3° Suis-moi

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- Isidore -


La violence du regard.


Soudain, plus rien n'existait. La lourde porte de la salle de jeux claqua dans mon dos tandis que le temps s'était suspendu. Je ne voyais plus la salle, seulement Lui, assis seul, au milieu de la pièce tandis que l'écran clignotait et renvoyait une lumière bleu sur son visage.


Et il me voyait.


Prise d'un vertige, de l'impression que le monde valse et danse, dans une langueur et une lenteur cosmique.


Le garçon esquissa un sourire et se leva. Je retins ma respiration et le regardait se lever et m'approcher.


Mon coeur redoubla ses battements tandis qu'il s'avançait toujours plus.


Et soudain, quelques centimètres nous séparaient.


Ses yeux brillaient d'une lueur inconnue. Noirs, en forme d'amande, ils me rappelaient les saphirs étoilés. Ses cheveux couleur jais retombaient de chaque côté de son visage, tel un ornement. Ils contrastaient royalement avec la couleur de sa peau. J'étais subjuguée.


Sans un mot, il me contourna, poussa la lourde porte de la salle et sortit. Je me retournais et croisais son regard. Il esquissa un clin d'oeil furtif et disparu en un battement de cils dans la brume étoilée des néons bleus.


Suis-moi, avait dit son regard.


Alors, à mon tour, je sortais de la salle, à sa suite.












Et pourtant, maman avait toujours dit de ne pas suivre les inconnus...



































...

Néons RougesWhere stories live. Discover now