Chapitre 12

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Cela fait plusieurs heures que mon instituteur essaye tant bien que mal de me garder éveiller pendant son cours, mais je finis par craquer aux dernières minutes.

-Ca suffit je suis fatigué..
-Monsieur nous n'avons pas fini le cours de mathématiques..
-Je prendrais un cours supplémentaire un autre jour, on a fait 4 heures depuis ce matin sans pauses je pense que ça suffit.
-Comme vous voudrez.

C'est vrai qu'en ce moment j'ai de plus en plus de mal à retenir ses cours, retrouvant ma paresse du passé pour l'apprentissage. Je me lève et le raccompagne à la porte en lui serrant la main toujours avec mon gant en cuir.

-Au revoir monsieur Mieczlaw.
-Au revoir monsieur Overhive.

Une fois la porte claquée je m'appuie contre celle ci en soufflant un bon coup les yeux fermés, une fois de nouveau ouvert Tobias me fixe.

-Quoi ?
-Vous le faîtes partir de plus en plus tôt.
-Je n'ai plus le temps ni le moral de gérer 7 heures de cours.
-Ne négligez pas vos études c'est important.
-Ouais ouais.
-Marina vous attend dans votre bureau pour son rapport.

Je me redresse en allant directement dans la pièce, regardant mon employée qui tenait un dossier entre ses mains assez épais.

-C'est au sujet de qui ?
-Votre cousin et sa famille.
-Parfait.

Je lui prends et m'installe en commençant à le feuilleter.

-Quelque chose d'inhabituel ?
-Non pas vraiment, il semble n'avoir rien à se reprocher.
-Il faut quand même continuer à le surveiller, et sa mère ?
-Elle n'a pas d'alibi pour l'accident, mais lui si il était à une réunion pour son travail.
-Des témoins ?
-Une dizaine.
-Je vois.

Il faut s'attendre à ce que le traite ait un alibi, celui ou celle qui a organisé ça avait tout prévu, alors son plan devait être parfait, pas une seule preuve, un alibi.

-Bon travail, tu peux retourner à tes occupations.
-D'accord.

Elle repart ensuite à ses taches, je soupire en frottant mes yeux avec mes mains, entre l'entreprise, les cours et l'enquête je n'arrive plus à respirer même les week ends. Je regarde l'heure un moment : 12 heures, le repas devrait bientôt être prêt. Depuis peu, Tobias reste à mes côtés depuis que je lui ai demandé sans lui donner de véritable raisons, je me sens un peu moins seul certes.

De légers coups sur la porte me fait relever la tête.

-Oui ?
-Hersker ? Votre repas est prêt.
-J'arrive.

Je me lève et rejoins Tobias à la table, Marina me servant mon diner avec son aide. Je commence à manger en réfléchissant un peu à tout.

-De rien.
-Mmh ?
-Je réponds à votre remerciement imaginaire.

Je lève un sourcil en regardant Tobias

-Pardon ?
-Vos employés se démènent pour vous faire un repas appétissant un "merci" ne serait pas de trop.
-Tu vas vraiment me faire une leçon de politesse ?
-Jusqu'à ce que vous sachiez le dire oui.
- "Merci".

Dis-je ironiquement, ce à quoi il lève les yeux au ciel, notre relation qui avait l'air de s'être détendue depuis la fête semble soudain revenir à nos débuts sans que je sache pourquoi.

-Nous devons commencer vos cours de combat aujourd'hui.
-J'avais oublié.
-C'est pourquoi je vous le rappelle.

Je soupire lourdement puis termine mon repas après quelques minutes, il me laisse le temps de digérer avant que je le rejoigne vêtu d'une tenue de sport tout comme lui.

-On va commencer par un échauffement, une fois que vous serez assez compétent nous serons en tenue de civil.
-Pourquoi ?
-Si on s'en prend à vous vous serez forcement en tenue de tous les jours donc en costume, jean ou autre, cela peut vous gêner si vous n'êtes pas habitué.

Je l'écoute sans rien rajouter de plus, puis je commence l'échauffement sous ses consignes. En commençant à courir, je remarque une douleur au niveau de mon fémur, et un souvenir me revient en mémoire.

J'essaye de me concentrer sur ma course en oubliant la douleur, mais lorsque j'accélère la sensation est telle que je me stoppe net en me laissant tomber au sol, Tobias se précipite vers moi.

-Qu'est-ce qu'il se passe ?
-J'ai mal..

Il passe ses mains sur la cuisse que je lui ai indiqué et je grimace légèrement.

-Vous vous êtes blessé ici lors de votre fuite ?
-Non..ça date de mon enfance, je me suis cassé le femur en étant petit.
-Comment c'est possible ?
-Je m'en souviens pas..

Il ne semble pas me croire, et il a raison. Il me porte jusqu'à un des bancs du jardin sans difficulté et continu un massage à l'endroit où j'ai mal.

-Si vous ne me dites pas ce que votre corps a je ne pourrais pas vous aider.
-Je te l'ai dit mon femur a été cassé lorsque j'étais petit.
-Et aucuns médecins ne vous a prit en charge?
-Je crois que c'était un peu tard pour qu'il se remette normalement, enfin j'en sais rien je sais plus...
-Je vois, on va essayer de faire des échauffements qui ne vous feront pas mal alors.

Je hoche la tête puis il m'aide à me relever, pendant un instant lorsqu'il me portait, je ressentais la chaleur qu'un corps pouvait donner à l'autre, comme une étreinte. Ca me manque tellement, l'époque où je pouvais encore profiter des câlins de mes parents, ce dont je n'ai pas profiter pendant mon adolescence...

-Vous avez d'autre chose à me dire ?
-Comme quoi ?
-Je sais pas, sur votre enfance par exemple, avec qui vous jouez étant petit, ce qui a peut-être amené à cette blessure.
-Pourquoi tu t'attarde sur ça ?! Concentre toi plutôt sur mon cours !

Il semble assez déçu ou plutôt en colère je ne sais pas vraiment, mais je ne veux pas parler de mon passé, ni maintenant ni plus jamais.

Maudis-moi ! (PDV : Maximilian) Unde poveștirile trăiesc. Descoperă acum