Première mission

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La route me ramenant chez moi ne m'avais jamais parue aussi longue. La seule pensée de pouvoir m'enfermer chez moi et de me réfugier sous ma couette me réconfortais et me donnais la force de ne pas craquer tout de suite. En voyant le panneau de ma sortie, j'accélérais juste un peu pour encore gagner quelques minutes. Enfin garée devant mon immeuble, je soufflais enfin. Je récupérais l'enveloppe maudite que j'avais posé sur le siège passager et sortis de ma voiture. Devant le coffre je me demandais si je montais toutes les affaires ou si je les laissais là. C'était peut-être un peu risqué : je ne voulais pas me faire cambrioler ma voiture par des fans de Captain America. M'armant de courage, je fis plusieurs aller-retours afin de monter tous les cartons de Steve dans mon appartement. Voir toutes ses affaires chez moi était vraiment bizarre. Mon regard se porta de lui-même sur l'appartement d'en face. J'eus pendant une fraction de seconde, l'impression de le voir me sourire à sa fenêtre. Je pris l'enveloppe avec ses lettres, et allais m'installer dans mon canapé. Je tirais ensuite une petite couverture sur mes pieds et rapprochais le paquet de mouchoir posé sur la table basse. Je remontais encore plus la couverture sur moi et me rendis compte qu'elle sentait l'odeur de Steve ; nous avions plusieurs fois échoué chez l'un ou chez l'autre après une longue journée de travail. Steve m'avait offert se plaide car je me plaignais toujours d'avoir froid mais à chaque fois qu'il venait, c'est lui qui me le piquait. Je fouillais dans l'enveloppe pour trouver la lettre numéro deux. Une fois en main, j'hésitais avant de l'ouvrir et de la lire. Mon cœur était encore secoué de la première de toute à l'heure. Mes yeux échouèrent tous seuls sur les premiers mots et je ne pus m'empêcher de continuer ma lecture. 

Viens le moment de parler de la formation de notre super équipe, tu ne penses pas ? Comment oublier l'entrée fracassante qu'avait fait notre cher Tony dans celle-ci. Te souviens-tu, il était arrivé en piratant le système du jet en en mettant sa musique de sauvage lorsqu'on était en Allemagne pour capturer Loki. 

Je rigolais à la qualification de Steve, il est vrai que Stark n'avais pas fait dans la dentelle en arrivant avec son rock d' ACDC. Mais dire que c'était de la musique de sauvage c'était un peu fort. Steve c'était adapté à beaucoup de nouveau genre des années 2000, sauf du rock. Il changeait de station de radio à chaque fois que « ça criait trop » comme il disait. En même temps ce n'était pas trop surprenant, imaginer Captain America punk était assez loufoque.

J'étais naïf de penser qu'il n'était pas toujours comme ça au début, mais pour ma défense je m'en suis vite rendu compte. Dans la foulée, il avait eu le temps de me rappeler par un jeu de mot douteux que j'avais 70 ans de trop au compteur. Tu avais d'ailleurs souris quand il m'avait charrié : trouvais-tu cela vraiment drôle ? Et puis le tour de Thor était venu de faire son entrée, c'étaient-ils donnés le mot avec Tony pour faire chacun leurs numéros ! Tu m'avais défendu de partir à leur poursuite en prétextant que c'était des dieux. Je ne regrette pas de ne pas t'avoir écouté, je pense que le combat ne serait pas encore fini sinon... Avec les deux têtes de mules qu'étaient nos coéquipiers...

Quand je lui avais dit de ne pas se jeter dans la gueule du loup après Thor, Tony et Loki, Steve m'avais répondu mot pour mot : « Il n'y a qu'un seul Dieu Madame, et je n'ai pas l'impression qu'il s'habille comme ça. » Encore ce Madame... C'était à la fois mignon et énervant. J'étais moi aussi contente qu'il ne m'ait pas écouté ; mais je n'avais pas pu m'empêcher de le trouver imprudent et même un peu crâneur de sauter comme ça dans le vide avec un simple parachute. Quand nous étions rentrés sur l'héliporter, Fury avait fait enfermer Loki et l'avais interrogé. Je ne me souvenais pas particulièrement de cet interrogatoire mais un détail m'avais marqué : Steve avait installé sans le vouloir un moment gênant en s'exclamant lorsqu'il avait relevé la référence au Magicien d'Oz et ses singes volants. Maintenant j'en riais franchement. 

Mais malgré leur défaut, ils étaient des nôtres, comme tu l'avais si bien dis pour parler de Barton. Et même si Tony était épuisant, même si je ne comprenais rien au langage scientifique de Bruce et même si j'avais du mal à comprendre ce qui poussait Thor à défendre son frère, je voulais vraiment soutenir chacun d'entre nous et apprendre à vous connaître.  

Steve avait été le premier à croire en un « nous » en tant qu'équipe. Il nous avait tous remotivé et ressoudé à un moment donné. Déformation professionnelle ou juste intuition surdéveloppée, Steve était un meneur de troupe et il savais si prendre. Il nous l'avait tous prouvé en prenant la direction des opérations durant notre première bataille à N. Y. 

La seconde chose qui me vient à l'esprit quand je pense à toi, c'est ta combativité Nat. J'avais entendu des échos sur la Black Widow qu'on ne pouvait pas briser car elle était faite d'un cœur de pierre. J'avais tout de suite compris que ces dires étaient faux et que les médisants qui les répandaient ne te connaissaient pas et ne savais pas de quoi ils parlaient. Tu avais promis sur ta propre vie que Bruce retournerait à sa liberté sans encombre, tu étais restée au chevet de Clint le temps qu'il se remette de son coup sur la tête et dès que j'étais venu te chercher pour aller nous battre tu m'avais suivis sans la moindre question. Une seule chose à l'esprit, combattre pour défendre ton prochain. Sur le terrain, tu t'étais jeter dans la gueule du loup sans hésitation, tuant les assaillants avec force et grâce. J'étais sincèrement bouche-bée ; un si petit bout de femme qui bougeait à une telle rapidité et avec une si grande technique. Tu étais partout, sur tous les fronts, tantôt défendant nos coéquipiers tantôt défendant des civils piégés. Aucun de ses satanés extraterrestres n'arrivaient à prendre le dessus sur toi. Je m'étais donné l'obligation de ramener chacun de vous entier, je m'étais vite rendu compte que je n'avais pas besoins de veiller sur toi (même si je n'ai jamais pu m'empêcher de le faire quand même) et sur le reste de l'équipe. Lorsque tu m'avais demandé de te lancer sur un des vaisseaux volants de ses chitauris, j'avais vraiment considéré le fait que tu sois folle a lié. Et pourtant je m 'étais exécuté : tu avais volé avec une telle aisance jusqu'à ton « véhicule » comme si tu avais fait ça toute ta vie. 

Je me souvenais bien de la tête qu'il avait fait en entendant ma demande, il avait blêmi d'un coup, mesurant d'un regard la distance entre le sol et le ciel. Un mauvais timing et je m'écrasais, nous le savions tous les deux. Pourtant il avait obtempéré et c'était positionné. Je le revois me faire un timide sourire pour m'encourager. 

Enfin voilà, ce que je voulais te dire dans cette seconde lettre Nat : tu as été la meilleure sœur d'arme que j'ai eu de ma longue vie. Une coéquipière hors pair, n'ayant jamais froid aux yeux et prenant tous les risques pour les autres quitte à en oublier ta propre vie. Je me dois de te dire que ça été un grand honneur de pouvoir apprendre et sauver le monde à tes côtés et que pour rien au monde je n'aurais laissé ma place à un autre. Alors merci, merci d'être celle que tu es, avec tous tes torts et tes défauts qui te rendent tellement plus forte. Je n'ai jamais eu le courage de te le dire en face Natasha, trop pudique ou peureux pour t'exposer mes sentiments, mais j'ai toujours pensé que tu étais la plus méritante de nous tous. Les Avengers n'auraient pas été ce qu'ils étaient sans toi. Je crois que c'est à toi maintenant que revient le droit de le dire Avengers !...

Entre deux sanglots, je chuchotais un « rassemblement » inaudible et repliais cette seconde lettre. 



Bonjour

C'est avec grand plaisir que je vous poste ce deuxième chapitre. 

Je suis ravie que cette nouvelle histoire soit si bien accueillit et je vous en remercie!

J'attends vos retours avec impatience!

Bonne lecture ^^

Comment suis-je tombé amoureux de toiWhere stories live. Discover now