Contexte

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Je me nomme Fadila je suis camerounaise âgée de 25 ans musulmane ou alors « borororo » comme on nous appelle si bien . On n'occupe le Nord du Cameroun. Dans nos traditions et cultures la femme est un être minoritaire devant l'homme. Elle doit s'occuper de la maison et de sa famille en vouant le plus grand respect à son entourage. A ma naissance j'ai été promise au fils de Aladji un grand commerçant de bœuf ! Non non excusez moi je me suis mal faite comprendre LE PLUS GRAND COMMERÇANT DE BŒUF DU CAMEROUN. Aladji avait 4 femmes dont 15 enfants. Son fils aîné Mohamed Akim qu'il a eu avec sa première femme et à qui il a légué tout son élevage à sa mort était celui à qui j'étais destinée . Aladji est mort deux ans avant mon mariage avec Akim. Je suis maintenant Mohamed Fadila troisième épouse de Mohamed Akim lui âgé de 50 ans. Je suis destiné à être esclave, ménagère, rouée de coup par mon très chère mari et à subir les moqueries de mes Coépouses à cause d'une erreur commise pendant mes années universitaires que je regrettes chaque jour de ma vie.
Étant la seul fille et le dernier enfant à mon père parmi 5 garçons mon père avait donc accepté de me laisser continuer mes études après mon secondaire ce qui est rare dans les familles musulmanes. Moi Fadila esclave de Mohamed Akim j'ai un doctorat en médecine humaine... l'ironie de la vie!Devrais-je accuser Akim ce vieil homme arrogant à qui je suis mariée ou est-il lui aussi victime de notre tradition ? Oui je m'estime être victime de cette tradition car je n'ai commis aucun crime si ce n'es qu'une erreur de jeunesse. Certes je la regrette cette erreur mais cela ne veut pas dire que je doit être traité comme une prisonnière de guerre.Faut croire que ce doctorat me sert à faire à manger, à faire la lessive, laver le sol et les assiettes... j'étais l'une des élèves les plus brillantes durant mon secondaire ma mère était très fière de moi tandis que mon père disait toujours que c'était de l'argent gaspillé. Après mon baccalauréat obtenu à l'âge de 17 ans j'ai fait part à mon père de mes ambitions de continuer mes études et devenir docteur à l'université des montagnes située à l'ouest du Cameroun dans la ville de Bangangte. L'une des universités les plus chères du pays. Sa réponse était un non catégorique et il avait dit à mère Fadimatou sahidou épouse de Ibrahim sahidou mon père de m'initier au rôle de femme au foyer. Mon père bien qu'étant un enseignant à l'université de Ngaoundere dans la ville où nous vivions, je n'avais jamais compris comment il pouvait être si rétrograde en ce qui concerne l'éducation de sa fille pourtant lui même a un haut niveau d'étude. Nombreux organisations prônent l'égalité entre hommes et femmes mais faut dire que tout le monde n'est pas d'accord.

La route de l'enfer dans lequel je me trouve aujourd'hui commence à se tracer Juste après mon baccalauréat avec mon envie de devenir docteur. Après mon baccalauréat j'ai passé
6 mois à la maison à m'occuper de mes frères et des travaux domestiques avec ma mère. Je vivais une vie de désespoir car je m'étais tellement imaginée des scénarios de moi dans une ville étrangère à suivre des études et devenir docteur.
Nous étions dimanche matin quand mon oncle sahidou moubarak grand frère de mon père qui vivait en France vint à la maison. Son accueil fut tellement chaleureux ça faisait presque 4 ans que l'on ne l'avait pas revu :

Mon père : oh moubarack tu es de retour tu te porte bien à ce que je vois ! Ça fait tellement longtemps.

Sahidou moubarak: je vais bien mon frère Inchallah ( par la grâce de Dieu). Et vous je vois que vous allez bien vous aussi. Où est Fadila ? Je ne l'ai pas vu depuis mon arrivé.

Mon père : Fadilaaaaaaa

Moi : oui papa.
En faisant une révérence je salue mon oncle avec la tête baissée en signe de respect.

Sahidou moubarak : comment tu vas fadila?
Et les études?
Mon père ne m'a même pas laissé répondre.

Mon père : mon frère Fadila a eu son baccalauréat il y'a de cela 6 mois maintenant elle se concentre sur les travaux domestiques.

Sahidou moubarak : ah bon? Fadila tu veux pas continuer tes études?

Mon père : à quoi ça va la servir tout cela si ce n'est de l'argent gaspiller ? Tu te rends compte que cette fille veut à elle seule fréquentée dans une école qui coûte plus de 1 millions de franc cfa? Mais non la priorité à ses frères et bientôt elle sera mariée pour que je la laisse partir faire 7 ans d'études !!! Eh Allah non jamais elle partira pas d'ici. Qui sait ce que elle va devenir là-bas sans surveillance !!

Sahidou moubarak: voyons mon frère laisse là parler! Tu sais dans les autres pays la femme est traitée au même pieds d'égalité que les hommes. Elles fréquentes et travaillent... et dans certains cas elles sont même plus intelligentes que les garçons. Fadila ma fille veut tu vraiment devenir médecin ?

Je ne contenta de hocher la tête toute peureuse de la réaction de mon père

Sahidou moubarack: alors je payerai ton école dès la rentrée prochaine. Tu peux commencer à préparer ton concours ma fille.

A cette phrase j'étais tellement fière que la voie de mon père me sorti de cette joie immense.

Mon père : non! Elle a des obligations à remplir Moubarack. D'ici  un an elle devra se marier avec Mohamed Akim. Merci pour ta proposition mais c'est non mon frère.

Sahidou moubarack : Fadila veut tu nous laisser seul un moment je te rappellerai.

Moi: d'accord mon oncle.

J'étais passé de l'état de joie à l'état de tristesse par cette parole de mon père. Il voulait me marier à l'âge de 18 ans à un homme que je n'aimais pas et qui me dégoûtait. Allah viens à mon secours et fait moi docteur s'il te plaît, je fit mes ablutions et je fit ma prière en gardant espoir dans mon cœur. Environ 10 minutes après la fin de ma prière mon oncle m'appela et j'y suis allée à pas de courses.

Sahidou moubarack: ma fille dès octobre prochain tu ira à l'université et chaque vacances tu reviendra les passés avec tes parents. Après tes études tu épouseras celui à qui tu es promise. La seule condition c'est le respect de nos mœurs !
A ses mots ma joies fut tellement grande que je me suis mise à genoux devant mon oncle à le remercier avec le plus grand respect qu'il soit.


Voici déjà 4 mois qui se sont écoulés depuis cette bonne nouvelle ou cette grâce de Dieu qui m' était tombée dessus aussi brutalement . Le concours était dans seulement 3 jours je devais prendre le train ce soir pour la ville de Yaoundé qui est la capitale du Cameroun. J'étais un peu stressée et je n'arrivais pas à me faire à l'idée que je devais quitter la maison familiale pour la première fois de ma vie.
Il est 16h quand j'entends mon père m'appeler dans sa chambre.

Moi: oui papa.

Mon père : assieds-toi.
Je pris place sur la chaise qui avait été placé devant mon père lui assis sur le lit entrain de lire le Coran.
Mon père était une homme pieux ! Il s'était marié à ma mère à l'âge de 21 ans à la demande de leurs parents respectifs alors qu'il n'avait pas encore fini ses études. Il avait eu 6 enfants dont les écarts d'âge étaient de deux ans au plus. Généralement dans les familles musulmanes le planning familiale n'était pas respecté pour la plupart. Physiquement il avait des yeux d'un noir clair, ses traits de visage étaient dure ce qui lui donnait un aire sévère , ses cheveux étaient toujours taillées à rat et sa barbe très longue, Morphologiquement il était plutôt baraqué et pas très grand de taille son teint chocolat que j'avais hérité totalement lui donnait cette air de l'Africain typique.

Mon père : Fadila ! Fadila! Fadila!
Il avait prononcé mon nom 3 fois dans un chuchotement effrayant. Déjà que mon père me faisait peur là je sentie mon souffle se couper. Qu'avais je fais de mal? Je n'irai plus à l'université ? Mon Dieu je t'en supplie aide moi!

Mon père : cette idée de te voir partir loin de la maison ne m'enchante pas. Tout de même je te laisse y aller en retour tu me dois le plus grand respect et tu dois toujours m'honorer et honorer Allah et faire ce qui va dans le sens des écritures saintes. Est-ce que tu m'as compris ?

Moi: oui papa je te le promets.

Mon père : va faire tes ablutions et reviens on va prier.

Après la prière mon père m'a accompagné à la gare routière où j'ai pris le train pour Yaoundé.
<< j vais à Yaoundé ! Yaoundé la capitale >>.

Esclave de la tradition Where stories live. Discover now