vagues résonnait dans la pièce et faisait tanguer inlassablement le navire. Les tonneaux posés contre le mur, basculaient de temps à autre avant de se reposer en un son creux sur le sol. Le vent s'était levé et pour une fois, l'alliée n'y était pour rien. Le temps, seul, s'acharnait sur la zone, et le navire passait maladroitement au travers. Le capitaine n'avait pas su anticiper cette houle, pas comme son prédécesseur. Bientôt, il essuiera une tempête et les vagues, qui seront de plus en plus hautes, viendront ébranler la coque du navire.

Quelques jours s'étaient écoulés depuis l'intervention de la chimère. Les matelots n'avaient pas oublié cette soudaine puissance, mais le doute commençait à poindre. D'ici peu de temps, ils s'en remettraient au hasard et au vent violent qui frappait les océans. Après tout, ils n'étaient que de simples hommes dépourvus de bons sens. Ils suivaient la majorité, assurément la majorité inculquée par leur capitaine. Le vent était fautif, rien d'autre, tel avait été son discours le lendemain matin sur le pont. Mais d'ici là, avant même que ce rebondissement n'apparaisse, Valerens et Iloé seront déjà loin. La jeune femme patientait calmement une opportunité. Elle comptait les heures, gravant même sur le bois les jours qui passaient. Tout avait été pensé et calculé, un soir sombre où la Lune serait à peine visible, ils prendront le large à bord d'une barque. Si la chance était de leur côté, ils trouveraient vite une île habitée et il s'y poserait le temps de se faire oublier. La chance. Il n'est chance qui ne tourne. Aujourd'hui on en bénéficie demain c'est au tour d'un autre. La chance n'est que l'écoulement du hasard, un infime auspice qui donnerait de l'espoir même au plus misérable. La jeune femme, malgré les échecs continuait à croire en cette chance illusoire, sur un malentendu cela pourrait fonctionner. Après tout, Adamak avait usé de cette chance à plusieurs reprises, il se l'était accaparé pendant tout ce temps et il l'avait encore en sa possession. Ce jour-là, si ses chiens, fidèles, ne l'avaient pas détourné de son regard, il n'aurait pas été à la barre en ce moment même. Il aurait souffert comme ces pauvres innocents lors de son insurrection. Il serait mort ! Mort comme un martyre ! La chance allait tourner, et lorsque ce moment arrivera, rien ni personne ne pourra le sauver de son funèbre destin. Tel est le sort qui l'attendait. Nous avons une vengeance à assouvir et nous allons y parvenir...


*********

Un bien court chapitre et surtout écrit à la va-vite. Le ton monte comme vous avez pu le constater. Le protagoniste à l'air bien déterminé, il a soif de vengeance. Après, est-ce l'alliée qui parle ou bien Iloé ? Et une question encore plus importante, qui est cette alliée ? J'ai rajouté des indices dont le "ée" qui, je pense, n'était pas présent dans les précédents chapitres. Trouverez-vous avant le dénouement ? J'attends vos réponses !

Passez une très bonne semaine !


Les mers d'un autre mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant