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J'ai mal, encore.

J'ai mal.. J'ai mal encore..

Moi qui avais fini par croire, enfin... enfin j'avais fini par croire que le temps, oui que le temps guérirait. Qu'il guérirait cette plaie, qu'il se chargerait non pas seulement de la cicatriser mais surtout de l'effacer, d'enfin l'oublier.

J'y croyais enfin.

Mais c'est dans les moments où on s'y attend le moins, que la douleur revient aussi furtivement qu'un coup de poignard. 

Elle ne prévient pas avant de faire son retour.. non elle revient simplement et elle fait mal. Oh, elle n'est pas moins vive que le premier jour. Non, c'est toujours la même... avec la même atroce intensité. Comme une main qui vous sert le coeur jusqu'à le saigner... comme une âme noire qui vient et vous prend tout ce que vous avez, tout ce que vous êtes, qui vous vide complètement de l'intérieur et repart aussi vite qu'elle est arrivée, en vous laissant avec cette sensation de manque infernal... tout ce qu'il reste de vous.

Le temps qui passe ne change rien à ce coeur déchiqueté.. non les morceaux ne se recollent pas. Ou alors, momentanément.. mais c'est seulement pour mieux se déchirer après. 

Mais toi tu ne souffres pas. Tu n'as jamais souffert toi. Tu n'as jamais enduré ce que tu m'as fait enduré. Tu n'as jamais ressenti ce que j'aurais tellement voulu que tu ressentes, que tu souffres aussi.. si tu savais comme j'aurais aimé te voir te tordre de douleur toi aussi.. te voir tomber à genoux et te plier en deux, te voir les deux mains sur le coeur, respirant à peine tellement tu pleurs...

Mais non, toi tu t'en sors indemne. Vainqueur et indemne.

Vainqueur de quoi? je me demande bien... était-ce une guerre? ou bien simplement une poursuite de rêves à sens unique? J'ai tant espéré... je t'ai tellement aimé.. 

Et aujourd'hui encore, j'ai mal...