Chapitre 4

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24. 12. 2015

À 8h00, Mme Stinel vint nous réveiller. Soa m'apprit qu'aujourd'hui nos familles pouvaient nous rendre visite, malheureusement la mienne était en visite à l'hôpital et ne pouvait donc pas venir me voir. Je ressentis un léger pincement au cœur, déçue de ne pas les voir.

Après m'être habillée, je descendis déjeuner, j'avoue que j'appréhendais de voir Derek après ce qui s'était passé hier soir.

Louna et Jay nous accueillirent avec un grand sourire et je remarquai que le blondinet m'avait réservé une place à côté de lui, j'étais touchée par cette intention et les battements de mon coeur accélérèrent. Mes amis parlaient et rigolaient avec moi, tout le monde mangeait suffisamment pour tenir le cours de sport, lorsque Derek arriva.

— Alors on traîne au lit ? le taquina Stinel.

Derek ne réagit pas et comme hier soir, il mangea uniquement une mandarine, puis nourrit son chat avant de prendre une tasse de café. Quand Mme Waldemar entra, elle regarda Derek qui sirotait tranquillement son café et annonça :

— Derek, ton père a réussi à se libérer, il voudrait te voir.

Derek éclata d'un rire sans joie et quand il fut à nouveau sérieux, il dit d'une voix froide :

— Mon père m'a abandonné quand j'avais quatre ans, vous devez parler de mon beau-père.

— Oui, mais comme tu portes son nom, tu es pratiquement son fils, non ?

— Il s'occupe de moi, mais ça s'arrête là.

Le ton de Derek était acide et ses sourcils froncés. Jay prit ma main dans la sienne et chuchota :

— T'inquiète, Derek est toujours nerveux à l'approche de Noël.

Il me sourit et regarda Derek sortir de la pièce. Mme Stinel nous demanda d'aller nous préparer. Les trois autres sortirent et lorsque la porte de la cuisine fut refermée, ils partirent en direction de l'escalier. J'allais à mon tour dépasser la porte du salon quand des éclats de voix retentirent :

— Calme-toi ! Enfin Derek.

— Tu veux que je dégage en me mettant dans un pensionnat. Tu sais très bien que maman ne sera pas d'accord.

— Ta mère a approuvé mon choix, bientôt je n'aurais plus à te supporter.

— Non...ce n'est pas possible...

Derek avait presque murmuré ses mots. À côté de moi, les autres paraissaient surpris.

— Eh ben ! souffla Jay.

— Eh ben quoi ? demandai-je.

— Derek est toujours froid et distant, alors qu'il y ait autant d'émotions dans une de ses phrases...c'est surprenant.

Soudainement, leur discussion partit en sucette et le ton entre Derek et son beau-père monta. Nous avions raté un bout de la conversation et donc nous ne savions pas ce qui avait tout déclenché.

— Tu n'es qu'un manipulateur hypocrite ! Tu n'aimes que ton argent !

Un claquement retentit suite à la remarque de Derek, très vite suivi d'un choc au sol. Je tendis l'oreille. Je crus entendre des cris étouffés et des bruits semblables à des coups. Jay se leva et allait ouvrir la porte quand celle-ci s'ouvrit d'elle-même.

Un homme aux cheveux bruns grisonnant et au visage sévère sortit. Je le reconnus immédiatement : Le ministre des affaires étrangères, Antony Lavaine. Soa et Louna le saluèrent et, intimidées, partirent se changer pour la gym. Moi j'étais comme paralysée, alors je restai près de Jay. 

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