#3 (partie 2)

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BARBARA

Stanislas réitère son commentaire non sans difficulté, l'alcool s'est emparé de lui :

- Je...te...le...jure ! Rien que 2 heures après à base de 'Savannah tu fais quoi ? Savannah rejoins-moi. Eh belle gosse t'es où ?!'

Mon visage se décompose et je sens les larmes monter. Stop. Stop. 

A force de me retenir pour ne plus gâcher mon mascara, je me rendrai malade. 

Donner son tout à une personne que l'on aime sans ne jamais rien recevoir en retour est un bon motif de chagrin mais je me retiens, je me tais et me tue encore une fois afin de garder la face. 

Pour me faire passer pour une femme fatale qui n'a peur de rien, même pas de l'ombre d'un soupçons quant à la loyauté de mon homme. 

Je méprise au plus au haut point celles qui reniflent leur mecs, cherchent le moindre cheveu sur leurs habits ou les bombardent de questions dignes d'une enquête policière. 

Je veux et j'aurais voulu être cette petite-amie insouciante. Il ne rend absolument pas les choses facile et c'est pour cela que je l'ai suivi en Corse au lieu de partir sereinement à Bali avec mes parents.

Oui c'est tout autant paradisiaque mais j'ai fait toute l'Europe, l'Asie était dans ma ligne de mire. C'est pathétique de l'admettre mais j'ai succombé à ses envies pour le surveiller. 

Draguer une personne qui m'est proche et tripoter des filles à 200 mètres, je pense que son point est clair : nous n'avons pas besoin de distance pour annihiler une relation.

A quoi bon sert de s'indigner ? A quoi bon sert de crier? 

Sa turpitude, Adonis n'en a même pas honte. Il lève la tête bien haute et effectue des vas et viens de regards impassibles entre Stan et moi. 

Ma meilleure amie. De toutes les filles auxquelles il aurait pu s'intéresser ou s'est déjà intéressé si on fait le rapprochement avec tout les nouveaux profils qui s'ajoutent à sa "Following list" sur Instagram. 

En fin de compte, le statut de petite-amie canon ne m'octrois aucun privilège significatif. Cet homme n'a aucun respect pour les femmes, même pas moi qui incarne "l'exception dans ce troupeau de dindes", selon lui. 

- Tandis qu'elle continuais à pleurer sur les épaules de ta copine parce que je l'ai larguée. Dire que même cette serpillère tu la trouves à ton goût. Tu pues la dalle Adonis et t'es d'autant plus frustré dans ton ego puisque Barbara ne veut pas mettre un orteil dans ton lit, continue à pérorer Stan.

- Stan ! m'offusquais-je. Ca, c'était censé rester entre nous.

- Meuf ceci, meuf cela mais tu passes pas à l'étape suivante. Elle flippe de ton réceptacle à microbes qui appartient à toute la gent féminine de France. Ah oui oui ! Ah oui oui ! singe-t-il en faisant la danse du charognard au ralentit.

On s'y attendait tous, Adonis fracasse le visage de mon meilleur ami d'un coup de poing colossal. A l'ouïe d'un craquement d'os, nous avons tous mal pour lui.

J'éclate en sanglots : 

- Non ! Par pitié arrête maintenant, tu vois qu'il est pas dans son état normal ! Comment peux-tu être méchant à ce point ?! gémissais-je.

Oscar applaudit mon impulsif petit-ami et d'autres personnes suivent, les chaussures décorées par la matière rougeâtre. 

Stanislas rampe dans son propre bain en douleur quand un garçon, Max me semble-t-il, l'aide à tenir sur ses pieds.

Demi sourire à la bouche, Adonis appelle Edouard, qui nous observe discrètement, d'un claquement de doigt.

- Eddy, ramène les poto. Ils sont pas d'humeur à faire la fête. India indique lui où sont les pochettes à glace s'il-te-plaît, petit cadeau de retour. 

Mes larmes coulent toujours quand il s'approche vers moi et dépose un baiser sur mes lèvres :  

- Dors bien mon amour, susurra-t-il fièrement.

Oscar se marre : - Au top Adonis, dis-lui à ce bouffon et Dj remet le son un peu pour voir ! Les gens recommencent à danser comme des zombies.

Edouard débarque, un sachet à la main : - Les babies, j'ai les glaçons pour le gros bobo. On peut y aller, on va dans ma suite.

Il traine Stan jusqu'au pas de la porte en le tenant par les dessous de bras, j'essaye de l'aider au mieux avant qu'un commentaire ne m'interpelle : 

- Adonis Clyde, il est tellement beau quand il s'énerve ... s'extasie Melissa à ses amies au milieu de la piste.

Je me retourne furieuse.

- mais la vérité, ils en valent pas la peine, termine la bécasse.

- Qu'est-ce qui en vaut la peine ? Tes fesses flasques qu'il a tâtées pour délimiter ton dos ? Dis-nous ! répondis-je violemment.

De son mètre 50, elle lève bravement son menton crochu: 

- Eh reste dans ta jalousie vieille meuf. Adonis, il fait ce qu'il veut avec nous.  

Pardon ? Je me dirige vers elle en furie sauf qu'Edouard me saisit par la taille: 

- Yo les filles, rien ne sert de se taper dessus voyons. Vous êtes trop mignonnes pour ça, on s'appelle Mel ? Des bisous ma beauté ! 

Entre un Stan saoul et une moi folle de rage, il a du mal à tenir le coup. 

J'en profite pour renchérir avec mes mains en guise de microphone : - TIENS-TOI BIEN LOIN DE MON HOMME COCOTTE ! TU PASSES AUSSI LE MESSAGE A TES COPINES C'EST CLAIR ? 

Edouard claque la porte en soupirant.

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2h du matin.

Nous arrivons à l'hôtel.

Cette soirée fût un désastre.

Stan s'endort sur le canapé du salon. Edouard et moi prenons à la suite une douche rapide, puis nous fîmes de même dans son lit.

Vivement le lendemain.


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L'enfer du décor - #Chronique d'une BarbieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant