non, jamais je pleure, je cache mes peines, au fond, j'suis triste
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gabriella locatelli
fontainebleau, 15h
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mon père a un putain de cancer. j'arrive pas à y croire.
je monte dans ma voiture le regard complètement vide et envoie un message à james, mon seul et unique ami.
à james
viens chez moi à 20h
on va en boîte après
de james
j'allais te le proposer
je pose mon téléphone sur le siège passager et souffle en fixant le lampadaire face à moi.
je sais pas ce que j'ai fait pour que le sort s'acharne autant sur moi. faudrait m'expliquer un jour, parce que j'ai beau chercher je ne trouve rien qui justifie tout ça.
mon coeur est encore plus mort qu'il ne l'était déjà, à force je risque de mourir du syndrome de takotsubo.
j'ai déjà perdu ma moitié, je ne veux pas perdre ma vie tout simplement.
son absence me brûle à petit feu un peu plus chaque jour, j'arrive pas à vivre sans lui, mon jumeau me manque. alors quand mon père m'a annoncé sa maladie, je n'ai rien dit. j'ai simplement serré sa main en disant que je serai présente pour lui.
plutôt calme comme réaction, mais je le sais.
je vais finir par craquer.
...
james : j'suis désolé gaby, j'aime trop ton père en plus.
pour seule réponse, j'esquisse un faible sourire en passant doucement le lisseur dans mes cheveux.
james : t'as pleuré ?
- tu sais très bien que mon stock de larmes est écoulé depuis.
james : ouais bah faut que t'ailles consulter là, je pleure plus que toi meuf.
- c'est pas ma faute si t'as le coeur fragile, je réponds d'un faible sourire pour le taquiner.
james : fous-toi de ma gueule, c'est bien, il se lève de mon lit, t'as fini de te préparer ? y'a des bg qui nous attendent là.
je prends mon sac, réajuste ma robe et nous sortons de l'appartement, direction la boite de nuit.
...
james : t'as vu le bg là-bas ? il crie à mon oreille par-dessus la musique, j'tente ma chance, j'arrive !
je le regarde se mélanger à la foule et secoue la tête. il peut pas s'empêcher de draguer des mecs un peu partout, ça me fait rire.
james et moi on se connaît depuis la primaire, il a toujours été là pour moi. on a grandi ensemble, on a évolué ensemble, on a souffert ensemble fin bref, c'est mon acolyte de toujours.
je me dirige vers le bar quand je sens une main se poser sur mon épaule. je me retourne et vois un beau brun.
il me propose qu'on fasse connaissance autour d'un verre ce que j'accepte naturellement.
