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Point de vue de Ae Ra

Je fulmine littéralement en sortant de la maison mais je tente de n’en rien montrer.

Yoongi est un vrai abruti parfois.

Il me sort tout un baratin concernant ma sécurité mais une fois que j’ai le dos tourné il change de version et joue dans le mélodrame.

Je comprends qu’il s’inquiète de ma sécurité et ça pourrait presque me rendre joyeuse de le constater mais sa manière de mettre un mur à notre relation juste parce que j’ai été une cible me gonfle.

Il pense que je me fiche de ma sécurité mais je suis juste réaliste, en sortant avec lui j’ai admis le fait que je ne serai pas constamment en sécurité et que nous traverserions des phases difficiles.

Visiblement il ne réalise que maintenant ce qu’implique notre relation et ça me blesse qu’au lieu de l’accepter comme moi et d’en profiter comme on peut, il décide d’y mettre un point.

De plus, il ne sait même plus sur quel pied danser, me racontant que lui et moi devrions nous éloigner l’un de l’autre et chantant de l’autre coté qu’il ne peut pas me laisser partir.

Je suis tout à fait consciente que ça ne fait que quelques mois qu’on est ensemble et qu’au milieu de tous les rebondissements de sa vie, on apprend lentement à bien se connaître et s’aimer.

Et je suis également consciente du fait que bien que nous soyons tous deux un minimum plus matures que la moyenne de notre âge, nous sommes indéniablement jeunes et de ce fait parfois lunatiques…

Mais tout de même, j’ai beau l’aimer à la folie et ne pas pouvoir envisager de revivre de nouveau sans lui…Je ne peux pas non plus le laisser s’engager sur cette voie : Ni ensemble, ni séparés pour de bon.

Ce nous ferait à tous deux trop de mal à la longue et plus le moment de trancher sera remis à plus tard, plus ce sera douloureux.

Il va devoir se fixer et bien vite, parce que si je prends cette décision à sa place, il n’y aura pas de retour en arrière.

Freya a enfin réussi à connecter son téléphone à mon enceinte et nous balance un son qui bouge et qui a heureusement le mérite de me distraire.



Je ressors du magasin de matériel d’art, chargée comme un baudet.

Y aller pour tuer le temps ne m’a pas fait que du bien, j’ai dans les mains un sac rempli de pinceaux neufs de toutes tailles et formes, deux nouvelles palettes, deux boites de peinture à l’huile pas mal lourdes de couleurs or et carmin et enfin, une toile qui fait un mètre dix sur quatre vingt centimètres. Pas mal encombrante…

J’ai mes clés de voiture coincée dans ma bouche et ce n’est qu’en arrivant devant ma bagnole en posant la toile en équilibre sur le bout de ma chaussure, que je peux enfin les prendre dans une main et déverrouiller ma voiture.

J’en ouvre la portière arrière et pose le tout proprement, je referme et m’apprête à monter lorsqu’en regardant au-delà, je remarque une voiture de sport d’un gris métallisé discret.

Au volant, à travers la vitre à demi baissée, le chauffeur me regarde de ses yeux qu’on distingue clairs d’ici.

Le menton calé entre le pouce et l’index et le bras en appui sur le rebord de la fenêtre, il m’observe calmement faire mes affaires.

Je ne m’attarde pas trop, pour ne pas attirer l’attention sur lui, je m’autorise juste un rapide sourire discret dans sa direction. Il y répond brièvement avant de reprendre son air impassible.

War Of Hormones - D.Min EraWhere stories live. Discover now