Franck et Enzo : Jour 28

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Lorsqu'Enzo frappe à ma porte, j'ouvre avec une tête d'enterrement.

– Qu'est-ce que t'as ?

Je le laisse entrer.

– Non !

La poupée est sur le sol, dégonflée.

– Elle s'est vidée pendant la nuit, on a dû la percer légèrement.

– Tu as essayé de réparer ?

– Je l'ai gonflée et plongée dans l'eau du bain, je n'ai fait qu'agrandir le trou.

– Qu'est-ce qu'on va faire ? Il faut en commander une autre.

– J'ai déjà essayé, les stocks sont épuisés. Je n'ai pas été le seul à avoir cette idée.

Nous sommes vraiment tristes, c'est dingue. Ce n'est qu'une poupée gonflable après tout.

– On va devoir se remettre à la masturbation.

– Ouais, en espérant que le confinement s'arrête très vite.

– Ce ne sera pas la même chose, c'est bon de se défouler dans un trou.

Après cette remarque, que je me suis aussi faite, nous laissons passer un silence et au moins deux canettes de bière.

– Tu penses comme moi ?

– Je suis en train d'imaginer un truc crade.

– Moi aussi.

Un nouveau silence. Même si nous avons fait plein de cochonneries ensemble, là les choses vont sans doute trop loin.

– Je suis bourré.

– Pareil.

– Tu veux utiliser mon trou ?

Il n'ose pas me regarder en disant oui.


Nous allons dans la chambre et je m'allonge sur le lit. Enzo se met en position. Il entre comme dans la poupée. Je dois hurler, tant la douleur est intense.

– Désolé, mec.

– Vas-y, faut bien se soulager.

Tous les hétéros n'iraient pas jusque-là pour se soulager, nous sommes peut-être vraiment des gros pervers. Il finit par prendre le rythme et me défonce comme un dingue. Moi je n'en peux plus. Il me faut encore une bière.

– C'était comment ?

– Hyper douloureux, je ne vois pas ce que les gays aiment là-dedans. Et toi, c'était comment ?

– J'ai honte de l'avouer, mais excellent. C'est quand même mieux avec quelqu'un en chair et en os.

J'imagine.

– La prochaine fois, c'est à mon tour de faire la poupée.

Je suis soulagé qu'il le propose. J'avais peur que ce ne soit qu'à sens unique. Et la fois suivante n'a pas tardé à arriver. Je me suis bien défoulé dans Enzo. Finalement un trou est un trou, et c'est meilleur en vrai qu'avec une poupée.

Histoires de confinementWhere stories live. Discover now