MAX

Chapitre 17

« Ouais ! D'ailleurs tu me fait penser que j'ai omis de vous dire qu'il y a eu un meurtre ici, pas très loin », dit Nathan en baillant paresseusement.

Evan sentit un long frisson courir le long de son échine. Décidément, c'était  de pire en pire. Il jeta des regards affolés autour de lui, décidant qu'il ne dormirait pas de la nuit pour être prêt à fuir en cas de danger.

Sa peur s'intensifia encore quand ils décidèrent tous de dormir. Le brun ne comprenait vraiment pas comment ils pouvaient oser fermer l'oeil avec tous les craquements sonores qui résonnaient dans la forêt autour deux. Il avait continuellement l'impression que quelqu'un rodait et cette idée lui fichait la chair de poule.

Sans un bruit, de peur d'attirer un meurtrier – ce qui était complètement stupide car le feu suffisait amplement à ça – il tira la carte de sa poche et entreprit de l'inspecter. Chaque craquement ou bruit le faisait sursauter, mais il se força à rester concentrer sur la carte, tentant d'oublier ou il se trouvait.

« Tu ne dors pas petite teigne ? », la voix qui surgit derrière lui manqua de lui faire pousser le cri le plus aigu de toute sa vie.

Il reconnut avec soulagement le visage de Max qui souriait, amusé face à l'effroi du brun.

« Je... non... Je ne suis pas fatigué », répondit-il en tentant de masquer la peur dans sa voix.

Le blond n'en croyait pas un mot et cela se comprenait assez facilement vu l'expression de son visage. Il semblait, malgré tout, vouloir garder ses observations pour lui et Evan lui en était reconnaissant.

Un nouveau craquement, particulièrement sonore retentit dans l'air glacé de la forêt et le brun sursauta plus que de raison, crispant ses doigts sur la cuisse de Max qui souriait de plus en plus. Quand Evan eut repris ses esprits, il coula un regard courroucé à son amant.

« Ne te fout pas de ma gueule sil te plait ! »

Il retira sa main qui était toujours agrippé à la cuisse mais le blond eut vite fait de le reprendre, la réchauffant entre ses deux mains.

« Je n'oserait pas ! », lui répondit-il amusé. Evan roula des yeux face à cette remarque. Il savait bien comment Max fonctionnait et que ce garçon ne se privait jamais de se payer un bon fou rire.

Mais il était loin du compte car sa peur l'aveuglait, en vérité, le sourire que l'orphelin arborait était rempli de tendresse. D'une main agile, il se faufila autour de la taille du brun, l'attirant plus près de lui. Evan se crispa légèrement au contact. Il était toujours un peu perturbé de cette proximité entre eux deux, mais il aimait beaucoup ce rapprochement, c'est pourquoi, il ne mit pas longtemps avant de se détendre dans les bras du blond. Il déposa doucement sa tête sur son épaule, appréciant l'odeur damande qui commençait à se répandre autour de lui malgré la puanteur du feu.

« Tu ne dois pas ten faire ma petite teigne », chuchota-t-il dans son oreille, son souffle chaud caressant la peau. Evan ferma les yeux, appréciant simplement ce contact, « Je te protégerai sil y a un soucis. ».

Etrangement sa peur s'apaisa un peu, il savait très bien que ce n'étaient pas les paroles de Max mais ça présence qui le calmait.

« Merci », souffla-t-il, sa voix étant étouffée par son col de veste.

Il commença à trouver le crépitement du feu et la danse des flammes apaisants. De plus, le plus âgé avait commencé à se balancer doucement, le berçant de la plus tendre des façons.

« Allez viens, Evan on va se coucher. »

Le brun sursauta légèrement, il commençait vraiment à s'endormir dans les bras puissants.

« Mais », commença-t-il pour riposter. Oui, il voulait vraiment dormir contre Max et ressentir encore le plaisir de son corps collés au sien, mais il avait peur. Ici, il n'y avait pas de tente pour les protéger du regard des autres et il savait que Nathan ne croirait à aucun moment qu'ils avaient juste voulu se coller pour se réchauffer.

Il voyait au regard que Max lui lança qu'il avait très bien compris ses réticences, et pourtant, il tendait toujours une main vers lui.

« Ne t'inquiète pas Evan, je me réveillerai avant les autres. C'est ce que je fais toujours », un léger regret s'installa dans sa voix et le brun se demanda ce qu'il se passait dans la tête de Max à ce moment-là.

« Pas toujours », rétorqua-t-il, encore réticent, « Ce matin, tout le monde était réveillé avant toi ! »

Max éclata d'un grand rire qui fit se courber les lèvres du cadet. Max était tellement beau quand il riait

« C'est vrai, mais ce matin nous n'avions pas beaucoup dormi de la nuit. », il lui jeta un regard malicieux et reprit, « Fait moi confiance »

La dernière partie avait presque semblé comme une supplication et Evan commençait à être vraiment fatigué. C'est pour cette raison qu'il décida de se laisser aller. S'abandonner dans les bras de Max semblait si dur et en même temps si facile. Ils s'allongèrent sur le sol, se collant le plus près possible du feu et l'un de l'autre.