Dear Diary - VF

2.2 Sick of you

              Je ne me sens pas bien. Ça tape dans ma tête, c'est douloureux. J'ai très mal dormi. J'ai honte de moi, et de mon comportement de la veille. J'ai peur que Todoroki ne veuille plus me parler après ça... je n'ai pas envie de le perdre. Il faut que je m'excuse. Je me lève péniblement, ma tête tourne. Courage Izuku, ce n'est rien, c'est juste le poids de ta culpabilité. Une fois que tu te seras excusé, ça ira mieux. Enfin, s'il veut bien m'excuser...

Le chemin vers le lycée ne m'a jamais paru aussi éprouvant. J'ai chaud, puis froid. Ma vue se brouille de temps en temps, mes jambes tremblent sous mon poids, mais je tiens debout. Il est hors de question que je rate les cours. Je retrouve Ochako et Tsuyu devant le lycée.

- « Salut Deku ! » me sourit Ochako.

- « Tu vas bien, kero ? Tu es pâle. »

- « Ça va, ça va... Ne t'inquiète pas pour moi. »

Je lui souris, pour la rassurer. Mon attention se pose quelques secondes sur leurs mains entrelacées. Je les envie beaucoup... Todoroki est passé à côté de moi, et m'a complètement ignoré. Il doit horriblement m'en vouloir, je me sens mal. Ochako me lance un regard triste, je sais qu'elle aimerait pouvoir faire quelque chose pour moi, mais c'est impossible. C'est moi qui ai merdé, je dois en assumer les conséquences et régler ce problème. Tenya se joint à nous quelques secondes plus tard, et me fait la même remarque que Tsuyu. J'ai l'air si mal en point que ça ? Je le rassure. Tout va bien... N'est-ce pas ? On rentre en classe. Je m'écroule sur mon pupitre, j'essaye de reprendre une respiration calme. J'ai l'impression d'avoir couru un marathon tellement je suis épuisé. Le bruit d'une pile de cahiers et de livres s'écrasant sur mon bureau me fait relever la tête.

- « Midoriya. Voilà tes affaires. »

Je n'ai pas le temps de le remercier, ou de dire quoique ce soit. Il est déjà parti s'installer à son pupitre. Je n'ai pas eu le droit à un bonjour, ni bien même au petit sourire habituel qu'il m'adresse. Son ton était froid, son regard meurtrier. Je crois que jamais je n'ai autant eu envie de pleurer. Todoroki, s'il te plaît, ne me haïs pas...

[...] Les cours m'ont paru durer une éternité aujourd'hui. Je suis bien content que ce soit fini... Mais j'ai encore entraînement avec Todoroki ce soir. Et je ne me défilerais pas, je vais pouvoir m'excuser. Avec tout ce qui s'est passé, j'en ai oublié de vérifier si mon journal était bien au terrain, là où je l'avais oublié... Il n'y ait sûrement plus, trop de temps s'est écoulé depuis. Mais je ne perds rien à vérifier, j'ai toujours un léger espoir et je dois de toute manière me rendre au terrain pour l'entraînement. Je me change au vestiaire. Todoroki n'est pas encore là, lui qui est pourtant toujours présent avant moi... Le point positif, c'est que je vais pouvoir vérifier pour mon carnet sans attiser sa curiosité. J'ai fait le tour du terrain pour être sûr, mais je ne l'ai pas trouvé... Tant pis, je l'ai définitivement perdu. Je suis nul, et quelqu'un est sans doute en train de se moquer de moi en le lisant. Oh, super. Comme si ma journée n'était pas assez pourrie, voilà qu'il se met à pleuvoir. Et pas qu'un peu, en plus. Je devrais rentrer pour me mettre à l'abri, Todoroki ne viendra sûrement pas. Mais au fond de moi, j'ai l'espoir qu'il ait simplement un peu de retard... Je préfère l'attendre ici, pas qu'il ne me trouve pas, la pluie ne va pas me tuer. Ma tête tourne, j'ai affreusement chaud, je vois flou...

- « Je suis désolé pour mon retard. Je... »

Todoroki ? Je n'entends pas la fin de sa phrase. Je me sens tomber, je n'ai plus la force de tenir debout. Mais avant de perdre connaissance, je sens des bras forts me rattraper. Et la dernière chose que je vois est le visage inquiet du bicolore.