Chapitre 1

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« Il se peut que vous détestiez quelque chose alors que c'est un bien pour vous. Et il se peut que vous aimiez une chose alors qu'elle vous est néfaste. C'est Allah qui sait, alors que vous ne savez pas. »

—Sourate Al Baqarah verset 216

***

– Pour la prochaine fois, les enfants, je veux que vous ayez appris la première partie du tableau alphabétique avec l'aide de vos parents. J'interrogerai certains d'entre vous et ça sera noté, donc tâchez bien de le connaître ! N'est-ce pas Ismael ?

La jeune femme porta son attention sur le petit garçon assis au fond de la classe. Il soupira, tandis que quelques rires se firent entendre.

– Ne souffle pas, Ismael, dis astaghfirullah.

– Astaghfirullah, mais c'est toujours moi que tu fâches.

– Je ne te fâche pas, je veux que tu progresses, Ismael. Regarde, tu as huit ans, mā shā Allah, mais tes camarades n'en ont que cinq ou six. Tu ne veux donc pas passer dans la classe supérieure l'an prochain, et refaire une quatrième fois la première année ?

Ismael secoua la tête.

– Alors apprends ton alphabet, mon grand, tu verras ce n'est pas si difficile à ton âge. Bon, reprit-elle en frappant dans ses mains pour mettre fin à cet échange, c'est la fin du cours, allez rejoindre vos mamans et vos papas, je vous dis à dimanche prochain, in shā Allah, passez une bonne semaine ! Et n'oubliez pas les devoirs !

Les enfants se précipitèrent tous joyeux hors de la classe. Quand la salle se vida entièrement, la jeune femme s'assit un instant à son bureau et retint sa tête entre ses mains, la migraine la faisant souffrir depuis le réveil. Elle inspira longuement ; visiblement le doliprane n'était plus d'une grande aide, se dit-elle, de plus, il était à peine onze heures et elle devait attendre au moins le début d'après-midi afin d'en reprendre un autre. Cependant, qu'elle en but un ou non, le résultat était le même.

Au bout d'un certain temps, elle se motiva à se lever et à ranger ses affaires. Elle replaça des polycopiés dans son porte-vu, et remit le tout dans son sac. Elle essuya le tableau, nettoya un peu la classe en passant un coup de balais, et remettait les chaises à leur place.

Elle sortit de la salle de classe, qu'elle referma à clé derrière elle. Elle se rendit au bureau de son père, un peu plus loin dans le couloir, et déposa la clé dans un des tiroirs des multiples rangements. Elle laissa ses affaires dans un coin de la pièce qu'elle récupérerait lorsque son père serait de retour de ses cours coraniques, et qu'ils quitteraient la mosquée ensemble.

Elle se rendit à l'extérieur comme pour prendre l'air, quand elle fut interpelée par une amie de la famille.

– Alya ! Salam Alayki, comment vas-tu ?

– Wa Alayki Salam Khalti (ma tante), ça va, al-hamdulillah, et toi ? Répondit-elle en lui faisant la bise.

– Al-hamdulillah, la famille va bien ? Et ta sœur, elle s'habitue un peu à sa nouvelle vie ?

– Tout le monde va bien, al-hamdulillah, et vous ? Les enfants ? Et, oui, elle commence à prendre ses nouveaux repères, répliqua-t-elle avec un sourire.

– Al-hamdulillah benti (ma fille), oh ce n'est que le début, tu sais, après ça sera la routine, crois-moi. Et elle en aura marre.

Elles rirent toutes les deux.

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