Chapitre 1 : Cas concret

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J'imagine que je vous dois des présentations en bonne et du forme, parce que ça commence comme ça partout, quand bien même ce n'est pas original...

En fait, je ne le ferai pas. Vous me découvrirez au fur et à mesure de mon histoire d'une  fantasmagorie étouffante dont je suis la seule et unique responsable. 

Oui, je m'accuse, je suis coupable de tout ce qu'il m'est arrivé, à cause de ce piètre mensonge dans lequel je me suis embourbée pour satisfaire mon public, qui est mon entourage. 

D'accord, je n'avais pas à céder, mais c'était tellement tentant de si laisser tenter...

Bon, entrons dans le cas concret. 

Imaginez que vous avez 19 ans, un âge particulièrement difficile, même s'il nous bourre d'étoiles pleins les yeux, alors que l'on reste toujours des bébés et que cette dualité entre la vie d'adulte et d'adolescent mène une bataille sanguinaire dans notre esprit. Ajoutons à cela le fait que cette personne est à l'université et qu'elle est brillante et qu'elle se destine à une profession culinaire, parce que c'est sa passion. D'ailleurs, elle est très douée dans ce domaine et espère ouvrir son propre restaurant, bien que la concurrence est rude, mais ça ne lui fait pas peur. Malheureusement, la petite pointe de tristesse dans cette histoire, c'est qu'elle n'est jamais sortie avec un garçon. 

Je tiens à préciser et à insister que ce n'est pas triste en soi et ce n'est pas une finalité non plus. 

En vérité, après le "non" catégorique d'un garçon dont elle était amoureuse en cinquième, où sa propre apparence n'était pas flatteuse - même si je n'étais pas au top, il n'avait pas à faire ça, ce salopard, il m'a brisé le cœur- elle a perdu toute confiance en sa féminité - que j'ai fini par retrouver, bien sûr - et s'est protégée de ce type de public. 

Ainsi, la problématique qui se pose est la suivante : comment une jeune femme talentueuse de mon âge, plutôt jolie en fonction des jours, a réussi à éviter cette pression de la société et de la scolarité, d'avoir un petit-ami, alors qu'autour d'elle, beaucoup de ses amis étaient en couple et avaient pitié d'elle, alors qu'elle vivait sa meilleure vie ? 

La réponse n'est pas très compliquée. Je me suis tout simplement consacrée à mes cours et ma passion. Je sais ! Pas besoin de le crier, ça sonne cliché, mais c'est la réalité. Et pour ma gouverne, je ne suis pas la seule fille à avoir agi comme ça.  

Bon. Il est clair que si je suis là, c'est que j'ai cédé - c'est ce que j'ai dit quelques lignes plus haut... 

Je pense que je deviens légèrement lourde, alors que je vais commencer à vous partager mon histoire. 

***

Tout a commencé au tout début de mon quatrième semestre au Culinary Institute of America, qui se trouvait à Hyde Park, à plus d'une heure de New-York. 

Tout se passait très bien - et se passe toujours très bien - dans cette école. J'avais réussi mes examens du troisième semestre avec succès. Je m'étais faite quelques amis, mais mon meilleur ami venait - et vient - toujours me chercher que ça soit en fin de journée ou le vendredi soir lorsque nous retournons voir nos parents à Brooklyn. Nos campus universitaires n'étaient pas très éloignés ainsi que nos chambres étudiantes, donc c'était parfait. 

Ce soir-là, un mercredi soir, après une longue journée de cours, je n'avais qu'une envie : prendre une douche et m'endormir comme une masse sans penser au lendemain, dans ma chambre universitaire à 10 minutes du campus. 

Bien évidement, mon cher Romeo m'attendait de pied ferme à la sortie, non loin du parking à vélos. Roulant des yeux et en balançant ma tête vers l'arrière, je m'étais dirigée vers lui. Il m'attendait, les bras tendus et m'embrassa sur le front tandis que je l'étreignais rapidement. 

Comment se créer un faux petit-ami ?Where stories live. Discover now