5⎜ La gardienne

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Une ombre de sourire
Une esquisse de soupir
Un éclat de courir
Un soupçon de mourir

Je l'observe depuis si longtemps.
Haute, rigide, droite, habituelle,
Elle se dresse, me contemple, cruelle.
Je n'attends qu'un geste, un mouvement, lentement.

Un tour, deux tous, détours
Les mêmes visages, les mêmes jours
Le temps s'oublie, se noie, lourd
Les mots s'affrontent, s'effacent, sourds

Je l'aime dans sa beauté,
Je la hais de sa grandeur,
Je l'admire pour son immobilité,
Je la défie à chaque heure.

Juste le jour, la nuit, le néant
Figé, vide, creux, vacant
Juste le jour, la nuit, le levant
Mouvement, rires, espoirs, serments

Je l'ai toujours connue, vue, guettée.
On dit qu'un jour peut-être elle sera caresse
– Nuage, légère, invitation, guide boisé –
Et bougera avec délicatesse...

Les yeux, la bouche, les oreilles

OuvertureLes mains, le regard, les échangesExtérieur

La gardienne de bois s'écarte...

✒️ Marine Ginot

Huis closWhere stories live. Discover now