10 décembre

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Bonne lecture ! 

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Zeus se releva péniblement et rectifia sa tenue. La lèvre en sang, il redressa la tête et toisa le regard de Zelyan.

— Tu m'as frappé ! s'indigna l'homme.

— Veux-tu que je recommence ou bien vas-tu enfin te décider à stopper ces hurlements ?

Soucieuse d'apaiser la situation, Ereyne entreprit de réorienter la conversation sur un autre sujet. Elle questionna Zeus sur l'origine de son nom. Il venait effectivement de Grèce, ses parents eurent la grandiose idée de lui donner le nom du roi des dieux local.

— J'arrive par ailleurs d'Athènes, exténué par mon vol, précisa-t-il. Voilà pourquoi j'aurais grandement apprécié de retrouver ma chambre libre.

— J'ai bien peur que cela soit ma faute, avoua Ereyne à mi-mot.

Ses doigts couraient nerveusement dans ses cheveux dorés, formaient une longue tresse ondulée aussitôt défaite à mesure qu'elle essayait de trouver les mots justes pour calmer le nouveau-venu.

— Je vais ranger mes affaires et essayer de trouver un hôtel ou bien dépasser mon dégoût et entrer dans la maison de ma grande tante.

— Parfait ! s'exclama Zeus. Rien ne vaut la famille !

Il vit le signe de main de Zelyan, un éloquent aller-retour sous le menton, mais trop tard, il avait déjà commencé à vanter les bénéfices d'un séjour chez la grande tante. Il insista sur la joie des vieilles personnes qui retrouvaient avec un plaisir sincère les plus jeunes membres de la famille.

— Et puis c'est Noël, elle sera ravie de te voir.

— Elle est morte, coupa court Zelyan. Alors au lieu d'enfoncer le couteau dans la plaie, si tu montais tes affaires dans le grenier ? Il y reste un lit.

Zeus refusa tout net. Il était hors de question qu'il couche avec les araignées. Ereyne se proposa mais sa suggestion fut rejetée, d'autres invités étaient déjà prévus tout là-haut.

— Je vais te laisser ma chambre, je dormirai en bas sur le canapé.

Zeus en fut exalté, il s'en fut déballer ses affaires dans ce qui était redevenu sa chambre. Ereyne fut moins ravie. Elle en discuta quelques minutes avec Zelyan mais ce-dernier fut intransigeant. Elle était ici par sa faute et il se devait donc de bien la recevoir. Ereyne protesta mais il la coupa d'un baiser.

— Si tu tiens tant à mon confort, je serai enchanté de partager à nouveau mon lit avec toi.

Ereyne sourit, et lui renvoya son baiser.

— Pancakes ? offrit l'hôte. Une journée chargée nous attend, il est important de prendre des forces.

— Le sapin ? demanda Ereyne alors qu'elle le suivait dans le couloir.

Zelyan manqua de trébucher sur l'une des valises de la jeune femme, arrivée mystérieusement en plein milieu du chemin.

— Celui-là je te jure, c'est le pire de la bande.

Nul besoin d'être devin pour comprendre qu'il parlait de Zeus. L'homme chantonnait à présent joyeusement un petit air traitant de la meilleure manière d'ordonner des vêtements dans une armoire. La version, enjouée et rappelant les hymnes de Noël, était audible dans tout l'étage.

Les deux jeunes gens pénétrèrent dans la cuisine pour l'heure vide. Une multitude de plats, ustensiles et ingrédients étaient disposés avec élégance sur les plans de travail. Tout était prêt pour l'opération pancakes.

A Christmas Zelyan TaleWhere stories live. Discover now