Chapitre 3

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Sam et Adna remplissaient leurs sacs avec des liasses de billets. Ils les balançaient par dizaines dans le sac et personne ne pouvait estimer la richesse qu'il y avait à l'intérieur.

- C'est moins drôle de remplir les sacs d'argent que de beaux bijoux, râla Adna.

- C'est vrai mais il y a plus de pognons là-dedans.

- Je m'en fou du pognon, je veux m'amuser. Il n'y a pas de vitrine à briser ou de diamants à admirer. Juste des liasses de billets d'une valeur inestimable à entasser dans un sac.

- Arrête de râler Adna, je sais que ça t'excite le fait qu'on soit dans la plus grande banque de la ville.

- C'est toi qui m'excites, le taquina-t-elle.

En vérité, elle était excitée par tout ce qui sortait de sa routine, donc n'importe quel braquage l'excitait. Dont lui. Cependant, ce n'était pas les mêmes bases de sécurité ni de gains. Cela l'effrayait. Elle s'amusait à défier les autorités, à braquer, voler et piller mais elle n'était pas sereine quand le risque était trop grand, comme là.

Elle souffla un bon coup pour éloigner ses craintes et vit Sam refermer son dernier sac du coin de l'œil. Elle finit de remplir le sien et le rejoignit, sac sur les épaules.

- Quatre sacs remplis de dizaine de milliers d'euros, j'estime que c'est une bonne récolte.

- Une bonne récolte quand on sera sorti de là, maugréa Adna.

- Allez sourit, bébé, on y va.

Ils s'engagèrent dans le couloir à petite course. Les sacs rebondissaient dans le dos d'Adna mais cela ne la gênait pas dans sa course. Et heureusement car aussitôt, Sam partit en flèche dans le couloir. Sans comprendre, Adna accéléra le pas pour le rattraper et une fois à sa hauteur, Sam lui dit :

- Merde ! Magne-toi, il y a les flics.

Le cœur d'Adna ne fit qu'un bond dans sa cage thoracique. Les flics ? Bonne nouvelle. Pas la peine de lui répéter, en trois enjambées, elle avait rattrapé son complice. La terreur lui nouait le ventre et lui faisait mal. C'était la première fois qu'elle n'avait pas l'adrénaline de s'opposer à la police pendant un braquage, la première fois qu'elle se sentait aussi démunie et peu sûre d'elle.

Ses jambes accéléraient et Sam escaladait déjà le mur par lequel ils étaient descendus plus tôt. Les sacs sur le dos, cela le freinait mais l'envie de ne pas finir ses jours en prison était plus forte. Il s'arrêta sur le bord de la vitre brisée et regarda en bas. La police venait d'enfoncer la porte du hall.

- Adna, dépêche-toi !

- Les sacs !

Elle lui balança les sacs et il les rattrapa au vol et les posa à côté de lui. Quand il regarda de nouveau l'intérieur du bâtiment, Adna avait atteint le milieu du mur. Allez, vite. C'était la première fois qu'il avait peur, pas pour lui, mais pour elle. Il n'avait pas envie de la laisser là, surtout que c'était lui qui avait insisté pour qu'elle l'accompagne à ce cambriolage. Elle avait hésité mais il lui avait forcé la main.

- Sam !

- Main en l'air ! Ne bougez plus !

Adna était quelques pas en dessous de lui et il se pencha pour lui tendre la main. Encore un peu et il pourrait toucher ses doigts. S'il te plaît Adna, encore un peu.

Angel Devilium, tome 1 : Enfer ParadisiaqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant