La vie d'Alice

Chapitre 7 (partie 1)

_ Bon, maintenant à moi. J'ai besoin de vous.

_ Vous êtes pleine de compassion jeune fille, vous irez loin, mais faites attention à vous tout de même. Suivez-moi !

Cet homme n'avait pas l'air si mauvais, au fond, je pense qu'il avait voulu l'aider lui aussi, mais la vie ici à l'air plutôt difficile et perdre son emploi pour un geste de compassion ne doit pas être sa priorité. Ce que je peux comprendre. Il ouvre la porte de son bureau et me fait signe d'entrer et de fermer la porte derrière moi. Mon téléphone recommence à sonner. Je ne prends même pas le temps de regarder qui c'est et éteint directement mon portable. Je ne souhaite vraiment pas être dérangé à ce moment. 

_ Quel est votre problème ? me dit-il.

_ Je... J'ai peur d'être suivi... lui dis-je hésitante.

_ Par qui ? 

_ Mon ex petit ami.

_ Pourquoi ? 

_ Il me harcelait quand j'étais en France et la distance n'a pas suffi à lui échapper, il a débarqué chez moi ce matin.

_ Quel type de personne est-ce ? 

_ Une personne dangereuse, violente et manipulatrice.

_ En êtes-vous sûr ? 

_ Je vous demande pardon ? dis-je déconcertée.

_ Oui, je suis désolée de vous poser toutes ces questions, mais c'est le protocole. Des fois, une personne qui vous suit peut tout à fait avoir de bonnes intentions et ce n'est pas forcément un harceleur. 

_ Je ne comprends pas, vous ne me croyez pas ? 

_ Vous n'avez pas l'air, d'avoir été battu, ou d'avoir subi quelconque violence physique ou morale. 

_ Je ne le crois pas, vous n'êtes pas censé être à l'écoute de ceux qui viennent vers vous ? 

_ Si, mais je dois aussi savoir juger une situation urgente d'une situation de crise d'ado. 

_ Pardon ? 

_ Bon écoutez-moi. Moi aussi, je viens de France, je ne viens pas d'arriver ici depuis très longtemps. À peine un mois. Vous savez pourquoi ? Une histoire d'enfant entrant dans l'adolescence. Mon fils qui rêvait de faire des études de biologie et devenir ingénieur en France, a soudain décidé de vouloir rejoindre une fille, dans un nouveau pays pour faire des études étrangères, plus performantes m'a-t-il dit. Alors je peux comprendre votre point de vue, mais je ne peux pas m'en tenir qu'à une seule conclusion. Je dois avoir des preuves pour pouvoir vous croire.

     Je suis restée immobile, son histoire ahurissante. Le fait que cet homme soit si aveugle qu'il ne se soit même pas rendu compte des intentions de son fils. Le fait qu'il est déménagé pour lui et rien que pour lui. Mais je crois que le pire reste quand même, le fait que je sois la planter devant lui, à me livrer, à balancer des choses ultra personnelles sur ma vie, que je n'ai jamais dites à personne pour préserver mon entourage et ma propre personne. La seule personne à qui je décide d'en parler, c'est lui, c'est cet homme. 

Cet homme fatigué, fragilisé sûrement par la dureté de la vie, qui n'a plus aucune compassion, ou du moins, qui ne l'exprime plus. Et surtout, cet homme froid qui me fixe, et me juge sans savoir qui je suis. Cet homme qui sur la photo de son bureau semble si joyeux avec sa famille. Sa femme mince et belle, et son fils .... Son fils, un enfant qui paraît joyeux et innocent. Un enfant que je n'ai jamais connu et que j'aurais préféré connaître avant qu'il grandisse. Comment cet homme, ne peut-il pas s'apercevoir que son fils est une ordure de premier ordre, la pire brute du monde. Comment ai-je pu tous lui balancer sur ma vie, à lui. Cet homme qui a mis au monde, mon plus gros cauchemar. Mon regard reste figé face à cette photo. Une larme dévale ma joue. J'en perds mes mots. Je n'ai même plus de voix, je suis tétanisée. Comment je vais me sortir de là. Je n'ai même pas la police pour me protéger. Comment vais-je faire ? 

_ Mademoiselle ? Vous allez bien ? 

_ Je... Je ...

_ Je comprends que cela vous désole quand je vous dis tout cela. Mais je...

Soudain, le téléphone sur son bureau se met à sonner. Il répond :

_ Allô ? Sergent Fox ...... Hmmm....... Oui bien sûr, je suis au bureau, tu peux me rejoindre, j'ai bientôt fini .... Oui à tout de suite.

Son regard se repose sur moi, puis il me tend une feuille et un crayon :

_ Tenez, je ne peux rien faire sans preuve, mais vous pouvez toujours remplir cette feuille avec vos coordonnées, et je vous contacterai si jamais je peux faire autre chose pour vous.

     Je prends le crayon d'une main tremblante et hésite. Toutes mes coordonnées, c'est comme me vendre directement au diable. Je décide donc de marquer une fausse adresse. Tant pis, la police ne pourra rien pour moi, je trouverai un moyen seule. Comme toujours. Une fois la feuille remplie, je la lui tends et me lève. D'un geste de tête, je le remercie et tente de me retourner et de partir d'ici le plus vite possible. Sauf qu'en me retournant, je fonce dans quelque chose. Je recule en me frottant l'arrête du nez. J'étais prête à m'excuser, avant de relever la tête pour l'apercevoir. Son regard, sa mâchoire serrée, son ombre, sa présence qui me terrifie et son odeur qui me répugne. Je suis dévastée. Jusqu'où mon cauchemar va aller ?

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Bonjour à vous tous, je m'excuse vraiment pour ne pas vous avoir donné de nouvelles depuis aussi longtemps.😢 J'avais besoin de me ressourcer avant de me remettre à écrire la suite de cette histoire. La motivation avait quelque peu diminué avec le manque de temps. 

J'espère pouvoir tenir le rythme et vous proposer plus régulièrement une suite de cette histoire. La vie d'Alice doit se poursuivre. 😉

J'espère que ce chapitre vous plaira, et j'attends vos retours avec impatience ! 😊💕