Rechute

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Je sais que je rechute, que je tombe à nouveau dans cette dépression qui me ronge depuis maintenant plus de trois ou quatre ans. Je sais que j'y resombre car la fatigue m'envahit de plus en plus souvent et avec plus de hargne.

Tout me submerge.
L'envie de pleurer, de crier, de souffrir et faire souffrir, de partir, loin, très loin, l'envie parfois de laisser tout tomber, de recommencer à zéro ou bien même de mourir me viennent à l'esprit sans cesse.
La nuit, le matin, dans le bus, en cours, entourée de mes amis, seul, lorsque j'écris, et encore lorsque j'écoute de la musique. Pas une minute ne passe sans que ce démon prenne un peu plus possession de moi.

Je suis insatisfaite, tout le temps.

Ma concentration est de pire en pire.

Cette boule au fond de ma gorge qui m'empêche de prononcer un mot. Cet estomac en moi qui se tord encore et encore.
Ces douleurs qui se répandent sans que je n'en comprenne l'origine. Pourtant, plus j'y réfléchis, plus cela me paraît logique: c'est une nouvelle création de ce démon.

Cette démotivation énorme.
Se sentir seule face à tout. Face à tous ces problèmes qui me paraissent insurmontables.

J'ai besoin que quelqu'un remarque que je ne vais pas bien. Que quelqu'un perçoive ces symptômes et réagisse. Que quelqu'un me prenne à part pour me demander si tout va bien. Mais j'espère par dessus tout que cette personne puisse voir par delà les mots et les sourires.

Je peux encore tenir, je le sais mais plus pour longtemps. Viendra un jour où je m'effondrerai et jamais je ne pourrai me relever. Ce sera le jour fatal.

Pourquoi personne ne voit ces larmes apparaître et disparaître à longueur de journée? Ces putain de larmes que je ravale ?! Pourquoi ?

Je suis en dépression et je n'ai plus peur de le dire et pourtant j'arrive encore à mentir sur comment je me sens.

Je dis que je me complais dans cette horreur et parfois j'y crois mais la réalité refait surface une fois de temps en temps. Ce démon me ronge de plus en plus. Je ne peux plus le supporter.

Lire ces putains de mots, venir me voir et ne pas savoir quoi faire est inutile.

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