Still don't know my Name

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Un bruit avait retenti dans ma chambre, me tirant de mon sommeil. Paniqué, j'avais regardé par ma fenêtre pour découvrir dans mon jardin la silhouette d'un homme. Je ne l'avais pas reconnu tout de suite. Il avait ôté sa capuche et relevé les yeux vers moi dans la pénombre alors que j'entrouvrais ma vitre. Quand sa voix abîmé avait brisé le silence de la nuit, j'avais immédiatement su qui il était.

« - Tu peux m'ouvrir petit frère ? Surtout ne réveille pas papa ou maman. »

Et je l'avais fait. Je m'étais précipité vers la porte d'entrée et je lui avait ouvert avant de me jeter dans ses bras. Il avait accepté mon étreinte qui n'avait pas duré bien longtemps et je m'étais reculé pour l'inspecter de haut en bas. Mon sourire s'était immédiatement évaporé. Le choc avait été brutal.

Je m'étais toujours dit que si j'étais amené à le revoir, il aurait l'allure d'un beau jeune homme. Je l'avais imaginé ayant pris des muscles, un sourire dévastateur collé sur le visage avec un confiance en lui débordante. Je pensais qu'il ressemblerait au héros des livres que je lisais, qu'il serait mon exemple et que je souhaiterai lui ressembler. J'avais toujours cru qu'il serait le garçon intrépide et sans peur qu'il était avant.

Mais j'avais devant moi, un homme au joues creusées et aux yeux qui menaçaient de sortir de leurs orbites. Ses cernes étaient extrêmement prononcés, je crois que je n'avais jamais vu ça. Son corps était frêle et il tremblait. Je ne le reconnaissais plus, ce n'était pas mon frère. Ça ne pouvait pas être lui. Cette vision d'horreur me remplit les yeux de larmes qui manquaient de s'échouer sur mes joues à tout moment. Je reculai, choqué, et l'homme qui me faisait face me sourit tristement avant de pénétrer dans la maison, me laissant seul. Il revint quelques minutes plus tard. Je n'avais toujours pas bougé. Il se retourna vers moi et mes yeux accrochèrent ses bras découvert.

Le creux de son coude était couvert de bleus et de petits points rouges.

Les larmes cédèrent et une douleur affreuse envahit mon corps. Sa main tenait une liasse d'argent. Je fermai les yeux pour couper court à cette scène. Je ne voulait plus le voir, je ne voulais plus voir ce qu'il était devenu, je ne voulais plus voir cet inconnu. Et ce fut d'ailleurs la dernière fois que je le revis. Mes parents ne furent jamais au courant de cette nuit où tous mes rêves ont été détruits.

A partir de cet instant, je suppose que je ne me suis plus considéré comme quelqu'un d'heureux.

Mon enfance était fini et le début naïf de mon adolescence aussi.

La fin du collège fut catastrophique tout comme la première année du lycée. Je m'étais isolé, j'avais arrêté de travailler mais, malgré tout, je n'ai jamais redoublé. Je n'avais pas de très bon amis, juste des gens avec qui je passais le temps mais qui, honnêtement, ne m'intéressaient pas et je sais que c'était réciproque. Tout était plat et vide, déprimant en somme. Parfois, je me demande comment j'ai fait pour survivre à ces années.

Mes parents ne s'en sont jamais inquiétés. Peu surprenant. Ils n'avaient jamais été là pour moi, pourquoi l'auraient-ils été pendant cette période. Je me suis toujours demandé pourquoi avaient-ils eut des enfants s'ils s'en fichaient à ce point. Je sais qu'ils m'aimaient, ou du moins m'avouer le contraire serait trop dur, et dire que je ne les aimais pas serait mentir mais j'avais la plupart du temps l'impression de vivre avec des étrangers. Enfin bref. J'imagine qu'il est trop tard pour créer quelque chose maintenant.

Lorsque j'ai entamé ma deuxième année de lycée, j'ai commencé à voir une lumière au bout du tunnel. Et cette lumière s'appelait Jeon Jungkook.

Il est arrivé un mois après la rentrée des classes. Nous étions en plein cours de sciences quand le proviseur a débarqué suivit par le brun. Il avait la tête baissé mais on pouvait tout de même discerner les rougeurs sur ses pommettes provoquées par la gêne. Il triturait le bas de son hoodie noir trop grand pour lui. La première chose que je me suis dit en posant mes yeux sur lui était qu'il était magnifique. Ses cheveux retombaient sur ses yeux, assombrissant ses iris noisette par la même occasion. Son visage était parfaitement proportionné ; ses yeux plutôt grands, son nez parfaitement taillé, ses lèvres pulpeuses et tentatrices, sa mâchoire précisément dessinée, tout était parfait sur ce faciès juvénile.

TK // Beautiful boys  [Recueil d'Os]Where stories live. Discover now