Anne D'avonlea-Saison 4

Plus De Peur Que De Mal

C'était une journée ensoleillée, Anne devait partir tôt pour préparer sa salle de classe. Arrivée devant l'édifice, elle fut prise d'une bouffée d'anxiété, elle reprit son souffle avant de pénétrer dans l'école. Les murs étaient peint en blanc, les bureaux étaient disposés en deux rangées, le sien se trouva à gauche du tableau, le poêle était à droite de la salle ce qui la fit légèrement sourire, elle repensa à la bagarre de Cole et Billy. Elle déposa ses différends manuels dans son tiroir, et commença à préparer ses premières leçons. Une montée d'angoisse la surpris, elle avait de plus en plus de mal à respirer, son cœur battait très vite et fort. Elle fit un malaise.

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Jerry venait de finir son travail et avait demandé à Madame Cuthbert de partir plus tôt. Il était en chemin pour aller voir Anne. Sur la route, il croisa Diana, elle avait ce magnifique sourire et ce dit qu'elle était de plus en plus belle.

- Bonjour Jerry, je suis contente de te voir ? Comment va ta famille ? Lui dit-elle.

- Bonjour Diana, je vais bien merci, ma famille aussi. Et toi, comment vas-tu ? Lui dit-il avec gêne.

- Bien, je vais bien. Dit-elle tristement. Comment va Anne ?

Il savait qu'elle s'inquiétait beaucoup pour sa meilleure amie. Il aurait tellement aimé lui dire que tout allait bien mais c'était faux. Anne était de plus en plus mal, il avait remarqué ses crises d'angoisse qui commençaient à être de plus en plus forte et extrêmement épuisante. Il préféra cacher une partie de la vérité.

- Elle se remet doucement. Justement, je vais la voir, elle me donne quelques cours. Tu veux m'accompagner ? Lui demanda-t-il.

- Avec plaisir !!!

Elle lui jeta un doux regard. Au fond, il savait qu'il aurait toujours une tendresse pour elle et elle aussi.

- Tu sais, je suis vraiment content de te voir et surtout que l'on puisse se parler. J'aimerais sincèrement que l'on devienne ami. Dit-il avec affection.

- Alors ami ?

Elle lui tendit la main et il lui serra en retour.

- Ami.

Ils reprirent leurs chemins tout en discutant.

×××

Miss Stacy était près de la rivière où elle avait pris l'habitude de pêcher. Bash l'avait rejoint comme bien souvent. Cette année, ils s'étaient énormément rapprochés. Muriel s'occupait souvent de la petite Delphine et c'est pour passer plus de temps avec elle, qu'elle avait décidé d'alléger son temps de travail. Elle voulait profiter de cette famille qu'elle s'était construite au fil des mois. Elle n'arrêtait pas de regarder chaque détail du visage de Sebastian, elle était conquise par son rire et son esprit libre. Elle fut sortie de sa contemplation par des cris.

- Bash ! Miss Stacy ! Venez vite c'est Anne ! Cria Jerry affolé.

- Que s'est-il passé ? Lui demanda Sebastian.

- Il semblerait qu'elle ait fait un malaise, elle a l'air vraiment pas bien. Diana est avec elle à l'école. Lui répondit-il.

- Calme toi Jerry, avec Muriel, nous allons chercher le docteur et irons voir Anne. Toi, va chercher Marilla. D'accord ? Dit-il avec calme.

Bash et Miss Stacy passa à la ferme des Blythe, ils informèrent Elijah et Madame Lacroix de la situation. Sebastian partit chercher le docteur et Muriel commença à prendre le chemin de l'école.

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Gilbert vit Jerry sortir en courant de l'école d'Avonlea et des pleurs provenaient de l'intérieur. Il se décida à rentrer pour voir ce qu'il se passait. Anne était au sol. Diana était à droite d'elle, elle lui criait de se réveiller. Il se précipita près d'elles.

- Que s'est-il passé, Diana ? Qu'arrive-t-il à Anne ? Dit-il affolé.

- Je ne sais pas, Gil. Avec Jerry on l'a trouvé dans cette état. Il est parti chercher le docteur. Lui répondit-elle avec émotion.

Le stress ne cessait de monter en lui, il devait prendre en main la situation. Il ne pouvait pas laisser celle qu'il aime dans cette état. Il ne pouvait se résoudre à un monde sans elle. Il s'approcha d'elle et il l'a prit dans ses bras, il l'a serra fort contre son torse tout en lui demandant de se réveiller. Il l'a sentit bougé et marmoné quelque chose d'inaudible. La porte s'ouvra sur Miss Stacy suivi de Bash et du docteur. Marilla arriva peu de temps après que c'est derniers, quand Jerry est rentré en panique à la ferme, son cœur s'était serré et un boule s'était formé dans sa gorge. Elle ne pouvait perdre sa petite Anne, pas après avoir perdu son frère Matthew. Le médecin examina la jeune femme et se tourna vers madame Cuthbert pour la rassurer.

- Ne vous inquiétez pas. Il semblerait qu'elle ait fait une crise de panique. L'accumulation de stress et de fatigue  peut en être la cause. Il faudrait qu'elle prenne le temps de se détendre et tout rentrera dans l'ordre. Assura-t-il à Marilla.

Elle le remercia et lui affirma qu'elle allait faire en sorte que cette tête de mule se repose avant de prendre ses fonctions. Jerry s'était proposé de travailler un peu plus chaque jour et Muriel viendrait aider à la maison aussi. Elle demanda aux garçons de l'aidait à ramener Anne aux pignons verts.

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Tous le monde était dans la salle à manger à boire le thé et faire redescendre la pression. Ils avaient eu une grosse frayeur car Anne comptait d'une certaine façon pour chacun d'entre eux. Gilbert était resté auprès d'elle dans sa chambre du pignon est. Il l'observait avec une telle intensité, il caressa ses doux cheveux auburn. Elle semblait faire un cauchemar, elle ne cessait pas de répéter "non" "pas lui". Les larmes lui montèrent, il ne supportait pas de la voir comme ça mais il était rassuré que ce ne soit pas grave. Juste un peu de repos avait dit le docteur.

Diana se tenait près de la porte à regarder Gilbert et son amie intime. Comment n'a-t-elle pas remarqué l'état d'Anne. Elle s'en voulait tellement. Gil, se tourna soudain et croisa son regard.

- Diana, cela fait longtemps que tu es là ? Lui demanda-t-il.

- Non juste quelques minutes. Lui dit-elle. Je m'en veux tellement, j'aurai dû le voir. J'aurai dû insister pour la voir.

Des larmes coulèrent le long de ses joues et ses yeux étaient rouge sang.

- Non, Diana ! On est tous fautifs. Moi le premier, je n'aurai pas dû abandonner. Je suis bien plus coupable que toi. J'aurais dû voir qu'elle avait besoin de temps et d'espace. Lui dit-il.

- Que racontes-tu Gil !?! Elle t'a éloignée volontairement.

- Tu sais, quand mon père est mort, j'ai eu besoin de prendre des distances. Il fallait que je me retrouve seul pour faire le point sur ma vie et je lui ai refusé ce droit. Je voulais la garder près de moi, j'ai été égoïste car j'avais peur de la perdre et tu sais quoi, je l'ai perdue... Je sais ce qu'il me reste à faire dorénavant. Dit-il avec remords.

Le jeune brun qui se tenait devant elle était si triste, elle voulait le prendre dans ses bras, le réconforter. Elle voulait lui faire comprendre qu'il n'était pas égoïste mais amoureux. Que c'est son amie la plus chère qui a fait l'erreur de écarter et que elle, elle avait fait l'erreur de ne pas lui ouvrir les yeux et de se battre pour qu'elle aille mieux. Puis Gilbert reprit.

- J'aimerais que tu ne dises pas à Anne que j'étais là. Je ne veux pas lui rajouter un souci, s'il te plaît Diana. L'implora t-il.

Elle fut étonnée de sa demande mais elle accepta même si elle pensait que ce n'était pas une bonne idée de mentir à sa meilleure amie puis Gil sortit de la chambre avec tristesse. Diana alla embrasser Anne et au moment de partir, elle entendit celle-ci dire "tu es toute ma vie" "je t'aimerais jusqu'à mon dernier souffle" murmura-t-elle. Elle en était sûre, son amie parlait de Gilbert Blythe.

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