The Sunrise: Chapitre 3

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Il nous sourit de toutes ses dents et remonte la bretelle de sa salopette, puis il tend la main à Emma qui hésite un instant puis finit par la serrer. Puis elle se précipite discrètement sur son désinfectant antibactérien tandis que Christian enlace Ryder.

-Nous sommes du même sexe! Je me sens plus proche de toi, donc il faut que je t'enlace! Ha! Ha!

Mason me regarde, le teint livide et les yeux écarquillés.

-Mais qui sont ces gens? Finit-il par me demander.

Je n'en ai aucune idée.

*

Je ne savais pas qu'il y avait des sièges à l'arrière d'un tracteur, et encore moins un coffre. C'est après que nous avons appris qu'ils l'avaient aménagé pour plus de confort, ce qui me semble assez logique. Nous parcourons les avenues et les rues de la ville -que je constate être très jolie- sous les yeux ébahis des habitants, tandis que Annette discute avec Françoise et Christian sans se soucier de rien. Je suis choquée moi même et je me demande qu'est-ce qui les a poussé à acheter un tracteur en tant que véhicule de tous les jours.

-En fait on utilise Babette pour les grandes occasions! Généralement on marche à pied ou à vélo!

-Sans indiscrétion, avez-vous une ferme? Demande Mason en se penchant vers eux pour qu'ils puissent entendre.

Le tracteur faisait tellement de bruit, qu'il était difficile de s'entendre. Françoise et Christian éclatent de rire en applaudissant.

-Ah! T'es trop marrant toi! Je t'aime bien, dit Christian en essuyant une larme.

-Les fermes c'est pour les campagnards! Répond Françoise, hilare, alors qu'ils ont tout à fait l'apparence de campagnards.

L'habit ne fait pas le moine, pensé-je. Mason se rassoit les yeux écarquillés en soufflant un "oh mon dieu…"

Je sens une main se poser sur la mienne et mon cœur bondit lorsque je vois que c'est celle de Aaron.

-Je sais ce que vous pensez… mais ne t'inquiète pas, ils sont vraiment gentils, dit-il en souriant.

*

 Après une demie heure de route coincée comme des sardines à l'arrière du tracteur, je ne sentais plus aucun membre de mon corps. Nous sommes finalement arrivés devant un superbe lotissement où de magnifiques villas qui paraissent assez luxueuses de l'extérieure sont construites. L'herbe est d'un vert vif, des fleures de toutes les couleurs décorent les allées et pas un seul déchet en vue.

Je ne comprends rien. Comment ses personnes qui n'ont pas l'air très civilisés et qui se baladent en tracteur en ville peuvent habiter dans un lotissement aussi luxueux que celle là? Comment est-ce possible?

Nous finissons par nous arrêter devant la dernière maison du lotissement. Elle a la même apparence que les autres mais semble plus petite.

-Bienvenue chez nous! S'exclame Françoise en souriant.

Nous descendons tous du tracteur et nous nous apprêtons à prendre nos sacs lorsque Christian intervient.

-Non! C'est moi qui transporte les affaires des invités! Restez ici, vous!

Alors il prend nos sacs un par un et fait les allers retours entre la maison et le coffre pendant que nous attendons sur le trottoir, ne sachant pas quoi faire.

Au même moment, une jeune fille sort en courant de la maison. Elle se précipite sur Annette puis sur Cara et enfin, s'arrête devant Aaron les larmes aux yeux, ce qui me permet de bien la regarder. Je lui donne dix-sept ans minimum. Elle a des cheveux bruns foncés attachés en chignon au sommet du crâne, de grands yeux bleus et des tâches de rousseurs lui parcelle le visage.

The CurfewWhere stories live. Discover now