Elle leva les yeux vers lui, incapable de parler.

« Et pour ma réaction... violente... Putain ça m'a fait mal de vous voir... Tu crois que tu as été la seule à souffrir ? Moi aussi j'en ai chié Hermione.

- Au point de me tromper, espèce de...

- Oui, au point de te tromper et de me sentir comme une merde.

- Au moins un point sur lequel on est d'accord, grand con.

- Hermione...

- Non, ça suffit ! Tu veux mon pardon ? Hé bien je ne te l'accorde pas. Comme tu l'as si bien dit, tu ne le mérites pas : notre amitié n'a pas survécu à ce désastre, n'espère pas de moi qu'il en soit autrement. Je pourrais éventuellement tolérer ta présence dans la même pièce que moi, et pousser l'effort jusqu'à te saluer sans y mettre une flopée d'injures, mais ça s'arrête là. Tu n'as absolument aucun droit de regard sur les personnes que je fréquente ou ce que va devenir ma vie. Tu n'en feras plus jamais partie. »

Elle le libéra et fit voler sa baguette magique jusqu'à lui, en pleine face, puis lui dit d'un ton froid et méprisant :

« Pars. Maintenant. Loin. »

Elle se tourna vers Charlie et n'adressa pas un regard à Ron tandis qu'il sortait de la maison, abattu, et qu'il transplanait : elle avait bien mieux à faire, il fallait soigner son Dresseur.

Elle s'approcha de lui avec une compresse humide qu'elle avait conjurée, et entreprit de lui essuyer doucement le sang qui avait coulé sur sa joue. La coupure était vraiment peu profonde, aussi elle la referma tout de suite avec un Epiksey puis s'effondra sur le canapé. Charlie avait frémi sous les doigts de la jeune femme pendant qu'elle le soignait, conscient que son frère les avait interrompus au pire moment possible et qu'ils devaient parler de ce qu'il s'était passé. Il alla donc d'asseoir à côté d'elle et attendit qu'elle prenne les devants.

« Tu le sais, que ton frère est vraiment un imbécile ?

- ... oui, je sais.

- Toi aussi, tu es un imbécile.

- Je sais aussi.

- Pourquoi tu n'as pas réagi quand il t'a blessé ?

- Parce qu'il n'a pas réellement voulu me lancer ce sort, que son cerveau ne répondait plus et parce que c'est mon petit frère. Par contre, si le sort t'avait été destiné, je lui aurais explosé la mâchoire.

- Je n'ai pas besoin d'un preux chevalier, Charlie, j'ai besoin de quelqu'un qui sait ce qu'il veut. Mais là, tout de suite, je ne suis pas d'humeur à en parler. Et si on revenait plutôt à... Accio carnet ! ... cette petite chose pleine de promesses ? »

Sous le regard atterré de Charlie qui n'avait pas le cœur de le lui ôter, elle ouvrit le cahier de stage et en parcourut avidement les pages. Elle se régala avec les anecdotes qui y étaient inscrites entre deux cours sur les Opaleyes et la culture des Tohunga : il était question d'un certain nombre d'épreuves stupides, comprenant par exemple le port d'un déguisement de dragon femelle devant leur maître de stage ou un concours de celui qui mangerait le plus de brochettes en cinq minutes.

Ils finirent par parler de l'incroyable journée qu'ils avaient passée en se préparant des en-cas à grignoter, et restèrent des heures sur le sofa sans s'en rendre compte. Charlie avait saisi la main de la jeune femme au cours d'une conversation et ne l'avait plus lâchée, heureux qu'ils aient pu vivre ce moment ensemble.

« Tu es la première que j'amène voir les Perséides des Tohunga, tu sais.

- Ha ? Pourquoi ça ?

La Dragonothérapie - CharmioneWhere stories live. Discover now