chapitre deux

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LES YEUX rivés sur son smartphone, Fugo lisait rapidement les messages qui étaient envoyés dans le groupe de discussion qu'il partageait avec ses amis

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LES YEUX rivés sur son smartphone, Fugo lisait rapidement les messages qui étaient envoyés dans le groupe de discussion qu'il partageait avec ses amis. Et comme d'habitude: rien de bien intéressant ne s'y disait.

Il songeait même à quitter le groupe. Après tout, un des membres dénommé Abbacchio l'avait fait à mainte reprise mais ça n'avait jamais empêché les autres de le rajouter à chaque fois. C'était limite pire que la prison.

NARANCIATHEKID:
Tu dis vraiment n'importe quoi Mista...

SEXPISTOLS:
Mais c'est vous qui êtes tous bêtes ! Ma théorie tient debout !

BITCHARATI:
C'est pas logique ce que tu racontes, pourquoi les Anglais auraient changé d'accent ?

SEXPISTOLS:
Regarde: quand ils sont allés coloniser les Etats-Unis, les Anglais avaient l'accent des américains d'aujourd'hui ! Genre ils leur ont appris leur langage DONC leur accent et dès qu'ils sont rentrés en Europe, les Anglais se sont mis à changer d'accent !

GANGSTAR:
Hein ? Donc au départ les Anglais et les Américains avaient exactement le même accent mais dès qu'ils se sont séparés, les Américains ont donc gardé l'accent des Anglais tandis que les Anglais auraient changé le leur ?

SEXPISTOLS:
Bah oui Giorno ! C'est pas du jour au lendemain que les Anglais se sont mis à lancer des: "well can i have some tea and muffins please".

TRISHLPB:
Tu dis beaucoup d'idioties dès le matin tu sais...

SEXPISTOLS:
Hein ?! IL EST QUATORZE HEURES !

Fugo souffla, les explications de Guido Mista tenaient debout, les Britanniques avaient effectivement reçu énormément d'influence des autres langues d'Europe donc il se pouvait que l'anglais des Américains soit une version originelle de ce qu'était la langue anglaise. Cependant, ce cher Mista devrait essayer d'arrêter de lancer des sujets de conversation un peu trop savant dans ce groupe car ça ne menait à rien sauf à la frustration. C'est en partie pour cela que Fugo avait arrêté de parler de ce genre de chose depuis longtemps d'ailleurs...

NARANCIATHEKID:
D'ailleurs Abbacchio, je t'ai jamais posé la question mais le "A" sur ta ceinture, il signifie quoi ?

SEXPISTOLS:
Mais t'es bête ou quoi c'est la première lettre de son nom de famille !

GOTHBOY:
Anal. Le "A" représente la première lettre du mot anal.

SEXPISTOLS:
...

Vous voyez, ça ne servait vraiment à rien de parler de choses intelligentes avec des gens comme eux.

Fugo verrouilla son cellulaire avant de retourner à son repas, il dégusta sa part de fraisier sans un mot tellement la faim s'était faite ressentir tout au long de cette éprouvante journée.

— Eh Abbacchio, comment ça la lettre sur ta ceinture n'est pas pour ton nom de famille ? Renchérit Mista.

Le plus âgé du groupe ne prit même pas la peine d'adresser ne serait-ce qu'une oeillade à son ami dont le sang commençait peu à peu à bouillonner. Les yeux clos et un casque sur les oreilles, sa tête bougeait au rythme des sonorités rock du groupe qu'il écoutait actuellement, à vrai dire, il n'entendait absolument rien de ce que lui racontait Mista mais il savait très bien qu'il était entrain de lui parler, ce n'était pas pour autant qu'il enlèverait son casque pour l'écouter taper une crise.

— Accepte la défaite, Mista, railla Narancia.
— Quelle défaite ?! Tu vois pas qu'il se fout de ta gueule !
— Ahlalala, souffla Narancia. L'agressivité, l'arme des plus faibles...

Évidemment que Abbacchio se payait la tête de Narancia mais c'était beaucoup trop tentant de décrédibiliser le jeune Guido devant tout leur groupe d'amis, la partie la plus amusante était de le voir s'énerver après.

— Je ne comprendrais jamais pourquoi vous envoyez des messages dans le groupe alors qu'on est tous l'un en face de l'autre... Reprocha Bruno.
— Non y a pas Trish ! De base, c'est pour ça qu'on a envoyé un message ! Fit Narancia.
— Tu sais très bien qu'elle ne répond jamais à ses notifications parce qu'elle ne se réveille jamais avant midi, ajouta Giorno.

Tout ce petit monde continua de se chamailler au sujet de leur comportement dans le groupe de discussion et Mista relança bien évidemment sa théorie sur les Anglais et les Américains en faisant un parallèle avec les Français et les Québécois.. Ce qui avait encore plus créer de désaccord entre eux.

Leone observait son ami du coin de l'oeil, Fugo n'avait pas dit le moindre mot depuis tout à l'heure, lui qui en temps normal adorait prendre part aux débats que lançaient soit Mista ou soit Giorno, pour ce coup-ci, il n'eut pas l'occasion de faire partager sa science aux autres.

— Ça va ? T'as pas ouvert la bouche depuis le début du repas ? Demanda Leone malgré tout le boucan que faisaient les autres.
— Ouais... Ça va...

Pas très convaincu par sa réponse, le jeune homme aux cheveux teint en violet changea de chaise afin de s'approcher de son ami blondinet, il n'aimait sérieusement pas le voir dans cet état.

— Et moi j'adore le son de la voix de Giorno, se moqua Leone. Bon sans rire, dis moi ce qui ne va pas.
— Je...Balbutia-t-il. Tu connais ce sentiment d'être inutile ? D'être juste un douloureux poids pour les autres ? J'ai juste l'impression... de ne jamais vraiment être moi-même, je sais que ce que je raconte n'a aucun sens mais je ne sais pas, je ressens juste plein de chose négatives à la fois sans pouvoir mettre le doigt dessus, confessa Fugo.

Et comment, Abbacchio ne connaissait ce sentiment que trop bien, il se sentait mal que son ami puisse également éprouver ça. C'était déjà assez pesant de vivre avec ce constant poids sur les épaules, ça ne dégradait que son humeur d'apprendre que Fugo traversait la même chose que lui.

Le visage habituellement bourru et fermé du jeune homme, s'illumina d'une chaleur rassurante et on pouvait même s'y voir dessiner peu à peu un sourire. C'était assez rare de le voir sourire, ce spectacle alluma une étincelle dans les prunelles de Fugo qui se sentait assez privilégié de voir son ami sourire ainsi. Il se sentait compris et étrangement, rassuré.

— Tu as énormément de qualités tu sais, tu devrais te servir du cerveau qui se cache sous ton grand front pour te montrer utile.

Leone Abbacchio possédait-il un visage habituellement rassurant ? Non. Avait-il les mots qu'il fallait ? Non plus.

— J'ai pas un grand front, râla le blond en cachant son front à l'aide de ses deux mains.
— Tu vois, tu retiens que le négatif. T'as un front aussi vaste que ton cerveau, sers-toi en à bon escient et je pense que rendre quelqu'un heureux, ça peut nous rendre aussi heureux, déclara le plus vieux.

Une conclusion qui restait à prouver mais pourquoi pas essayer ? Fugo avait toujours gardé ses distances avec autrui pour ne justement blesser personne, il trouvait qu'il était une personne plutôt dangereuse pour les autres. Son caractère impulsif et agressif lui avait toujours imposé des barrières qui faisaient qu'il n'arrivait pas à socialiser facilement, contrairement au reste du groupe qui possédait des personnalités assez amicales.

— Tu as raison, acquiesça-t-il. Je vais suivre ton conseil, merci beaucoup Abbacchio !
— T'inquiète.
— D'ailleurs, je vais à un concours d'échec ce soir, tu veux venir avec moi ? Proposa Fugo, enthousiaste.
— Après zéro considération, je décline ton offre.

A peine eut-il le temps de rétorquer que le jeune homme avait déjà remis son casque avec la musique à fond. Au moins, il était fixé sur le fait qu'Abbacchio n'aimait pas trop les échec, même si c'était une manière plutôt brutale de l'avoir appris.

1235 mots ♡ 5/05/2020

poisson-chat / fugo x oc Where stories live. Discover now