Chapitre 12 - Partie III

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Lorsque je retourne dans la pièce principale, mon hôte se tient debout, près d'une fenêtre ouverte, un mug dans une main, son portable dans l'autre. Il a délaissé ses vêtements trempés pour un sweat noir et un nouveau jean. Quelques mèches de ses cheveux humides tombent sur ses cils. À mon arrivée, il éloigne le téléphone de son oreille et s'empresse de raccrocher. Je tire nerveusement sur le pull pour couvrir le haut de mes jambes quand il lève les yeux sur moi. D'un signe de la tête, il désigne les vêtements que je viens de mettre à sécher près du radiateur.

— Ça risque de prendre un petit moment... Je ne sais pas si tu vas être à l'heure pour ton rendez-vous avec le Prince Charmant.

Je fronce les sourcils dans sa direction. Il se contente de me tendre le mug qu'il tient entre ses mains, sans ciller.

— En attendant, bois ça. Ça te réchauffera.

Je récupère le petit récipient en silence. Shane reste appuyé contre le mur blanc et, presque machinalement, ramasse un pendentif égaré sur le rebord de la fenêtre, qu'il enroule patiemment autour de sa main droite.

Je prends une gorgée de café. Depuis que je suis arrivée ici, la curiosité me dévore et des dizaines de questions me brûlent les lèvres. J'ose un rapide coup d'œil dans sa direction et son regard semble m'encourager à soulager mes attentes. Je reste interdite quelques instants, assez surprise qu'il ne tente pas de fuir mes éternelles interrogations agaçantes, puis prends une profonde inspiration, tout en faisant nerveusement courir mes ongles sur le mug en céramique :

— Comment ça se fait que tu habites ici ? C'est pas un peu... Enfin, je veux dire...

— Pas un peu illégal ?

Je dodeline du chef, il étouffe un petit rire.

— Si. C'est totalement illégal. Ça t'étonne encore de moi ?

— Non, pas vraiment. C'est juste que... C'est pas l'endroit le plus rassurant du monde, c'est tout. Tu pourrais te faire expulser à tout moment. Et j'ai entendu dire que les propriétaires de ce genre de lieux étaient des chefs de gang très puissants et...

Il hoche la tête sans me quitter des yeux, son éternel demi-sourire au coin des lèvres.

— Et tu t'inquiètes pour moi ?

Je sens le rouge me monter aux joues et je suis reconnaissante à mes cheveux de venir masquer mon visage au même instant. Shane reprend, sans plus attendre de réponse à sa question.

— Tous ceux qui habitent ici connaissent bien les règles. À partir du moment que tu paies ton loyer, en cash et à l'heure, le grand patron est plutôt conciliant. Enfin, il l'était. Jusqu'à il y a peu de temps...

— Vous ne savez pas qui il est ?

Il balaie le sol du regard et se mord les lèvres avant de répondre, avec une pointe d'hésitation dans la voix.

— Certains le connaissent bien. D'autres non. La plupart du temps, ce sont ses hommes de main qui se chargent de récupérer l'argent. Ou d'expulser les mauvais payeurs. À leur manière.

Son regard se perd dans le vide et voyant que mes questions commencent à l'embarrasser, je décide de ne pas m'attarder sur le sujet. Je m'assois en tailleur sur le bord de son lit et reste silencieuse. Les mains plaquées contre la tasse chaude, je hume les délicats effluves du café qui s'en échappe.

— Tu sais, j'arrive toujours pas à croire que tu sois encore là.

Brusquement sortie de mes pensées, je lève les yeux vers lui. Il me considère gravement.

Le Dernier Vol des Oiseaux de Sang | TERMINÉEDove le storie prendono vita. Scoprilo ora