XVI

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Notre couple n'avait pas duré longtemps. Ce n'était pas possible que ça se finisse ainsi. C'était trop brusque, trop précipité, trop tôt. On s'aimait toute les deux mais il n'y avait plus rien entre nous. L'amitié que nous avions en dehors n'avait elle, pas non plus survécu à ça. Je pouvais la voir partout mais non ne nous parlions plus. Je pouvais essayer de croiser son regard mais Billie ne me regardait plus. Ellen avait beau tout faire pour que l'on se parle, ça n'aboutissait à rien. J'étais honteuse. Voir la personne que tu aimes tous les jours mais ne pas pouvoir avoir ne serait-ce qu'un sourire. Je n'avais pas supporté cette situation. Je devais l'oublier. C'est ce qu'elle m'avait demandé. Je n'y étais pas arrivé. Il fallait que l'on m'aide, que je trouve quelqu'un de mieux qu'elle. Ça n'existait pas. J'en pleurait tous les soirs. À force, je n'avais plus de larmes à verser. Mes paquets de cigarettes se finissaient bien plus vite qu'avant. Enfin quelque chose qui pouvait me relaxer. Je tomberais malade à force.

J'étais sur le parking de magasin à 21h, une clope à la main. Sûrement la cinquième de la journée. Mon regard était fixé à l'horloge de mon téléphone. J'avais donné rendez-vous à Loan pour qu'il me donne des explications sur son comportement. Ce n'était sûrement pas la meilleure chose à faire mais j'en avais besoin. J'en avais plus rien à foutre que Billie le découvre, nous n'étions plus ensemble. Il ne se passerait rien et je m'en assurerai. La voiture qu'il avait décrite par message arriva à ma hauteur. La vitre baissée, son visage était d'une expression neutre. Normal.

"_ Montes."

Je lui avait quand-même demandé à ce que l'on soit seul et que l'on ne nous voit pas. Le blond m'ouvrit la portière. Mon corps de laissa tomber sur le siège en cuir du passager. L'engin démarra et entreprit la route.

"_ Saches d'abord que je suis désolé de tout ça. Je ne savais pas que c'était ta petite amie.
_ Des excuses. Tu ne l'avais pas compris ?!
_ Nan, je te promet.
_ ... Tu m'expliqueras quand on sera arrivé. Je veux tout savoir.
_ Ce n'est pas très long à raconter de toute façon.
_ Pas mon problème."

Il ne paraissais en aucun cas stressé de ce qu'il allait me dire comme si tout était parfaitement normal et logique. Ou même que c'était habituel pour lui. Je ne voulais pas de mensonges, c'est la seule chose que je demandais. Il gara sa voiture devant un hôtel, sûrement celui où il devait séjourner. En sortant de la voiture, on fut vite accueilli par un homme en costume qui demandait sa pièce d'identité. Loan lui sortit et le vigile nous laissa entrer. Toute la décoration de l'endroit était chic et coûteuse. Il devait avoir beaucoup d'argent. Si il comptait m'impressionner avec tout ça et bien, c'était raté. On prit l'ascenseur pour arriver à sa chambre qu'il dévérouilla avec une carte magnétique.

"_ D'abord, tu veux boire quelque chose ?
_ Ça dépend ce que tu as.
_ Je vais regarder dans la cuisine.
_ Un verre d'eau me suffit sinon.
_ Très bien, je te fais ça."

Une cuisine dans un hôtel ? Effectivement, il avait de l'argent pour pouvoir se payer une telle suite. Le fêtard était revenu quelque minutes après, le temps de nous servir quelque-chose. Je prit mon verre et commença à boire. J'attendais ses explications. Ses lèvres ne prononçaient pas un mot. J'avais même eu le temps de finir mon eau.

"_ Alors ?
_ Oui pardon. J'étais dans mes pensées.
_ Je t'écoutes.
_ Il n'y a pas grand chose à dire là dessus. Juste que je t'ai vu à la soirée et tu es parfaitement mon type de femme. Alors, j'ai essayé.
_ Quand je t'ai repoussé, pourquoi tu as recommencé ?
_ Tu avais accepté mon rendez-vous donc je me suis dit que c'était bon.
_ Ça ne t'a pas perturbé que je parle d'elle ainsi.
_ Nan.
_ Et maintenant, depuis que tu sais que je suis lesbienne. Tu ne veux rien tenter, on est d'accord ?
_ Je trouve ça plutôt sexy. Deux femmes qui font l'amour. Deux corps somptueux se donnant du plaisir. Deux déesses gémissant pendant des heures. Tout ça, avec des lèvres pulpeuses et parfaitement féminine s'embrassant. Ça me fait avoir une érection rien que d'y penser."

Ses paroles n'avaient aucun respect pour nous, les femmes. Deux femmes qui s'aiment ne sont absolument pas faites pour donner du plaisir à un homme car deux femmes qui s'aiment ne sont pas deux femmes et un homme. Il me dégoûtait. J'avais les mains moites. Ma tête tournait. Ce n'était pas normal. Que m'avait-il donner ? Je n'avais plus la force de bouger même le petit doigt.

"_ En plus, je suis sûre que tu es une petite vierge et que ton vagin attendait patiemment que les doigts fins et délicats de ta copine entre en toi. Tes seins attendaient que les mains de ta copine les malaxent. Tes tétons attendaient que ses dents les agrippent. Ton corps attendait de se faire bouffer par sa bouche, que sa langue te parcoure entièrement avant de rentrer en toi."

Il me faisait peur. Son regard était empli de désir. Il allait me violer. Aucun doute là dessus. J'allais perdre ma virginité. Le blond s'avençait vers moi. Mon corps ne me répondait plus.

"_ Pas la peine d'essayer de bouger trésor. Je t'ai drogué. Tu es à moi sale gouine."

Il me cracha au visage avant de venir lécher cet endroit. J'avais peur, si peur. Cet homme n'était pas le Loan que j'avais connu pendant quelques jours. Putain, il avait bien caché sont jeu.

"_ Je vais te baiser comme jamais. Ton corps m'appartient, tout comme ta virginité.
_ Non, rien de tout ça n'est à toi.
_ Ah non ? Alors à qui ils sont ? Que suis-je bête, à ta copine.
_ Elle ne l'est plus.
_ Bas tu vois quand tu veux.
_ Mais ma virginité lui appartient. Il n'y à que à Billie que je la donnerai.
_ Malheureusement, ce n'est pas toi qui décide. Je suis là, pour toi."

Le ClosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant