_ Si aimable, pouffé-je. De toute façon, il est déjà plus de vingt et une heures, ça fait trois heures qu'on est rentrés du travail, je pense qu'il ne viendra plus, soufflé-je, triste de ce constat.

_ Ils se sont réconciliés, c'est parfait pour eux. Après le café, on attaquera le dessert, sourit-il, malicieux.

_ Tu es très conciliant et patient aujourd'hui, je ne te reconnais pas, m'amusé-je à l'embêter.

_ Ne me pousse pas à bout bébé, sinon je pourrais redevenir celui que je suis habituellement, place-t-il, en buvant une gorge de la boisson récemment posée devant lui. Bon, j'ai bu une gorgée, ça compte, passons au dessert, dit-il, en se levant à la vitesse d'un félin, pour ensuite se glisser derrière moi, les mains posées sur mon ventre, le menton sur l'épaule.

_ Attends, attends ! m'écris-je. Quelqu'un m'appelle, soufflé-je, en décrochant.

Un grognement rauque se répercute contre ma nuque, et je sens la pression sur mes abdos disparaître.

_ Je suis presque arrivé, je suis dans la voiture, s'enquit mon collègue, bredouille au bout du fil. Je suis désolé, j'ai oublié de te prévenir avant.

_Tu n'as pas la tête à ça, c'est compréhensible, souris-je, tout en regardant le garçon frustré assis face à moi. Fais attention à toi sur la route, je t'attends, continus-je au téléphone, avant de raccrocher.

_Un plan à trois, ça l'intéresse ? marmonne le plus jeune, en touillant dans sa tasse.

_ Je te recontacte pour te dire quand il repart chez lui, d'accord ? conclus-je, tout en ignorant ses idioties.

_ Ok, ok, donc j'imagine que c'est là que j'dois m'en aller, raille-t-il en rejoignant à pas lourd la porte d'entrée.

Je le suis, une mine désolée sur le visage, et le soutien d'une main dans le bas du dos.

_ On se revoit vite, souris-je, alors qu'il pose ses lèvres sur les miennes, de manière chaste et mignonne.

_ À bientôt, souffle-t-il.

_ Fais attention sur le retour, conclus-je en ouvrant la porte pour le laisser sortir.

_ Bonsoir, dit alors mon nouveau colocataire, un sourire contrit aux lèvres, en observant l'inconnu sortir de chez moi, pour ensuite glisser son regard dans le mien.

_ Bonsoir, marmonne Changkyun, en partant à toute vitesse.

_ Hey ! m'écris-je, heureux. Entre, fais comme chez toi.

Un dernier regard vers l'extérieur me permet d'observer la silhouette de Chan un peu plus loin dans le couloir donnant sur l'ascenseur.

Il me fait un léger signe de main, ainsi qu'un clin d'oeil timide et aguicheur à la fois, et finit par entrer dans l'ascenseur tout juste arrivé à notre étage.

_ J'ai interrompu quelque chose ? demande alors mon invité, alors que je ferme correctement la porte d'entrée.

_ Non, mais tu m'as appelé à temps, souris-je, légèrement gêné. Je pensais que tu ne viendrais plus. Je suis heureux pour toi que tu te sois lancé. Il t'en fallait du courage, mais tu verras que ça ne te fera que du bien, tenté-je de le rassurer.

Septième ciel ↬ ˢʰᵒʷᴴᵒOù les histoires vivent. Découvrez maintenant