Last of the World | Tome 1

2 : Noah

     Je me réveille avec un mal de tête terrible. J'ai mal au dos et pour couronner le tout, j'ignore complètement où je suis.

     Je me lève pour mieux observer ce qui m'entoure. Des arbres. Rien que des arbres et de la végétation dont j'ignorais jusqu'alors l'existence. Je souffle bruyamment et décide de commencer à marcher un peu au hasard. Mon pied rencontre accidentellement un objet qui émet un bruit métallique en s'écrasant contre la racine d'un arbre.

     Pourquoi ai-je un flingue ?

     Je le ramasse tout de même avec méfiance, et le coince dans mon pantalon puis continue à marcher.

     La forêt est totalement déserte, il n'y a même pas un bruit d'oiseau ou de n'importe quel animal censé traîner dans une forêt.

     Je marche pendant de longues minutes jusqu'à entendre le bruit de l'eau. Je trouve finalement une petite rivière, pour mon plus grand bonheur. Je retire mon teeshirt blanc – qui est plutôt marron désormais – et le plonge dans l'eau claire. Je frotte mes mains et nettoie mon visage. Celui-ci a des traces de sang, ce qui est plutôt inquiétant, mais je n'y prête pas plus d'attention.

     Quand j'ai fini de me décrasser, je remets mon teeshirt et traverse la rivière en marchant sur quelques roches qui dépassent de l'eau.

     Non mais qu'est-ce que je fous ici sérieusement ? S'il s'agit d'une blague, c'est de très mauvais goût.

     Comme si on avait lu dans mes pensées, un homme moustachus accours vers moi avec un chapeau de fête et un banjo en chantant "c'est une blague Noah !"

     Sauf que non, ça aussi c'était une blague. Au lieu de cela, c'est un bidule enragé couvert de sang qui se précipite vers moi. Bon, voyons le bon côté de la chose, au moins je me souviens désormais de comment je m'appelle.

     Je n'ai pas le temps de faire un pas que la... chose se jette sur moi. Elle pousse des grognements animaliers et du sang dégouline de sa gueule ouverte. Son haleine fétide me parvient et je frissonne de dégoût, à deux doigt de rendre le contenu de mon estomac.

    bPar réflexe, je parviens à attraper mon arme et lui tire une balle dans la tête. Il rugît de plus belle avant de déguerpir à une allure folle.

     Quoi ? Mais ce truc est invincible ! Comment peut-il résister à une balle en pleine tête ?!

     Mon teeshirt que je venais de rincer quelques minutes plus tôt est déjà imbibé de sang. Merci la sale bête.

     J'ouvre le chargeur de mon arme pour vérifier combien de munitions il me reste. Il y en a pas mal, on dirait que je m'étais préparé, mais préparé à quoi au juste ? Que sont ces trucs et qu'est-ce qui leur est arrivé pour devenir comme ça ? Ok, là les questions sont beaucoup trop nombreuses et cette situation est de plus en plus étrange. Je ne comprend plus rien.

     Alors que je continue d'avancer, j'entends les mêmes rugissements que la chose de tout à l'heure. Mais cette fois-ci, les hurlements à glacer le sang se mélangent à un cri plus aiguë, plus humain.

     Je me précipite jusqu'à trouver la provenance du bruit. Une fille est à terre et encore un de ces trucs se trouve sur elle, prêt à la mordre.

     Je ne pense pas deux fois, le coup part.

     La bête tombe lourdement à côté de la fille. Celle-ci se lève en trombe, encore désorientée et du mal à retrouver l'équilibre.

     Il faut dire qu'elle est plutôt bien foutue malgré la boue et le sang qui lui recouvrent la moitié du visage.

– Ne m'approche pas ! hurle-t-elle.

– Je viens de te sauver la vie, tu pourrais me remercier au moins, non ?

– Si tu baissais ton flingue peut-être, qui me dit que tu ne vas pas me tuer ?

– Qui dit que tu ne vas pas me tuer ? je demande à mon tour en insistant sur le "tu".

– De nous deux, je pense sincèrement être celle qui a le plus à craindre, dit-elle sans quitter l'arme des yeux.

     Je range mon flingue en soufflant.

     Je regrette tout de suite d'avoir pensé une seconde qu'elle était belle. Je viens de sauver sa petite vie de merde et même pas un merci. Je sens qu'elle va vite me saouler.

– Ok, qu'est-ce que tu fais là et qui es-tu ? demande-t-elle

– Hop hop hop, c'est moi qui pose les questions ici, compris ?

– Alors là tu peux toujours rêver.

– J'ai toujours un flingue dans ma poche je te signale.

– Essaie pour voir.

     Bon, c'est pas tout mais elle commence sérieusement à me gonfler. Elle ne devrait pas autant douter de moi.

     Je m'assois au pied d'un arbre et elle fait de même.

– Alors ?

– Noah. Je ne sais pas d'où je viens et on s'en fout sérieusement, on vient tous du même endroit de toute façon, y a pas grand-chose ici.

– Moi c'est Eden, enfin je crois.

     Ce prénom me dit quelque chose, j'ai l'impression de l'avoir déjà entendu quelque part, ce qui est étonnant puisque je ne me souviens de rien à part mon propre prénom jusqu'à présent.

– Qu'est-ce que tu fais ici ? je demande.

– Je ne sais pas, je me suis réveillée en ville, toute seule et puis j'ai exploré un peu et je suis arrivée ici. Je me suis faite attaquer par ce truc sauvage et puis t'es arrivé.

– Et puis, je t'ai sauvée tu veux dire.

     Elle arque un sourcil et me regarde bizarrement. Je ne comprends pas ce qu'il y a dans son regard, personne ne m'a jamais regardé comme ça. Dans tous les cas, ce n'est pas très agréable.

     Tiens, encore un souvenir.

|Voilà pour ce chapitre 2 ! Un nouveau point de vue comme vous l'avez sûrement remarqué.
|Que pensez-vous de ce nouveau personnage alors ? Son caractère, comment vous l'imaginez ?
|Plutôt du "côté" de Noah ou Eden ?