Heavy Dirty Souls

Chapitre 29 I Faux espoirs

Holden,

Un frisson me parcourt. La nuit est fraîche, mais j'ai trop besoin de fumer pour rester dedans. Alors je reste là à grelotter comme un con, sous le ciel étoilé. Zoey dort à quelques mètres de moi dans cette foutue cabane.

Je tente de savourer ce moment parfait qu'on a vécu ensemble; mais comme si je ne pouvais pas avoir la conscience tranquille cinq minutes, les messages que j'ai lus l'autre jour me reviennent en pleine gueule :

Pour moi, tant qu'il n'y a pas de pénétration avec ton sexe, ce n'est pas si grave. Alors vous pouvez toujours vous amuser. T'as une bouche, des doigts, et elle aussi héhé.

Pourquoi je suis tombé sur ce sujet ? C'est dégueulasse putain, mais vas te pendre mec ! On ne baise pas sa soeur, point !

J'ai couché avec Zoey, j'ai franchi toutes les limites les unes après les autres.

Et j'ai adoré ça.Je dois me faire violence pour ne pas me réfugier entre ses jambes à l'instant même. Je savais que ça serait spécial avec elle, mais pas à ce point. C'était intense et doux à la fois.

Putain je lui ai pris sa virginité.

Non.

Elle me l'a donnée. Sacrifiée.

C'est pire.

J'enfonce mes paumes dans les yeux en espérant faire disparaître les images du corps de Zoey. Je ne voulais surtout jamais l'oublier quand j'étais avec elle, en elle, mais là je me rends compte que ça va me torturer jusqu'à me buter. Mais qu'importe ce que je ferais à présent, jamais je ne pourrais effacer cette nuit. Je la verrais toujours nue, sublime, sous moi à gémir. La sensation de ma queue en elle.

Putain.

J'ai limite envie de gerber.

Qu'est-ce que j'ai fait ?

Mes mains tremblent quand je jette ma clope dans le jardin pour extirper mon téléphone de mon jean. Je dois m'y reprendre à trois pour réussir à appuyer sur le contact. La tonalité semble briser le calme de la nuit.

— Mad ?

— Faut que tu viennes, chuchoté-je.

— T'es ou ?

— Chez moi, dans le jardin.

— J'arrive.

Sans un mot de plus il coupe la communication. Je reste là, à enchaîner les clopes jusqu'à ce que je devine sa silhouette avancer dans ma direction. Five. Il s'assoit dans l'herbe humide à mes côtés sans rien dire. Il accepte la cigarette que je lui tends. Il me connaît bien, il sait que si je l'ai appelé c'est que j'ai besoin de lui, mais qu'il ne doit pas me forcer la main.

Juste de l'avoir à mes côtés, j'ai l'impression que l'étau qui enserre ma poitrine se détend un peu. Il doit être là pour m'empêcher de faire une connerie, pour m'empêcher de prendre une décision que je regretterais amèrement. Je ne me fais pas confiance, mais en lui j'ai entièrement confiance.

Il a toujours été le plus raisonnable de nous tous.

Il a toujours été celui qui m'a ramené dans le droit chemin.

Alors que les minutes défilent dans le silence, il se doute que je ne parviendrais pas à me confier de moi-même. Ça reste coincé au fond de ma gorge et la nausée s'intensifie.

— Tu vas cracher le morceau de pourquoi tu m'as fait venir Mad ?

— J'ai fait de la merde, pour pas changer.