Comment suis-je tombé amoureux de toi

Cauchemar réel

Steve est sain et sauf, il revient d'avoir ramené les pierres dans leurs espaces-temps. Je peux enfin relâcher ma respiration que je retenais depuis son départ. Cette minute était la plus longue de toute mon existence. Je cède à l'envie pressente qui me pousse à le rejoindre, me rapprochant de lui le sourire aux lèvres. Je n'arrive pas à croire que ce soit fini. Que l'on ait réussi. Cette victoire était inespérée ; trop d'émotion se bousculent en moi. Mais une l'emporte : le sentiment que maintenant qu'il est rentré, tout ne peux aller que pour le mieux. Je croise enfin son regard et je peux y voir danser les mêmes émotions que dans le miens. Il me retourne mon sourire et je fonds. 

- Ça y est, c'est fini.

- Oui Nat, maintenant il faudrait que tu ailles ouvrir ta porte.

TOC TOC TOC

Trois coups fermes retentirent dans l'appartement me sortant de mon sommeil. Encore prisonnière de la brume dans mon esprit, je sortis du lit et marchais à tâtons jusqu'à ma porte d'entrée. Regardant au passage l'heure sur mon micro-onde :8h36. J'avais presque fait la grasse matinée. Au moment où j'arrivais devant ma porte, trois autres coups furent portés. 

- Oui oui me voilà.

J'ouvris la porte et me trouva nez à nez avec Sam. Sam qui était blanc comme un linge. Qui avait les yeux rouges et gonflés. Et qui tenais son portable si fort qu'il en avait les phalanges blanchies. Un Sam complètement bouleversé me faisait face. Mon sang ne fit qu'un tour. Non ça ne pouvait pas être possible. Pas maintenant, pas déjà... Les larmes se formèrent dans mes yeux et perlèrent sur mes joues. Sam recommençai lui aussi à pleurer.

 - Je suis désolé Natasha, il est parti.

Il est parti, il est parti, il est parti, ces trois mots résonnèrent dans mon esprit tout le chemin jusqu'à l'hôpital. Le trajet paraissait si long, comme si tout avait été mis en œuvre pour me torturer lentement et le plus longtemps possible. Steve était m.. Non je refusais d'y croire. Ça ne pouvait pas se passer comme ça. Il m'avait promis qu'il ne me laisserait pas...Sam gara la voiture et je bondis hors de l'habitacle et courus jusqu'au hall de l'hôpital. Une petite assemblée était déjà là. De dos je reconnus Bucky, Bruce était également là ainsi que Rodhes. Non ça ne pouvait pas être vrai. Bucky se retourna et croisa mon regard. Ce que j'y vis brisa toutes mes espérances et mes barrières cédèrent. Je tombai à genoux sur le sol me noyant dans mon chagrin. Deux bras rassurant m'entourèrent alors, je relevais juste assez les yeux pour voir que Sam était arrivé derrière moi et qu'il c'était accroupis à mes côtés. Les larmes me submergèrent, d'énormes sanglots parcouraient mon corps et je me mis à trembler comme une feuille sans ne plus rien contrôler.  C'était bien plus que ce que je pouvais supporter. Mes oreilles bourdonnaient comme si des millions de voix essayaient de se faire entendre toutes en même temps. J'avais envie de crier mais je n'avais plus assez d'oxygène dans mes poumons ne serais que pour parler. L'étreinte de Sam fut soudain étouffante, le bruit se fit assourdissant, la lumière bien trop insistante. Je suffoquais, les murs de l'hôpital s'approchant pour m'écraser. Et puis soudain le noir et le silence complet, comme ça, d'un seul coup. Plus aucune pression sur ma poitrine, je ne sentais plus mon corps et toute inquiétude et tempête avaient quitté mon esprit. Je n'étais tout simplement plus connectée au monde réel.

Lorsque je revins à moi, le décor avait changé : je n'étais plus dans le hall blanc, stérile et impersonnel de l'hôpital. Je me trouvais dehors dans la rue, un imposant portail en fer forgé noir s'élevait droit vers un ciel gris. Intimidant et déprimant. En relevant la tête vers les nuages, je me rendis compte qu'il pleuvait. Décidément c'était une bien triste journée. Et puis soudain, comme si toutes les connexions venaient de se rebrancher, je compris ; et tous le poids du monde tomba sans prévenir sur mes épaules. Le portail me parut encore plus grand et encore plus menaçant. J'avais l'impression que si je m'en approchais trop, j'allais m'y brûler. Je me penchais quand même vers celui-ci pour essayer de voir l'autre côté à travers les barreaux. J'avais devant moi une grande étendue d'herbe parsemée de pierre tombale et de petite croix disposées ici et là au tournant d'un virage ou sur une tombe. Certaines étaient fleuries narguant celles qui ne l'étaient pas de leurs couleurs flamboyantes. Sur d'autres on pouvait voir des photos et portraits à l'effigie du mort ou de sa famille et sûrement ses amis. Le lieu était calme, même malgré la tristesse ambiante qui y régnait, l'atmosphère n'y était pas malsaine. Pourtant c'était au-dessus de mes forces d'y rentrer. Je tournais la tête et essayais de repérer l'endroit du caveau de Ste... Mon Dieu... c'était si douloureux ne serais que d'y penser. Le bruit d'une voiture arrivant me fis tourner la tête, il était là. Je n'étais pas prête à affronter cela, je courus jusqu'au petit bosquet qui entourait le cimetière et me cachais derrière un arbre. J'avais un bon angle de vue sans pour autant être à découvert. Le cortège ne tarda pas à arriver derrière la voiture. Dans l'assemblée, je pus reconnaître des visages familiers, en faite en y regardant de plus près je reconnaissais tout le monde. Cette vérité me frappa de plein fouet ; Steve était déjà mort, il avait déjà été enterré par sa famille et ses amis. Le Steve que je connaissais et qui vivait dans mon monde n'avait plus rien n'y plus personne de son passé sauf Bucky. Il n'avait plus d'autres repères à part nous. Les Avengers étaient ses nouveaux coéquipiers, Nick son nouveau mentor. La danse n'avait pas changé, il fallait toujours se battre contre le mal et sauver les autres. Seulement en 70 ans, le tempo avait lui évolué, devenant plus rapide. Peut-être trop rapide. Assurément trop rapide. Une grosse boule se forma dans ma gorge, je me faisais honte, tapie comme cela dans les herbes, priant pour que personne ne me voit et me force à y aller. Deux croques-morts firent descendre le cercueil, Sam, Bucky, Rodhey et Bruce prirent le relai et entrèrent dans le cimetière suivi du cortège. En fin de queue, je reconnus une chevelure blonde que je ne connaissais que trop bien. Sharon Carter. Elle marchait au côté de Wanda qui essuyais ses larmes timidement cherchant à partir d'ici le plus vite possible elle aussi.

 - Où est Natasha ? 

Wanda bégaya une réponse que je n'arrivais pas à attendre. Le visage de Sharon se ferma d'un seul coup. Je compris que Wanda avait dû la remettre à sa place. Merci ma petite sorcière.

- Elle devrait être ici, vu l'importance que lui portait Steve... 

Mon sang ne fis qu'un tour, je serais bien sorti de ma cachette pour lui cracher ses quatre vérités en face mais elle n'en valait pas la peine. Elles entrèrent toutes les deux dans le cimetière et juste avant d'être hors de portée Wanda se tourna dans ma direction. Elle m'avait vu mais n'avais rien dit à personne. Elle me fit un clin d'œil discret et entraîna Sharon plus loin dans l'allée. 

- Ma nièce a raison. 

Je sursautai, me retournant trop vite et je tombai sur les fesses. Devant moi se dressai une femme d'un autre temps. Margaret Carter était postée devant moi et elle me jugeait de toute sa hauteur. Je n'avais jamais vu beaucoup de photos de Margaret mais les heures passées à en parler avec Steve m'avaient permis de m'en faire une idée bien précise. La femme que j'avais en face de moi en était la parfaite opposée. Son visage était fermé, voir même en colère et emplie de haine. Je ne reconnaissais pas la femme dont Steve était tombé éperdument amoureux.

- Je vous demande pardon ?

- Qu'est-ce que vous faites ici, cachée comme une clandestine ?! Vous ne croyez pas que Steve mérite que vous soyez auprès de lui pour ces derniers instants ?

Elle avait crié, je ne reconnaissais vraiment pas le portrait de la femme douce que m'avait fait Steve.

- Remets-toi en question Natasha ! Pourquoi crois-tu qu'il est revenu auprès de moi ?!

Elle m'avait attrapé au bras et me secouais. Je me réveillais en sursauts et en sueur complètement perdue. Je venais de rêver. Un horrible cauchemar. Les lettres étaient tombées par terre et elle c'étaient éparpillées partout. Je me levai du canapé et commençais à les regrouper. Je tombais sur celle que j'étais en train de lire avant de m'endormir. Je n'avais pas fait attention, sur le verseau l'écriture de Steve continuait à courir. 

Tadaaaa, 

Voilà comme promis un nouveau chapitre, qui est arrivé rapidement en plus ^^. 

J'espère qu'il vous plaira autant que les précédents, merci de continuer à me soutenir en lisant cette histoire. Je suis vraiment ravie de voir vos retours toujours plus nombreux et toujours plus positif. 

Bonne lecture ^^

On se retrouve vite pour un nouveau chapitre !