Deuxième partie - Renaissance - Chapitre 9 - Évasion

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John rigolait toujours. Dieu sait pourquoi. Eric, lui me regardait. Il y avait de la haine, de la frustration de et l'admiration dans ses yeux. Je flanchais. J'avais mal partout, mes jambes menaçaient de céder sous moi, mon pouce me faisait horriblement mal, et j'étais désormais sûre que ma jambe était cassée. Mais je devais faire un dernier effort.

- Que penses-tu pouvoir faire, Rosalie? finit par me demander Eric. J'arriverai à te rattraper avant que tu ne sautes.

Je n'y avais pas pensé. Mais peut-être mentait-il? C'est ce que j'espérais.

- On parie?

Eric sourit. Il leva les deux mains en l'air avec un sourire carnassier. John rigolait moins fort, maintenant. Je ne savais pas ce qu'il trouvait si drôle. Et je n'avais pas particulièrement envie de le savoir.

Je n'avais pas réfléchi plus loin que "me détacher", mais j'aurais peut-être dû. Michael n'avait pas de téléphone, je n'avais que ma mort comme moyen de pression sur John et Eric, et aucune troisième alternative. Maintenant que j'y pensais, il était bien plus facile de se faire enlever que de s'enfuir.

- Passe-moi le pistolet.

Eric me regarda avec des yeux ronds.

- Tu veux te tuer par balle? C'est extrêmement douloureux, surtout si tu ne tires pas au bon endroit.

- Donne-le-moi!

Eric tendit le bras en avant et s'approcha lentement de moi. Je pris le pistolet dès qu'il fut à ma portée et le pointai sur ma tempe. Je me demandais si une balle pouvait tuer un vampire. Il me fallait déjà me débarrasser de John, mais j'étais incapable de le tuer, malgré toute la haine qu'il m'inspirait.

- Eric, attache John à la chaise.

- Tu surestimes tes pouvoirs, ma chère. Dès que tu seras sortie de cette chambre, la menace de ton suicide n'inquiétera plus personne, et même si cela m'attriste, tu ne tiendras pas plus de trois minutes.

- Tais-toi!

Je devais avoir l'air complètement folle. Mais je m'en fichais. J'attendis qu'Eric ait attaché John. Et, quand il eut fini, j'entrevis un sourire sur ses lèvres. John était à sa merci.

- Rosalie, descends de ce rebord... Tu as déjà un pistolet, je ne tenterai rien.

Je croisai les yeux d'Eric, et le fixai un instant. Instant que je regrettai. J'avais oublié sa persuasion très développée. Je descendis du rebord. Je gardai le pistolet sur ma tempe et m'approchai de la porte et tournai la poignée. Mais Eric avait fermé à clef.

- Donne-moi la clef, Eric.

Celui-ci se retourna et ferma une des deux vitres. Quand il fit à nouveau face à moi, il avait un air de triomphe. Il sourit et sortit la clef de sa poche et la secoua du bout des doigts. Je fronçai les sourcils.

- Que fais-tu? Donne-la-moi!

- Pas question.

Il se retourna vers la fenêtre et la lança dehors.

- Non! criai-je.

Eric avait donc changé d'avis. Tous mes espoirs s'évanouirent. Je ne pouvais pas sortir de la chambre. À moins que...

Je pointai mon arme sur la serrure, enlevai la sécurité et tirai. Mais aucune balle ne sortit. Surprise, je tirai à nouveau. Rien. Le pistolet n'était pas chargé. Horrifiée, je regardai Eric. Qui souriait comme un gamin qui allait recevoir son cadeau de Noël. Je lançai l'arme sur Eric qui l'évita. Il s'approcha lentement de moi alors que je tentais de reculer. Mais ma jambe m'empêchait de marcher très vite et le mur était juste derrière moi.

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