5. "I screwed up."

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Peter n'avait finalement rien dit à May et à Tony. Ni qu'il avait vu Fury, qu'il savait qui était Beck, qu'il y avait des réalités alternatives avec un univers en constante expansion, qu'il allait encore falloir qu'il sauve le monde, cet été, qu'il risque sa vie et celle de ses amis. Rien de tout ça. A la place, il les abreuvait littéralement d'une tonne de photos de Ned et lui face aux bâtiments mythiques de Venise, qu'ils avaient quitté le lendemain de son entrevue avec Fury, expliqué qu'ils iraient à Prague au lieu de Paris suite à un souci d'organisation, et envoyé une autre salve de photos de Ned, MJ et lui à Prague.

Tony et May étaient ravis, Peter un peu moins.

Il n'avait rien dit quand il s'était préparé à affronter le monstre de feu, sur la grande place de Prague, ni quand il avait cru que Monsieur Beck était mort et qu'il avait cru revivre le moment où il avait été terrifié à l'idée de perdre Tony, après qu'il ait claqué des doigts.

Il n'avait rien dit non plus quand il avait trouvé le mot de Tony, dans les lunettes, et qu'il s'était senti à la fois trahi et soulagé.

Pour le nouveau Tony Stark, je te fais confiance. – TS

Ça signifiait qu'il n'était pas le nouveau Tony Stark, maintenant que Tony était hors-jeu, et oui, il en était soulagé, d'une certaine manière, parce qu'il avait toujours dit à Peter qu'il ne voulait pas qu'il soit comme lui, qu'il voulait qu'il soit meilleur, et Peter n'avait pas envie d'être Tony Stark. Il aimait être ce bon vieux Peter Parker, ce bon vieux Spider-Man, la petite araignée sympa du quartier. Et puis, ce mot voulait dire que Tony avait confiance en Peter, en un sens.

Et d'un autre côté... Tony ne lui avait jamais parlé de tout ça. Pas une seule fois ils n'avaient parlé de son avenir en tant que super-héros, après tout ce qui s'était passé ; Peter ne se sentait pas à la hauteur, et Tony avait peur de le brusquer. Mais n'aurait-il pas pu lui dire, malgré tout, pour ces lunettes ? Cette arme qu'il voulait lui confier, même temporairement ? Croyait-il sincèrement qu'il avait les épaules pour se voir confier une tâcher d'aussi grande importance ?

Et puis, Peter avait fait la rencontre de Beck, et après avoir caché son mal-être en tant que super-héros à May et Tony pendant ces longues semaines, pour ne pas les inquiéter, ça lui avait fait du bien de rencontrer quelqu'un qui le comprenait, qui ne voudrait pas le faire changer d'avis. Peter avait confiance en Tony, il aimait Tony, mais Tony le connaissait trop. Beck, lui, voulait juste sauver le monde. Beck était à la hauteur d'Iron Man, et Peter lui avait donné les lunettes parce qu'il était digne de confiance.

Enfin... c'était ce qu'il croyait.

C'était ce qu'il croyait jusqu'à ce qu'il trouve le projecteur, avec MJ. Et qu'il découvre tout.

Comment Beck l'avait trahi, après avoir endormi sa confiance, sympathisé avec lui. Lui avoir fait croire qu'il comprenait Peter.

Il lui avait donné E.D.I.T.H.

Bordel, Tony allait le tuer quand il saurait ça.

Et maintenant qu'il se retrouvait en Hollande, blessé, boitillant, la tête pulsante après que Beck ait essayé de le tuer en le jetant sous un train, Peter savait qu'il ne pouvait plus mentir plus longtemps à Tony. Il avait besoin de lui, terriblement besoin de lui. Il fallait qu'il lui parle, qu'il l'aide, qu'il le sorte de là.

Il n'était encore qu'un adolescent, après tout.

Mais il fallait aussi qu'il prenne ses responsabilités, qu'il répare ses erreurs, et qu'il sauve le monde, encore une fois.

Sortant de la prison communale de cette petite bourgade, la jambe douloureuse à tel point qu'il ne pouvait s'appuyer dessus, il regarda autour de lui pour essayer de trouver une solution, et se décida à aborder un homme qui lui prêta son téléphone.

Il réfléchit quelques secondes. Tony allait vraiment le tuer. Peut-être qu'il devrait plutôt appeler Happy. Mais Tony serait encore plus furieux si jamais il le laissait sur la touche...

Il tapota le numéro, qu'il connaissait par cœur – heureusement – et attendit, longtemps, pendant que les tonalités résonnaient dans son oreille. Allez, réponds, réponds, réponds.

- Allo ?

- Heum, salut, Tony...

Il grimaça.

Il allait être tellement furieux.

- Peter ?

Tony semblait surpris. Le numéro était étranger, après tout.

- Tu vas bien ? Qu'est-ce qui se passe ?

- Heum... tu... tu peux venir me chercher ?

- Quoi ?

- J'ai merdé...

C'était rien de le dire...

- T'es où exactement ?

Bonne question. Peter était reconnaissant que Tony ne veuille pas plus d'explications pour le moment. L'araignée leva les yeux vers l'homme qui attendait patiemment qu'il ait fini sa conversation, et posa une main sur le micro du téléphone.

- Excusez-moi, on est où, Monsieur ?

- On est à Broek Op Langedik, lui répondit-il immédiatement, avec un accent prononcé.

Peter enleva sa main du micro pour répéter, avant de se raviser, se rendant compte qu'il en serait incapable.

- Euh, vous pouvez lui dire ? demanda-t-il en lui tendant le téléphone, que l'homme récupéra.

- Allô ? Oui, on est à Broek Op Langedik.

Il lui redonna ensuite le téléphone.

- ... T'as compris ?

- Je prépare le jet. J'arrive. Reste où tu es. 

How Tony fixed Far From HomeWhere stories live. Discover now