Lost Vampires

Chapitre 10 - Le château

Je passai une nuit horrible. J'étais souvent réveillée par la corde qui me serrait trop ou mon épaule qui me lançait. De plus, la manteau glissait de plus en plus et me dérangeait plus qu'autre chose. De plus, il était imprégné de l'odeur de Michael, si bien que son parfum m'envahit totalement. Peut-être que dans d'autres circonstances, j'aurais pu aprécier de sentir cette odeur pendant une nuit. Je ne pouvais pas nier qu'il sentait bon. Mais bon. Il ne fallait pas abuser, non plus!

Le lendemain matin, lorsque les deux psychopathes daignèrent enfin se réveiller, j'avais l'impression d'avoir des pierres à la place de mes membres. Lorsque le dénommé Michael me sépara de l'arbre, je roulai à terre, face contre le sol, et je restai un instant allongée. Je tentai de faire craquer mes articulations, mais avec les mains liées derrière le dos, c'était assez difficile. Puis, en bon gentleman, Michael lança:

- Eric, tiens-la en joue le temps qu'elle se dégourdisse.

Trop aimable, vraiment...

Eric me visa de son pistolet alors que son ami me délivrait enfin de mes liens. Je m'étirai et leur lançai un regard assassin. J'avais besoin de réponses. Et vite.

- Bon, alors qu'est-ce que vous voulez que je fasse, exactement?

- Juste que tu nous suives, me lança Eric après une légère hésitation.

Pourquoi hésitait-il? Après tout, il avait sûrement prévu ce qu'il allait me dire ou pas. Et là, il semblait presque avoir pitié. Ce qui était hautement improbable. Je lançai un regard interrogateur à mes ravisseurs qui me répondirent en tournant ostensiblement le regard. Que ne me disaient-ils pas? Tout ce non-dit me donnait envie de hurler. S'il y avait bien une chose que je détestais, c'était les mensonges. Moi qui étais si honnête...

Je soupirai, excédée. N'aurais-je pas pu tomber sur un magnifique mec super sympa? Non pas qu'ils soient moches, juste... Juste, je n'aimais pas trop ce qu'ils me faisaient, ce qui me parait assez normal.

- Bon, plus qu'une heure de marche, annonça Michael.

Puis, il s'avança vers moi avec la corde. Eric baissa son arme et son ami m'attacha à nouveau. Je grimaçai alors qu'il serrait encore un peu plus fort. Je me baissai légèrement en avant et mes cheveux vinrent me brouiller la vue. Michael me lâcha et je les remis en place d'un mouvement de la tête. Les deux garçons rangèrent leurs affaires, puis Michael me poussa en avant et je trébuchai avant de me mettre en marche.

Je sentais leur présence juste derrière moi. J'avais presque l'impression qu'Eric avait le canon de son arme braqué sur l'arrière de ma tête. Je marchais d'un pas assez lourd et peu élégant, trés irrégulier. Mais surtout, j'avançais avec peine. Après une bonne demi heure, Michael me fit augmenter la cadence et je commençais à fatiguer.

- Avance! On dirait une tortue.

- Je voudrais bien vous y voir... chuchotai-je.

J'entendis un petit rire. J'avais pourtant chuchoté... Etaient-ils si intéressés par mes propos qu'ils se concentraient pour m'écouter? Ce fait augmenta encore un peu ma crainte vis-à-vis de mes ravisseurs.

Cependant, j'obéis.

Je n'avais pas beaucoup d'autre choix. Avancer, ou mourir. Génial.

Nous passâmes la demi heure suivante dans un silence presque religieux. Seuls les bruits de la forêt rompaient l'horrible silence qui s'était imposé. Les oiseaux gazouillaient et les insectes volaient, emplissant mes oreilles de bruits insupportables. Enfin, sur le coup, ils ne m'aidaient pas trop à rendre le moment agréable. De plus. j'étais une citadine qui n'avais pas assez d'argent pour aller en campagne...