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Cinq semaines plus tard.

Le lieu était sombre. On n'y voyait presque rien. Pourtant, une personne marchait, confiante, sachant pertinemment où elle allait. Elle monta des marches, longtemps, jusqu'à arriver devant une porte. Elle l'ouvrit et la lumière l'aveugla. Faisant quelques pas au soleil, le vert referma la porte derrière lui et prit le temps de s'habituer à la luminosité de jour. S'éloignant de la porte, il avança vers le bord du building et s'assit, les deux jambes dans le vide. Il était vêtu d'un costume vert sombre ainsi que d'une chemise blanche en dessous du veston. Il avait également, comme souvent, un paire de mitaine en cuire, et ses cheveux qui avaient poussé étaient retenu en arrière par un élastique fin.

Ses yeux étaient sombres et éteins, et l'on pouvait encore voir des cernes sous ses yeux. Il n'avait pas pris le temps de maquiller son visage et était partit précipitamment, laissant un message à ses amis encore endormis.

Levant le visage vers le ciel gris, il repensa aux semaines passés. Tout était allé très vite. Le début, il n'en avait que de vagues souvenirs : se réveiller dans une pièce blanche, quelqu'un marchant à ses côtés, se rendormir, une ombre près de lui, une pression sur sa main, un murmure, se réveiller de nouveau dans le noir, puis entendre des bruits indistincts ... Voilà tout ce qu'avait été le souvenirs des cinq premiers jours après son malaise. Et puis, enfin, se réveiller à peu près en forme un jour, arriver à se lever, à faire quelques pas en ayant enlever ses perfusions, puis tomber nez à nez avec un Dabi, inquiet, qui l'avait serré, un peu fort, contre lui.

La suite de cette journée était encore un peu vague, mais il lui en restait quelques souvenirs vagues : voir All Might, parler un peu, puis voir une vieille femme lui prodiguer encore quelques soins, puis, apercevoir Tomura qui se jetait sur lui, pleurant de joie, ensuite, une jeune femme dont il ne se souvenait plus le nom lui prescrire un traitement stable pour les prochains mois, mais ne sachant si ce serait efficaces. Il s'était alors reposé encore deux jours dans la petite maison, écoutant distraitement tout et n'importe quoi, encore un peu sous l'effet du sédatif puissant qui lui avait été anesthésié.

Respirant, il repensa à la suite, beaucoup, beaucoup moins flou. Sortir de la maison en pleine nuit avait été un jeu d'enfant. Se rendre dans le centre en passant par les toits avait été aussi simple. Par contre, traverser toute la ville à pieds, en un temps limité, ça avait été plus difficile. Mais après de longues heures de marches, ils avaient enfin réussi à revenir à leur "base". Après être rentré dans l'entrepôt en douce, Izuku avait revêtu son masque impassible, s'énervant pour la forme, faisant peur à tout ceux qui le croisait. Puis, il était arrivé près du maître et avait fait retourner plusieurs questions. Le dénonciateur avait été amené, il avait avoué son crime, et All for One l'avait purement et simplement exécuté, ce qui avait failli faire vomir Izuku qui, heureusement, s'était retenu à temps. Il n'avait montré aucun signe de faiblesse, et le mensonge bien bâti qu'avaient sorti les trois amis avait convaincu le maître qui ne doutait jamais de la parole de son préféré.

Après avoir reçu sa dose de sérum, Izuku s'était replié avec Tomura et Dabi, prétextant de la fatigue après leurs fuite d'une semaine. S'enfermant dans leur bulle, ils avaient alors parlé, parlé, et encore parlé, débattant de ce qu'il fallait désormais faire, ou ne pas faire, comment rejoindre la soigneuse en cas de difficulté ou d'urgence, comment contacter ceux en qui ils pouvaient avoir confiance, et comment surveiller ce en qui ils ne pouvaient plus avoir confiance ... Cela avait été long, et ils étaient resté trois jours entier dans la pièce, ne sortant que pour les repas et le traitement d'Izuku, qui, en plus de celui de Momo, le rendait beaucoup plus lucide.

Il n'avait d'ailleur plus eut de crises depuis, mais le stock de médicament diminuait dangereusement, en en prenant deux par jour. Il allait bientôt falloir qu'il la contacte, se dit-il en respirant. S'étirant, il posa ses mains au sol et s'appuya dessus, savourant le fait de n'avoir aucune douleur. Il savait que c'était un traitement puissant qui supprimait la douleur, cependant, cela ne le soignait gère. Il savait, ou plutôt, le pressentait ... il ne tiendrait pas une année de plus.

Qui est un héros ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant