t'as le regard et le coeur aussi froid qu'un glock
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gabriella locatelli
paris xvi, 13h
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je souffle face à la pile de cartons que je dois monter, seule.
les déménageurs auraient pu m'aider quand même.
je prends deux cartons dans le gros tas et monte les escaliers en essayant de ne pas tomber.
une fois arrivée au dernier étage, je les pose sur mon palier puis redescends les marches.
j'aurais pu appeler james pour qu'il vienne m'aider mais monsieur est trop occupé à mettre en route sa marque de vêtements, alors je préférais nz pas le déranger.
j'arrive au hall quelques secondes plus tard, quand j'entends une voix gueuler de l'extérieur :
- comment tu peux oublier ton téléphone ? putain kylian, on va être en retard !
je penche la tête vers la porte principale de l'immeuble qui était entrouverte, et vois une blonde et un métis qui vu leurs têtes, ont l'air de s'être disputés.
- eh c'est bon, me casse pas les couilles frère ! lâche sèchement ce dernier.
il pousse la porte, saoulé, et entre dans le hall en soufflant. quand il me remarque, il s'arrête subitement dans sa marche, avant de me regarder de haut en bas.
grave impoli lui.
je ne le calcule pas et prends un carton, puis un deuxième, mais celui-ci tombe au sol et s'ouvre.
- putain, je souffle doucement.
il avance vers moi et commence à ramasser les objets. je m'abaisse et fais de même sans dire un mot, sentant son regard me détailler.
après un long silence, je relève la tête et le surprends toujours à me fixer. il baisse la sienne sûrement gêné et continue de remplir le carton.
- pourquoi tu baisses les yeux ?
il relève la tête et hausse un sourcil, surpris.
- normalement quand on commence une conversation on dit bonjour.
- normalement quand on rencontre quelqu'un qu'on ne connaît pas pour la première fois, on ne le regarde pas de haut en bas, je réplique en fermant le carton.
il ne répond rien, étonné par ma réponse, tandis que je me redresse avec le carton en main, sous son regard insistant.
- t'as pas autre chose à faire ? je demande tandis qu'il se redresse à son tour.
il n'a pas le temps de me répondre que la blonde de tout à l'heure entre dans le hall, énervée.
- putain mais kylian qu'est ce que tu fous là ? on va être en retard ! elle lâche avant de se tourner vers moi, c'est qui elle ?
- parle bien aussi, c'est pas ta pote, réplique le métis.
un sourire victorieux se dessine malgré moi sur mes lèvres. dans tes dents connasse.
