Les esclaves endormis

01 - Voici venir Buccelati

Les grandes étendues sauvages et verdissantes allaient un peu lui manquer se disait un jeune sorcier en ajustant sa cravate bleue et blanche alors que le Poudlard express arrivait à la gare du Pré-au-Lard. Le septième année, puisque s'en était un, s'avança dans l'un des couloirs afin de calmer quelques premières années sortis de leurs compartiments, trop excités à l'idée d'enfin arriver à la célèbre école de magie.

" Tu es trop gentil à juste leur faire une petite remarque, dans moins de deux minutes ils vont se remettre à hurler comme des dératés, argua un autre Serdaigle avec qui il avait passer les six années précédentes.

- On était pareil à leur âge Leone. Laissons-les s'amuser un peu avant qu'ils découvrent les heures interminables d'histoire de la magie.

- D'accord monsieur le préfet Buccelati, je te laisse gérer ces affreux gremlins je vais rejoindre les autres aux diligences s'ils ne sont pas déjà partis."

Après avoir saluer son ami, Bruno guida les premières années retardataires vers les barques qui les amèneraient au château.
Il avait bien aimé cette petite balade sur le lac il y a six ans, la lumière blanche de la Lune sur la pierre et l'eau rendait l'atmosphère douce, brumeuse et fantasmagorique. Dommage que ce spectacle ne soit réservé qu'aux petits nouveaux, il y serai bien retourné avec Leone bien que ce dernier n'apprécie pas trop le bruit. Il les aurai certainement fait taire avec un Silencio jusqu'à l'arrivée à l'école.

Le préfet des Serdaigle entama le chemin pour rejoindre ses amis quand il vit un Serpentard encore sur le quai en train d'admirer une fée légèrement phosphorescente posée sur son doigt.

"Si tu comptes la prendre avec toi, je te rappelle que les créatures sauvages sont interdites au sein de l'établissement, annonça Bruno en se rapprochant de l'élève pour contempler la petite créature exceptionnellement docile.

- Elle est plus en sécurité dans cette forêt qu'au château, mais pour vous rassurer, monsieur le préfet, je ne comptais pas enfreindre le règlement. Elle se disputait avec une élève qui lui avait manqué de respect, je ne faisais que la ramener chez elle, réplica le Serpentard au Serdaigle. Ses boucles blondes faisaient revenir un souvenir de l'année passée dans la tête du préfet.

- Tu ne serai pas Giorno Giovanna ?

- Celui qui a lâché un lutin de Cornouailles sur un Gryffondor en plein cours de soin aux créatures magiques l'année dernière parce qu'il les avait traité de superflu et d'inutile ? C'est bien moi, c'était assez amusant, répondit-il non sans un sourire malicieux que lui rendit Bruno.

- On devrait y aller avant que toutes les diligences ne soient parties."

Les deux sorciers longèrent la gare jusqu'à un petit sentier à l'orée de la forêt. Leurs pas s'enfonçaient légèrement dans la terre ramollie par la pluie de la veille et les passages des autres élèves avant eux.
Le préfet de Serdaigle ne connaissait pas tous les apprentis sorciers de Poudlard mais le blond à ses côtés avait assez fait parler de lui pour qu'il ne lui soit pas inconnu. L'affaire du lutin avait d'ailleurs value à Giorno un aller dans le bureau du directeur qui ne l'avait puni qu'à écrire, après un petit sermon, un article sur ces créatures, ce qui n'avait pas du tout dérangé le jeune sorcier, au contraire.

Giorno Giovanna était un Serpentard, maintenant en quatrième année, assez célèbre dans l'école. Bien que sa maison n'ait pas une très bonne réputation auprès de ses camarades, il se révélait être quelqu'un de très sociable qui se mélangeait toujours rapidement aux autres sans faire trop de vague, sauf peut-être quand un inconscient critiquait les merveilles de la nature. Mais dans l'ensemble, il avait un bon dossier scolaire. Il espérait juste que le nouveau professeur de soin aux créatures magiques soit agréable et réceptif à son envie d'apprendre, c'était la seule inconnue à l'équation cette année, l'année suivante ce sera le passage des Buses.