Des Adieux Et Des Larmes

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Cher Gilbert.

J'ai décidé de rester ici, aux pignons verts et j'exercerai à l'école d'Avonlea.
J'espère que la suite de tes études de médecine se passeront bien et que tu deviendras le docteur que tu veux être.
Anne Shirley Cuthbert

Anne essaya d'être la plus distante et froide possible, il fallait que Gil l'oublie et surtout elle ne voulût pas qu'il renonce à son rêve car il était certain que si Gilbert Blythe savait toute l'histoire, il voudrait rester et il en était hors de question.

Elle apprêta Belle et partit au galop jusqu'à la ferme des Blythe. Elle savait qu'à cette heure-ci personne ne serait là, ils étaient tous aux vergers. Anne arriva devant la porte pour y déposer son enveloppe quand subitement elle s'ouvrit, Bash se tenait devant elle avec un immense sourire. Elle était pourtant persuadée que personnes seraient là.

- Sebastian, que fais-tu ici ? Dit-elle stupéfaite.
- Anne, moi aussi, je suis ravie de te voir. Comment vas-tu ? Lui dit-il en riant.
- Je vais bien. Bafouille-t-elle
- Bien, veux-tu voir Gilbert ? Lui proposa Sebastian
-Euh... Non non non... J'aimerais plutôt que tu lui transmettre cette lettre, je t'en prie.
-Tu es sûr ? Car il est à l'étage.
-Oui, s'il te plaît, juste, donne lui. Dit-elle confuse.

Anne reparti aussi vite, elle ne voulait surtout pas prendre le risque de le croiser. À mi-chemin, les larmes commençaient à la submerger. Elle dû s'arrêter près d'un grand tilleul verdoyant tellement l'oxygène lui manquait. Elle mit plusieurs minutes avant de pouvoir reprendre ses esprits.

×××

- Qui est-ce ?

Gilbert se doutait de la réponse, il avait reconnu sa voix mais il voulait que son ami lui confirme.

- Anne, Gil. C'était Anne, elle voulait que je te remettre cette lettre. Tout en lui tendant celle-ci.
- Lui as-tu dit que j'étais à l'étage ?
- Oui, mais elle semblait être pressée et confuse.

Justement, il avait compris qu'elle ne voulait pas le voir. Depuis la mort de Matthew Cuthbert, elle n'avait de cesse de refuser de le recevoir, bien que Diana eût l'autorisation. Il ne comprenait pas pourquoi. Il se décida à lire ce qu'elle lui avait écrit. Peu à peu, son visage se décomposa, sa mâchoire et son poing se serrèrent.

- Blythe, les nouvelles ne sont pas bonnes. C'est ça ?

Non, elles étaient loin d'être bonnes. Comment pouvait-elle lui faire ça, il comprenait son deuil car il avait déjà vécu cela, mais vouloir l'éloigner à ce point. Pourquoi diable, et pourquoi tout abandonner. Redmond, la bourse Avery, lui... Cela n'avait aucun sens.

-Bash, cela te dérange pas si on commence plus tard aujourd'hui ?

Il avait besoin de la voir, qu'elle lui explique ce qui se passait.

- Non pas de problème. Madame Lynde ne va pas tarder pour s'occuper de Delphine, j'informerai Elijah que nous iront travailler plus tard et je devais passer voir Miss Stacy. Lui dit-il avec empathie.
- Merci, Bash.

×××

Les pignons verts semblaient si paisibles. À peine était-il arrivé qu'il aperçut Jerry le saluer. L'anxiété ne cessait de monter plus il s'approchait de la porte d'entrée. Il crut que son cœur allait bondir de sa poitrine tellement il battait fort. Il prit son courage en main et frappa. Ce fut Marilla qui lui ouvrit.

-Bonjour Gilbert. Tout en l'invitant à entrer.
- Bonjour madame Cuthbert, puis-je parlais à Anne ? Lui demanda t-il.
- Elle n'est pas là. Elle est partie tôt ce matin, justement elle devait se rendre à ta ferme avant d'aller s'entretenir avec Miss Stacy. Lui répondit-elle.
- Merci, madame Cuthbert. Dit-il en se précipitant à l'extérieur. Je dois aller la rejoindre au plus vite.
- Bien, alors vas-y vite. Insista-t-elle. Au plaisir de te revoir. Tout en le saluant.

×××

Anne venait d'arriver devant l'école, elle vit Miss Stacy sur le seuil de la dernière marche de celle-ci. Elle alla à sa rencontre.

-Miss Stacy, je suis réjoui de pouvoir m'entretenir avec vous. J'ai beaucoup de questions à vous poser. Où en êtes-vous dans le programme ? La question a-t-elle.

- Je suis contente de te revoir mais je dois t'avouer que je ne suis pas contente de ton choix, j'aurais préféré te voir à Redmond étudier les arts.

- Je sais, Miss Stacy. Je ne peux laisser Marilla. J'ai besoin d'être près de chez moi. Vous comprenez ? Dit Anne.

- Non, je ne comprends pas. Rachel m'a parlé des raison qui te pousse à rester, bien qu'elle soit ravie que tu n'étudies guère plus, elle estime que tu es suffisamment instruite.
Elle marqua une pause, puis reprit.
- Madame Cuthbert veut que tu partes, elle refuse ta résignation. Pourquoi, ne veux-tu pas le voir ?

Anne resta inerte pendant quelques instants, le temps d'assimiler l'avis de son ancienne enseignante. Elle ressentit toute l'amertume à son égard. Elle n'aimait guère savoir que madame Lynde trouvait qu'elle était assez instruite surtout qu'elle envisageait de continuer son instruction du mieux qu'elle pourrait chez elle aux pignons verts.

- Je ne compte pas arrêter mes études, je vais continuer en parallèle de l'école et des tâches à faire à la ferme. J'ai besoin d'être auprès de Marilla. Je ne peux me résoudre à la quitter, pas après...
Elle dû ravaler ses larmes puis elle reprit.
- Ma vie est ici, à Avonlea. Mon foyer et ma famille ce trouvent aux pignons verts. Je suis désolé pour l'échec que vous éprouvez.

- Anne, tu n'es pas un échec et je te souhaite de tout cœur de garder ta maison et de réaliser tes rêves. En aucun cas, tu n'es une déception et n'oublies pas que je suis l'une de tes âmes soeur. Dit-elle affectueusement.

C'est à ce moment précis qu'elle éprouva une infinie tendresse envers Miss Stacy puis elle remarqua Gilbert près de la rivière où chaque matin elle avait déposé avec Diana leurs bouteilles de lait. Elle évita son regard. Elle fit une accolade à son ancienne institutrice et descendit les marches en direction de Belle. Quand elle fût prête à partir, une main lui saisi le bras. C'était lui, elle redoutait de se retourner. Il l'incita à lui faire face. Ses yeux noisette croisèrent les siens, elle voulut détourner l'attention de ses prunelles mais elle fût comme hypnotisée.

- Vas-tu accepter de me parler ?

Sa voix suave la sortit de sa rêverie mais elle resta paralysée et aucun son ne pouvait sortir de sa bouche.

- Anne, je t'en prie, parle-moi. Expliquez-moi ce qui se passe. Pourquoi m'éloignes-tu de toi ? En la suppliant. J'ai besoin de savoir. Reprit-il.

- Gil... Murmura-t-elle

L'armure qu'elle s'était fabriqué sembla peu à peu se briser. Elle devait s'enfuir au plus vite sinon elle sentait bien qu'elle allait craquer. Mais il continua de s'approcher d'elle de plus en plus près. Sa main vint lui caresser le visage.

- S'il te plaît, raconte-moi ce qu'il y a. Je sens que quelque chose ne va pas. Cette lettre ce n'est pas toi.

Elle devait se faire violence. L'écarter loin d'elle pour son bien. Il fallait qu'elle lui brise le cœur. Elle évinça sa main de son visage avec brutalité.

- Je n'ai pas à me justifier, Gil. Je ne veux plus te voir, jamais. Cria-t-elle sèchement.

Elle vit des larmes monter sur son visage rempli de tristesse. Elle s'en voulait déjà mais elle n'avait pas d'autre choix. Elle devait pour son bien le faire, du moins elle essaya de s'en persuader.

×××

Hello
J'espère que le début de mon histoire plaît.
Je suis ouverte à tout avis et conseil.
Soyez indulgent, c'est ma première fanfiction.
J'attends avec hâte vos réactions.
Bisous 😘 de moi 💋























Anne D'avonlea-Saison 4Where stories live. Discover now