— Après le combat. Lorsque l'amant de Vereiya aura révélé son identité sur le champ de bataille, arrange-toi pour dévoiler ce crime au grand jour. Cela pourrait sauver bien des vies.

— Très bien. Merci.

— Merci à toi chère tourmaline rose.

Ambria se leva du lit et posa un genoux au sol. Elle saisit avec douceur ma main et y apposa un léger baiser. Je me sentis rougir, mais que faisait-elle ?

— Même si Vereiya s'est uniquement servi de la prophetia, celle-ci à une grande valeur aux yeux des Citadellis. Toi et Derek êtes bien la tourmaline rose et l'aigue-marine. La prophetia s'est tout de même réalisée et je suis heureuse d'avoir pu te rencontrer.

Sa déclaration me fit monter les larmes. Je me levai à mon tour et la serrai dans mes bras. Je ne saurais jamais pourquoi j'avais eu ce geste envers elle, mais je regrettais rien. Ambria me rendit mon étreinte et je la sentis trembler. Finalement elle s'écarta et Asten s'avança.

— N'oublie pas de révéler ce crime uniquement quand le traitre sera apparu, m'avertit Ambria.

— Je n'oublierai pas.

Ambria se détourna et laissa le démon parler.

— Merci d'avoir été aussi prévoyante avec Derek. Jamais je ne pourrais assez te remercier pour tout ce que tu as fait tourmaline rose.

Je restai muette et lui adressai un sourire avant qu'ils ne disparaissent tous les deux dans une lumière sombre. À peine avais-je rouvert les yeux que Thomas entra dans la chambre. Son visage était grave et ma gorge se serra lorsqu'il m'annonça :

— C'est l'heure.

— J'arrive.

— Tu veux vraiment combattre ?

Je voyais le regard inquiet de Thomas, il avait peur qu'il ne m'arrive quelque chose. Si la prophetia s'était réalisée, c'était en partie de ma faute, même si je n'avais rien fait pour la provoquer, je me devais d'être sur le champ de bataille.

— Ne t'inquiète pas, je serai prudente.

Pour la dernière fois, je serrai Thomas dans mes bras. Il sentait incroyablement bon, son parfum, un mélange de cannelle et de vanille me rassurait et je fus bouleversée lorsqu'il s'écarta.

Nous échangeâmes un dernier regard compatissant avant de rejoindre le boss au réfectoire. J'aperçus Ric et James, en train de perfectionner leur synchronisation, je reconnus également Jeff Ruag, l'Altéra aux cheveux rouges, ainsi que Silver Astart. Plusieurs autres Altéras étaient présents, mais je n'en connaissais aucun. Les tenues et les armes me transportaient au Moyen Âge, si je n'étais pas aussi réaliste, j'aurais cru rêver.

— La troisième guerre est en marche, il est très important que nous ne perdions pas, déclara Adolphe.

Je supposais que le boss avait mis tous les Altéras au courant des manigances de Vereiya. Pourtant je ne m'attendais pas à ce qu'il ait préparé un plan d'attaque. Il était extrêmement précis, chacun avait sa place et intervenait à un certain moment.

Alors que le boss continuait d'expliquer sa stratégie, la porte du réfectoire s'ouvrit avec fracas. Tout le monde se  retourna et certaines armes cliquetèrent entre elles. Sur le pas de la porte se tenait Gregory. Le dos droit, il ne laissait pas paraitre son « empoisonnement », je serrai le poignet de Thomas, mais mon partenaire ne bougea pas.

— Gregory. Je t'avais dit de te reposer, le réprimanda Adolphe.

— Je vais mourir, alors autant que ce soit glorieusement sur le champ de bataille et pas affalé sur un lit.

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