27.Rancœur

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Le dîner était passé, Amenadiel avait décidé d'enfreindre le couvre-feu pour prendre l'air.

Accompagnée de Raphaël, les deux amis s'étaient installés dans un endroit à l'abris des regards, admirant le ciel étoilé.

La jeune femme voulait être seule, mais malheureusement pour elle, le brun n'était pas d'accord avec cette idée, il avait donc accompagné la blanche à l'extérieur.

Les deux camarades étaient maintenant allongés sur l'herbe en fixant les étoiles.

Le silence accompagnait les deux soldats, qui profitaient juste de l'instant présent.

Malgré son envie de rester seule, la présence de Raphaël lui faisait du bien, le plus grand état toujours la dans les pires moments, faisant de lui un ami de confiance.

- Tu sais, commença t'il, si tu veux me parler je suis là, dit le brun en brisant le silence.

- J'ai rien à dire, répondit la blanche en continuant d'admirer le ciel.

L'homme souffla, exaspéré par le mutisme de son amie.

- T'as frôlé la mort en dehors des murs, t'as forcément quelque chose à dire, rétorqua le soldat.

- J'ai été élevée dans le seul but de risquer ma vie, c'est pas grand-chose, plaisanta la blanche avec un ton amer.

- C'est pour ça que tu te sens coupable ? demanda l'homme, parceque pour une fois c'est toi qu'on vient sauver ?

Un blanc s'abattit sur les deux soldats.

Amenadiel se sentait-elle coupable ?

Absolument, la jeune femme était consumée par la culpabilité.

Aucune personne ne devrait mourir comme ça, et surtout pas pour moi, pensa t'elle.

Cette étrange sensation lui retournait l'estomac, la soldate avait dû mal à digérer le fait que des personnes soient mortes pour la sauver, la blanche avait été élevée comme du bétail, un être prêt à sacrifier si besoin, sans aucun remords.

Amenadiel n'était rien d'autre qu'un numéro sans valeur, sa vie ne valait rien.

La jeune femme ne comprenait pas pourquoi le Major avait ordonné cette expédition extra-muros, la soldate n'était rien d'autre qu'un pion, prêt à mourir à n'importe quel moment.

La blanche ne méritait pas autant de sacrifices.

- Une mère a été privée de sa fille par ma faute, murmura la plus petite.

- Tu regrettes ton choix ? Questionna le brun.

- Non, répondit la la soldate avec empressement, je regrette seulement la décision d'Erwin.

- Pourquoi ? Demanda le plus grand.

- Tu penses vraiment que risquer des centaines de vies pour deux soldates est un choix logique ? Expliqua la jeune femme acerbe, il n'avait aucune idée de notre position, il n'était même pas sur que nous étions encore en vie ! S'exclama la soldate.

- Tu penses que le Major a eu tort ?

- Évidemment ! S'écria la plus petite en se relevant subitement, Erwin est fou son jugement n'a aucune logique !

- Les sacrifices sont nécessaires pour mener à bien une mission, expliqua le jeune homme en se relevant lui aussi.

- Une vie reste une vie Raphaël ! Cria la soldate

Le brun fronça les sourcils.

- Alors pourquoi tu penses que ta vie n'a pas la même valeur que les autres ? Demanda le plus grand en haussant un peu le ton.

- Certaines personnes font exception à la règle, répondit la jeune femme plus calmement en tournant les talons vers le bâtiment.

Amenadiel avait laissé Raphaël en plan pour s'engouffrer à l'intérieur du QG.

Les températures commençaient à chuter, se réfugier à l'intérieur du bâtiment la réchauffait un peu.

Personne n'était dans la salle commune, laissant le champ libre à la soldate pour remonter dans sa chambre sans risquer de se faire prendre.

Une fois arrivée dans sa chambre, la blanche se glissa sous ses draps froids.

Petra dormait d'un sommeil de plomb, l'entraînement avait épuisée la rouquine qui n'avait pas veillé trop tard.

Amenadiel fixait le plafond sans trop savoir quoi faire, elle repensait à sa discussion avec Raphaël.

Sans le vouloir, la jeune femme avait entrouverte une porte sur ses souffrances qui la consumait intérieurement.

"Une vie reste une une vie" cette phrase ne s'appliquait pas pour elle-même.

Des personnes avaient souffert par sa faute, que ce soit des inconnus ou des amis.

La soldate était remplie de rancoeur, une rancoeur tenace qui la noyait de plus en plus chaque jour.

Elle ne valait rien, Amenadiel n'était même pas capable de se pardonner à elle même.

Il n'y a pas pire agonie que de garder en soi une histoire jamais racontée.

Cette lente agonie venait l'enlacer à chaque fois que la blanche restait seule avec ses pensées les plus obscures.

La déception, la rancoeur, la tristesse, la culpabilité, beaucoup de sentiments venaient s'entremêler à son bonheur qui n'en n'était plus vraiment un.

Un regret constant qui résidait au fond de son coeur.

Amenadiel ne pouvait pas être sauvée par quelqu'un, elle ne le voulait pas, elle ne le méritait pas.

Inconsciemment elle s'interdisait d'espérer, elle s'interdisait d'espérer qu'un jour, sa vie vaille autant qu'une autre.


FIN.

Yo yo yo ! Vous allez bien ?

Voici une sorte de chapitre "bonus" sur les sentiments d'Amenadiel, j'espère que ça vous plaît un minimum 😭

( j'ai grave galéré à l'écrire )

D'ailleurs aller suivre SNedia tout le temps elle vient gratter mes lecteurs en commentaire ( elle écrit des histoires incroyables, aller l'harceler en dm pour qu'elle écrive la suite de sa fic sur snk svp, cette feignasse la )


Monotonie du cœur Livai x Oc [ Attaque Des Titans ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant