Notre cher voisin !

Chapitre 2

Après être restée immobile et abasourdie pendant quelques minutes, je me rue dans la salle de bain rejoindre Mélina, qui me regarde, incrédule :

- C'est quoi cette tête que tu tires ? T'as vu un fantôme ou quoi ? et pourquoi tu as arrêté la musique ?

- J'en conclus que tu n'as rien entendu de ma rencontre avec notre cher voisin...

- Euh... non, Margot je n'ai rien entendu, dit moi, tu me fais peur là...

Elle se relève, oubliant complètement que si elle n'est pas pudique, moi je suis facilement gênée. Je me retourne, les joues rosies.

- Il.. il... était si grand...et...ses...ses...yeux. Ses yeux... son torse...

- Qu'est-ce qu'ils ont ses yeux ? et tu m'expliques pourquoi tu parles de son torse ?

- Noir. Furieux. Muscle. Colère.

- Tu ne sais plus formuler de phrase visiblement...

Son ton moqueur me fait me retourner à nouveau vers elle :

- Mélina, je te jure, il est terrifiant. Il était tellement en colère, il me fixait avec ses grands yeux noirs et tout son corps était tendu, il était sur le qui-vive, prêt à bondir, comme un animal sauvage. Il est terriblement beau, oui, mais je crois bien que c'est le genre de personne qu'il ne faut pas avoir en ennemi. Et entre notre petite vengeance ridicule de ce matin et notre altercation ensuite, je crois bien que ce n'est pas demain qu'on va s'entraider dans le voisinage...

Mise à part cet épisode intimidant, le reste de la journée se déroule sans encombre. L'après-midi, nous partons au centre commercial pour faire quelques courses et nous en profitons pour faire quelques achats vestimentaires. Ce n'est pas que je ne suis pas à la mode, mais, il est vrai que les vêtements ne sont pas pour moi un outil d'expression en particulier. Pour ça, j'ai le dessin. Je me contente de porter des tenues ajustées mais classiques. Mélina me pousse pourtant à chaque fois à tenter des folies, et aujourd'hui encore elle me tend un vêtement avec empressement :

- Essaie celle-ci Margot, tu vas être canon là-dedans !

Cette fois ci, je ne sais pas ce qui me pousse à l'écouter mais j'essaie la robe qu'elle me présente. C'est une jolie robe noire près du corps, aux manches uniquement faites de fines dentelles. Je dois le reconnaitre, cette robe est magnifique. Je ne pense pas avoir l'occasion de la porter de sitôt mais c'est vrai que dès que je me suis vue dedans dans la cabine d'essayage je me suis sentie moi mais en plus femme, en plus sexy. Alors que je passe mes mains sur mes flancs et me regarde dans le miroir, je me mets à espérer que peut être qu'un jour je serai cette femme-là...

Au petit matin, lundi, c'est pleine de vie et d'ambition que je me prépare à affronter la première semaine de cours à l'université. Et je ne laisse rien au hasard. Mon réveil sonne 1h30 avant le début des cours, et bien que mon sac et mes affaires soient déjà prêts depuis la veille, je prends le temps de me réveiller et de me préparer. J'ai envie de faire bonne impression alors pour une fois je fais un peu plus attention, je lisse ma longue chevelure blonde et maquille un peu mes yeux. Je n'ai rien à voir avec le zombie de la journée d'intégration. Mélina se lève 30 minutes avant le départ, saute dans la douche, et nous voilà parties vers cette nouvelle aventure.

Arrivée à l'université, nous nous séparons. Je me rends dans le bâtiment destiné aux étudiants en commerce. Je ne connais personne dans cette section...Il va falloir que je me fasse de nouvelles amies. L'université est grande. On y étudie plusieurs domaines, le commerce international, évidemment, mais aussi la finance et le droit. C'est sûr qu'entre notre petit lycée de campagne et cette grande et moderne université, j'ai traversé un monde. Mais du peu que je suis ici, je m'y sens bien. Je me sens prête à avancer chaque jour un peu plus vers la vie de rêve que j'ai décidé de me construire. Sans plus tarder, je me rends à mon premier cours et m'installe au second rang.