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Vivre libre, vivre heureux, vivre et vivre, vivre encore et encore. Vivre éternellement, c'est impossible, alors profitons de ces moments de vie, pour préparer la vie éternelle qui est dans l'au delà. Tout ce que tu ne prépares pas ici, tu ne le retrouveras pas dans l'au delà. C'est une sorte de dette. Tu fais du bien dans ce bas monde, et Allah te paie dans l'au delà. C'est ce que me disait ma grand-mère. Il me semble que les gens ont du mal à faire du bien.
...

J'étais occupée à penser, à méditer...
En effet quand on pense à tout ce qui se passe autour de nous, on découvre qu'on est dans l'insouciance et dans l'inconscience. Tout paraît naturel, hors que ce n'est pas le cas. Chaque jour, Allah nous prouve qu'il est le Suprême. Il y'a des découvertes que les scientifiques font et qui se trouvent déjà dans le saint coran. Tout ce qui se passe, l'alternance du jour et de la nuit, la provenance des hommes, tout tout tout ne sont rien d'autre que des faits de Dieu. Il nous prouve toujours qu'il est au dessus de tout. Il est le Seul à tout savoir. Les scientifiques s'émerveillent dans certaines découvertes, ça veut dire qu'ils s'émerveillent dans les faits de Dieu. Toutes les pensées, toutes les théories convergent, Dieu est Grand.

- Ami, Ami !

Je sursautais.

- Oui, qu'est ce qu'il y'a ?
- Ton téléphone sonne. M'annonce ma grand-mère.

Je décroche pose le téléphone sur mon oreille et j'entends une phrase qui m'a à jamais déchiré le cœur, une phrase qui n'aurait pas dû être prononcée, qui ne devait en gros pas exister.

- Sokhna a rendu l'âme.

Je restais inerte. Dans cette même position, je ne bougeais pas, mes larmes ne coulaient pas mais mon cœur criait. Je fixais un point invisible comme si j'étais entrain de regarder Sokhna entrain de sourire et de balancer la main de part et d'autre pour me dire au revoir. Je la voyais s'éloigner, toujours aussi souriante. Et c'est là, à cet instant là, à ce moment précis que mes larmes coulaient, une larme puis deux puis trois et un flot de larmes s'en suivit. Je n'entendais plus personne, j'avais les oreilles qui bourdonnaient. Les yeux qui devenaient flous. Jusque-là, je n'ai pas émis de bruit. Pas un seul mot n'est sorti de ma bouche. Je pensais à la dernière fois qu'on s'était vue et la dernière phrase qu'elle avait prononcé "Ne commet pas la même erreur que moi". Je pleurais, mon cœur se déchirait, mes mains tremblaient, ma voix était nouée, mes yeux remplis de larmes, mes jambes étaient immobiles. J'étais incapable de faire le moindre geste. Une partie de mon cœur a été prise, mon amie, ma sœur, ma confidente, ma compagnonne, ma comédienne... Sokhna n'a pas osé, non, elle n'a pas osé.
Cette phrase se répétait en boucle dans ma tête " Sokhna a rendu l'âme".
Quand ?
Comment ?
Pourquoi ?
Où ?
Je ne puis vous dire.
Accident ?
Malaise ?
Crise cardiaque ?
Maladie ?

Je ne puis vous dire.

J'étais perdue, on dirait que le monde a arrêté de tourner. Je ressentais comme une boule à la gorge.

1h
2h
3h
4h

J'étais toujours inerte, les larmes coulant jusqu'à ce que ma tenue fut mouillée.
Je sentais qu'on me secouait mais je ne pouvais pas bouger.
Je sentais la présence de plusieurs personnes mais le visage de Sokhna était la seule chose que je voyais.
Et puis trou noir.

...

Je me réveillais le cœur lourd. Dès que je pensais à ce qu'on venait de m'annoncer il y'a quelques heures, mes larmes recommencerent à couler. Non sans bruit.

Je tournais la tête et voyait ma grand-mère qui me regardait d'un air triste. J'attendais qu'elle me dise : " Allez, c'était un cauchemar" mais elle ne dit rien.

Cordon Ombilical ( Terminée) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant