Chocolat 3

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(J'ai hésité à nommer ce chapitre « Celui qui avait su tromper la mort », où alors « Là où ma galère commença », même aujourd'hui je n'ai pas su me décider)



J'ignore pourquoi, mais je n'ai jamais vraiment aimé les humains. Peut-être parce qu'ils étaient trop différent de moi, ou alors pour autre chose. Mais sachez que lors de cette nuit du 9 Novembre, enfin du 10 Novembre, puisque minuit avait sonné depuis quelques minutes déjà, je m'étais faite une très bonne idée de la réponse de pourquoi je vous détestais tant.

Le vent s'était levé, comme si il me soufflait que j'aillais faire une énorme erreur. Je restai un moment sur place, à ne pas bouger. Voyant que j'hésitais, Phineas reprit d'une voix assez forte pour que je l'entende :

–Je t'en prie, je suis blessé, et je ne pourrais pas me déplacer tout seul.

–Et est-ce que c'est mon problème ? Demandais-je d'une voix froide sans me retourner.

Même si je ne le voyais pas, je le devinai grimacer. Il tenta une nouvelle fois :

–Bien sûre que c'est ton problème, fit-il à ma grande surprise, si tu me laisses ici, je vais sûrement mourir. Il faut retirer cette balle. Ça ne te fait rien d'avoir un mort sur la conscience ?

Ce fut plus fort que moi, je rigolai. J'ignorais si c'était le fait d'imaginer tous les morts que j'ai dû emporter, ou encore le fait d'entendre un mortel dire cela, mais je ne pus m'empêcher de rire. Cela surpris Phineas qui déclara indigner :

–Parce que tu trouves cela drôle ?

–Non, fis-je hilare en me tournant de profil, c'est que si tu savais.

Il ne répondit pas, il se contenta de me fixer. Non pas que cela me gênais, mais faute de ne pas être habitué qu'un mortel me regarde aussi longtemps, ou me regarde normalement d'ailleurs, je soupirai, et remis ma capuche.

–Je te donnerais de l'argent, fit-il alors en essayant de se redressait tant bien que mal.

Cet entêté commença à m'énerver, je soupirai donc. Et, m'approchant à grand pas vers lui pour le lui dire clairement, je m'agenouillai. Alors que le pauvre pensait que j'allais être intéressé comme chaque humain qui se respecte par son offre, je lui pris le col de son T-shirt, le faisant gémir de douleur, et lui dit sèchement, presque menaçant :

–Ecoute-moi maintenant le forain, arrête d'insister, d'accord ? Je ne suis pas intéressé par ton argent, et je me fiche pas mal si tu meurs à cause de moi, d'accord ?

Il ne semblait pas vraiment effrayé par mes propos. Un sourire ce dessina sur ses lèvres, ce qui me déconcerta un peu.

–Si tu t'en fiches de mon sort, fit-il défiant, alors pourquoi est-ce que t'es pas partie plus tôt ?

Cela eut l'effet d'une gifle quand je me rendis compte qu'il n'avait pas tort. Je regardai son âme, elle était redevenue blanche, comme si le rouge n'avait jamais fait partie de lui. Cela me déconcerta, me demandant si je ne pourrais pas le tuer de mes propres mains ? Certes, j'avais laissé ma faux chez quelqu'un, mais peut-être que l'étranglement serait le moyen idéal pour en finir ?

–Je t'en prie, fit-il, emmènes-moi dans une auberge, le temps que je me repose, et que quelqu'un retire cette balle. Tient, si tu veux je te paye une chambre aussi ? S'il-te-plaît.

Je soupirai, me disant qu'il allait survivre de toute manière. Je le lâchai, et me leva. Sous son regard surpris, je lui tendis ma main. Voyant qu'il hésitait, je lui dis d'une voix menaçante :

–Si tu ne te bouges pas dans les deux secondes suivantes, je te jure que je te laisse crever ici.

Il prit précipitamment ma main, tenant toujours fermement son sac de sa main libre. Il mit d'un geste agile son chapeau malgré sa blessure afin que ce dernier ne l'encombre pas. Je le laissai s'appuyer sur moi.

–Merci, fit-il en souriant.

Je levai les yeux, et commença à marcher. On grimaça tous les deux, lui pour sa blessure à l'épaule, moi, pour avoir un humain aussi idiot appuyé sur moi.

L'Incroyable Histoire de La Mort, du Forain, et de la Barre au chocolatHikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin