9× Sans Appel

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Les rayons vifs du soleil se mirent à me chatouiller les paupières. Je me redressai après avoir immergé et un peu lutté pour rester enfoui dans les profondeurs de mes couvertures. Je me levai et partis ouvrir les volets puis les fenêtres. Le soleil se mit à caresser ma peau avec douceur, je fermai les yeux pour profiter un instant de sa chaleur et du chant joyeux des oiseaux. Il semblait déjà haut dans le ciel, j'avais bien traîné au lit aujourd'hui. Je fis volte-face pour sortir de la pièce, sans prendre la peine de me vêtir plus. Je descendis les escaliers en baillant. Mon oreille capta alors des bruits là où le silence devrait normalement régner. Je me retournai vers le couloir que je venais de quitter et aperçus Erian. Je le dévisageai avec incompréhension, je m'apprêtais à lui demander ce qu'il faisait ici avant de réaliser tout juste. Mes souvenirs reprirent haleine et m'envoyèrent quelques flash de cette nuit, de notre plan, des loups.

- Oh, salut, prononçai-je, ne sachant que dire d'autre.

Le concerné me scruta de haut en bas, sans oublier de faire une longue halte sur mon torse nu. Bordel, je me serais habillé si je n'avais pas oublié sa présence.

- Salut, répondit-il sans la moindre forme d'émotion.

L'absence de ses moqueries habituelles me chamboula plus que s'il s'était directement foutu de mon exhibition. Ne pas savoir ce qu'il pensait à ce moment-là était une torture bien plus grande que tout autre. À son tour, il se mit à descendre les escaliers.

- Jolie tenue, lâcha-t-il finalement lorsqu'il passa à côté de moi.

Évidemment. C'était Erian. Il ne pouvait pas laisser passer une telle occasion de tourner les choses en ridicule. Je le rattrapai pour le questionner et en profitai pour changer de sujet :

- Erik et Merinya ne sont pas là ?

- Ils sont probablement partis aux premières lueurs du jour sans vouloir nous réveiller.

J'hochai la tête. Erian une fois au rez-de-chaussée sembla un peu perdu, je lui demandai donc :

- Tu veux manger quelque chose ?

Il me regarda, son regard était hésitant.

- Pourquoi pas, dit-il avec détachement.

Il me suivit donc mais ne put s'empêcher de reprendre :

- Je consens volontiers à subir à nouveau le poison de tes plats.

Je pris un air faussement contrarié puis l'empoignai par les épaules pour le pousser vers la porte de sortie.

- Si c'est ça, dehors ! Allez, ouste ! Du balais !

- Eh ! En bon prince, je vais me montrer clément et tâcher de ne plus me faire injurieux à votre égard seigneur Sorën.

- Tu es irrécupérable, soufflai-je dans un demi-rire. De toute manière, ne t'attend pas à grand chose d'exceptionnelle cette fois. Ce sera comme chez Erik et Merinya.

- Parce que c'était exceptionnelle la dernière fois ? dit-il, amusé.

Je lui jetai un regard réprobateur qui effaça une mine moqueuse qui cherchait à tout prix à me faire réagir.

- D'accord, je me tais, je ne veux pas subir à nouveau les foudres de Monsieur !

Je levai les yeux au ciel sans en réprimer pour autant un sourire.

- C'est ça, fous-toi de moi.

Il répondit cette fois par un simple ricanement. Nous entrâmes dans la cuisine et j'indiquai à Erian les emplacements du peu d'aliments qui peuplaient mes placards. Nous nous installâmes ensuite à la table et déjeunâmes plus tranquillement. Nos discussions tournaient malheureusement bien trop souvent autour des loups-garous et des moyens que nous pourrions prendre afin de les évincer.

À la Merci des Loups [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant