Prologue

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Assise au bout de mon lit, je contemplais le mur en face de moi. Quatre mois, quatre longs mois que ma vie n'avait plus aucuns sens. Que tout avait foutu le camp et que plus rien ne se passait comme il le fallait. J'avais commencé par voir mon meilleur ami se jeter du haut d'une falaise et entendre sa tête se fracasser sur la roche. Ensuite je m'étais retrouvée dans une guerre sans nom, où Tony après une énième démonstration de son ego surdimensionné avait laissé lui aussi sa vie en claquant des doigts. Puis comme si ça ne suffisait pas, Steve avait voulu ramener les pierres dans leurs espace-temps et y était resté le temps de vivre sa vie avec Peggy. Devenue vieux, le sérum l'ayant rattrapé, il s'était éteint chez lui quelques semaines à peine plus tard. Et je m'étais vraiment retrouvée seule au monde. Tout le monde m'avais apporté beaucoup de soutient, Laura m'avait accueillis chez eux et j'y étais restées trois longues semaines. Fury m'avais ensuite proposé une place au FBI mais je l'avais refusé, ma carrière d'espionne était révolue, je voulais prendre un nouveau départ dans ma vie. J'avais alors cherché dans les petites annonces un nouvel emploi mais, difficile de trouver un employeur qui ne redouterai pas l'ex Black Widow. J'avais par chance, réussis à trouver un petit job de professeure de danse classique dans une petite école de Brooklyn, quartier où j'avais élu domicile. J'y habitais un petit studio à la décoration industrielle, au second étage d'un bâtiment tout juste refait à neuf. Steve habitait l'immeuble d'en face, je m'étais installée là pendant les quelques semaines où il avait eu besoins de moi avant de mourir. Maintenant je n'arrivais plus à regarder par la fenêtre sans avoir les larmes aux yeux, pourtant je ne voulais pas me résoudre à déménager. Mon réveil s'alluma alors, diffusant une chanson trop enjouée pour mon humeur du jour. Je le fis valdinguer à travers la chambre, il s'écrasa sur le mur. Aujourd'hui était une journée sans, et en plus une tâche que j'avais assez repoussé m'attendais. Je devais me rendre au QJ, afin de récupérer les affaires de Steve. Laura avait récupéré celles de Clint en me laissant prendre le collier que nous partagions :un médaillon en forme de flèche qu'il m'avait offert pour mon premier anniversaire passé avec lui. Il avait acheté la même breloque et s'amusait à dire que c 'était nos amulettes portes bonheur. J'avais attaché le sien à mon collier et portais maintenant nos deux flèches. Pepper était venue chercher celles de Tony avec Morgane quelques jours après sa disparition. Le reste de l'équipe avait alors insisté pour que ce soit moi qui garde celles de Steve. J'avais proposé à Bucky et à Sam de voir s'ils voulaient garder quelques choses mais tous les deux avaient refusés. J'avais repoussé le moment de venir les chercher dans sa chambre au complexe Avengers mais là je ne pouvais plus rallonger l'échéance : le bâtiment était réinvesti en hôpital pour enfant. Il nous fallait donc quitter et vider les lieux au plus vite.                                            Habillée et prête, je me rendis donc de bon matin vers la nostalgie et le chagrin. Arrivée sur place, une vague de tristesse mélanger à de l'amertume me submergea. Les lieux avaient été déjà bien vidé, notre cuisine était partie et les deux grands canapés du salon étaient bâchés. J'avais l'impression qu'on balayai mon passé d'un revers de main. Je ne pus empêcher les souvenirs d'affluer ; Clint et moi et la bouteille de Vodka que nous partagions assis par terre adossé aux placards ; les nuits entières à regarder des films avec Steve et à tous les commenter ensuite pendant tout le reste de la nuit. Deux larmes furtives roulèrent alors sur mes joues et je me forçais à avancer vers le couloir des chambres. Je m'arrêtais alors devant la porte de chambre de Steve, pas du tout prête à y entrer. Relevant alors le nez, je ne pus retenir le sourire qui barra mon visage : Tony avait fait peindre sur chacune de nos portes de chambre le symbole que les médiats aimaient nous attribuer. Steve c'était donc retrouvé avec l'étoile américaine en plein milieu de sa porte. Il avait râlé la première semaine puis s'y était fait. Légèrement plus sereine, je poussai la poignée et entrais. La première chose qui me frappa fut, la propreté dans la pièce : tout était à la même place que depuis qu'il n'était plus là. Ses papiers triés et rangés sur le bureau, le lit fait, tout ses vêtements pliés et repassés dans la penderie. Je ne savais pas par quoi commencer. Je me dirigeais vers le bureau et y trouvais dessous des cartons laissé par les déménageurs. Prenant mon courage à deux mains, je commençais par en construire un et y mettre les papiers administratifs que Steve avait regroupé dans plusieurs chemises cartonnées. Je rangeais ensuite les quelques bibelots qu'il avait mit pour décorer sa chambre : il y avait un cadre de Bucky et lui dans leur jeunesse, une photo de lui enfant avec ses parents et une autre de Peggy. La vielle boussole qu'il avait gardé de ses années militaires était posée sur son carnet à dessin. Il emmenait celui-ci partout dès qu'il sortait durant nos jours de repos. Je le pris et avant de le mettre dans le carton l'ouvris, des croquis à la mines remplissaient les pages du carnet. Je reconnus certaines des esquisses qu'il avait pu faire durant nos promenades. La nostalgie de ses moment me rattrapa alors et d'autres larmes roulèrent silencieusement sur mes joues. C'était trop dur ; je refermais violemment le carnet et le rangeais dans le carton. Bien décidée à en finir le plus vite possible, j'ouvris la penderie et jetais sans trop les regarder toutes les affaires dans les autres cartons. Il fallait que je m'en débarrasse au plus vite, je décidais de tout allé donner à une association dès que j'aurais finis. Fatiguée et atrocement seule, je m'assis sur le bout du lit un dernier t-shirt dans les mains. Celui-ci portais encore l'odeur de Steve et je fus à nouveau submergée par une vague de souvenirs et je me laissais alors allé au chagrin. Ces semaines avaient été trop intenses, trop tristes, pleine de regrets et de questions. Pourquoi était-il parti ? Pourquoi étaient-ils tous partis ? Pourquoi Clint ne m'avait-il pas laissé sauter ? Ça aurait du être moi. Les larmes coulaient maintenant sans retenues sur mes joues, mes yeux étaient bouffis et d'énormes sanglots me traversaient. J'en avais plus qu'assez d'être ici, j'avais besoins de sortir. Je me levais alors précipitamment et trébuchais sur une grosse enveloppe kraft tombée au sol. Énervée je la ramassais et allais la jeter dans le carton bureau lorsque elle s'ouvrit et que tout son contenu se renversa sur le sol. Je jurais, à bout de nerf. Dans ma tête la voix de Steve résonna : « pas de gros mots » et je souris bêtement toute seule tout en continuant de jurer. Je regroupais alors les papiers éparpillés par terre. J'allais les remettre dans leurs contenant quand je lus l'inscription manuscrite sur l'enveloppe que je n'avais pas vu précédemment : Pour ma rouquine préférée, ton dévoué fossile.Je relus plusieurs fois pour être sûr que je n'hallucinais pas, mais non. J'avais du courrier ; de la part de Steve.  

Comment suis-je tombé amoureux de toiWhere stories live. Discover now