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Ça fait déjà quatre jours.
Quatre jours qu'il s'est cassé.
Quatre jours que je suis cassé.

Il a eu la courtoisie d'écrire une lettre dans sa chambre avant de partir. C'est déjà ça pour une pourriture.

À tous mes amis… Je suis désolé.
Je ne pensais pas que me séparer de vous serait aussi difficile.  Je ne suis qu'un idiot, un monstre qui ne mérite aucune des merveilleuses personnes que vous êtes. Je vous ais réellement tous considéré comme des amis cette année, ça c'est la vérité, la plus vraie des vraies… Je vous ais mis en danger cette année. Pas seulement vous, les professeurs, les autres classes, et toute l'humanité par la même occasion… Je suis désolé. Vraiment désolé. Je vais devoir quitter la classe, vous par la même occasion… Jamais je ne regretterai de vous avoir rencontré, ni de vous avoir eu comme amis, c'est la meilleure chose que j'ai faite…
Au revoir..

Red Riot

Kirishima n'était pas mon ami. Il était bien plus. Mais j'aurai dû me douter qu'il faisait semblant… Je ne sais pas qui est le plus crétin de nous deux!! Moi qui ai pensé avoir un ami ou lui qui a mentit tout ce temps!

J'ai séché ces quatre derniers jours. Je ne voulais pas aller en cours. Les profs et les autres crétins doivent me prendre pour un faible maintenant… Génial.
Je suis resté dans mon lit. Dans celui de Kirishima aussi. Je suis allé dans sa chambre, pour essayer de retrouver un peu de lui, quitte à ce que ça ne soit que son odeur. Mais tout avait disparu. Comme quoi c'est bien sa présence qui donnait de la vie à cette pièce. Alors je me suis juste posé sur son lit, pour encore être entouré de ses affaires, pour faire ressurgir son souvenirs dans mes rêves. Et je me suis endormi, deux fois, ici comme ça.

Plusieurs fois ces dernières nuits m'ont donné des cauchemars. Je le voyais qui arrivais vers moi et m'assurais que tout ça n'était qu'une plaisanterie. Il me tendait sa main. Sa main était pleine de lames tranchantes. Et il me l'a tendait. Je le voyais se couper les pieds avec elles. Je n'avais qu'une certitude ; j'avais tout sauf envie de le prendre dans mes bras. Je voulais l'engueuler comme jamais. L'engueuler, le serrer, puis continuer à lui faire des reproches. Ça y est. Je savais que ça arriverais un jour… Je ne suis pas en colère contre lui. Mais j'ai la haine. Je le déteste, même plus que le merdeux de nerd.

Je tire ses tiroirs sans aucun soucis. Je fouille dedans. À bien y réfléchir, il a peu d'objets comme des souvenirs. Quelques photos, seulement de moi ou d'autres de la classe, mais très peu de sa famille. Juste une de sa mère.

Elle était au fond du tiroir, je ne l'avais jamais vu à vrai dire. Sa mère est très belle. Elle a de longs cheveux noirs, qui lui arrive jusqu'à la poitrine. Ses yeux sont bruns, exactement les mêmes que Kirishima… Je repose le cadre. Puis je le met face contre le meuble, et je fais de même avec toutes les photos.

Tout ceci appartient au passé.
Définitivement.
Jamais je ne le pardonnerai et je tiens personnellement à être celui qui le tuera, même difficilement.

Je tire le deuxième tiroir. Sauf que parmi les vêtements, je ne trouve qu'une petite feuille de papier sur laquelle sont tracés ces mots :

A l'aube du petit matin,
L'odeur des fleurs me parvint,
Allons voir dans le jardin,
Il y a peut-être eu des éclosions,
De l'orage a grondé cette nuit,
Espérons que le tonnerre n'a pas touché aux roses.

Chaque majuscule est mise en couleur et son écriture contraste bien avec le sujet.
Voilà maintenant tête d'ortie poète. Encore une chose que je ne savais pas. Il ne cesse de nous surprendre, "le gentil Kirishima".
Oh si j'avais sû à quel point sa lettre aurait dû me surprendre…

Le dernier ennemi - KIRIBAKUWhere stories live. Discover now