Chapitre 16 : Accuser le coup

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— Je suis tellement désolée Aliyah... Je te promet que je ne savais pas...

— Ne t'inquiète pas Naomi, je n'en doute pas, je te fais confiance.

— Merci.

Son amie semble vraiment préoccupée par ce qu'elle vient de leur raconter, à elle et Elena. Après une journée de cours annulés suite aux derniers évènements, mais tout de même compliquée à cause d'une nuit presque sans sommeil, les deux filles lui ont sauté dessus dès qu'elle a mis le nez hors de sa chambre pour le dîner, lui proposant de faire une soirée pyjama entre filles, ce qu'elle a accepté. Sur le moment elle s'est dit qu'un peu de compagnie et de distraction ne pourraient pas lui faire de mal après la journée éprouvante qu'elle vient de passer. Et pour le coup, elle ne se donne pas tort, puisque même après avoir passé du temps à ressasser les évènements, elle se sent déjà davantage sereine.

— Bon, je pense que l'on devrait changer de sujet, je doute qu'Aliyah tienne à ce que l'on ressasse ça toute la soirée.

Merci Elena. Bien que cela ne la dérange pas autant qu'on pourrait le croire d'en parler, elle ne souhaite pas pour autant s'attarder là-dessus plus que nécessaire. Donc cette intervention est tout à fait la bienvenue.

— Pas faux, commente la sirène en prenant une moue faussement réfléchie, alors de quoi on va bien pouvoir parler... Et si on s'intéressait à un sujet phare de ce genre de soirée ? Les amourettes ! Garçon ou fille, peu importe, c'est du pareil au même.

— Je ne pensais pas que tu faisais dans le cliché, lui répond la Lowenski avec un léger rire, tu me déçois.

— Pas grave, je trouve ça toujours particulièrement intéressant. Alors, toujours pas de nouveau de ce côté Aliyah ?

Si d'ordinaire elle aurait pu répondre du tac au tac, là elle ne peut s'empêcher de marquer un temps d'arrêt. Pour une raison qu'elle n'arrive pas encore à s'expliquer, c'est le moment qu'elle a passé avec Samaël dans la bibliothèque la veille qui lui revient en mémoire. Il lui faut quelques secondes de silence pour chasser cette pensée et se ressaisir.

— Non, ça ne m'intéresse pas particulièrement.

— Ah ! Enfin ! Tu vois, je ne suis pas la seule.

— Oui mais tu ne fais vraiment aucun effort Lena, tu te fermes dès qu'on aborde le sujet.

— Je t'ai déjà dit que je ne suis pas intéressée par ça.

— Pfff... vous êtes pas drôles. Surtout que Quentin te dévore des yeux quand tu as le dos tourné Aliyah, j'espérais qu'il tenterait sa chance.

Si le sujet abordé ne la passionne clairement pas, cette information l'intrigue et elle hausse un sourcil interrogateur.

— Comment ça ?

— Là elle a raison, il te regarde différemment des autres. Bon après, de ce que j'ai entendu il a un sacré palmarès à son actif, alors je ne suis pas sûre qu'il veuille une relation sérieuse avec toi, mais tu lui plais, ça se voit.

Quentin ? Elle aurait dû le remarquer avec le temps qu'ils passent ensemble à s'entraîner. Ou alors c'est justement à cause de cela qu'elle ne l'a pas remarqué. Elle est un peu décontenancée. Même si elle n'est pas attirée par lui ou elle, elle est capable de reconnaître la beauté, physique et psychique d'un homme ou d'une femme. Et la brune ne peut donc qu'avouer que Quentin est loin d'être désagréable à regarder. Mais de là à envisager un autre genre de relation que celle qu'ils entretiennent actuellement...

— Du coup, est-ce qu'il te plait ?

— Je ne dirais pas ça, mais je l'apprécie, c'est déjà bien, non ?

Sylfaen - Tome 1 : Le PhénixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant