Prologue ¤ (1/2)

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{Callie}

Nous sommes à l'hôpital depuis quelques jours déjà, et je ne comprends toujours pas ce qui se passe. Elle allait pourtant si bien !

Enfin, le mieux qu'on puisse aller lorsqu'on perd son mari suite à un accident de voiture y a moins d'un an.

Mais bon, nous remontons la pente, toutes les deux. Petit à petit, on a trouvé nos marques, on se soutient. Nous sommes unies contre le monde. Et même si c'est dur, on essaie d'aller bien et faire bonne figure ! Surtout pour le reste du monde. On sourit, si bien que tout le monde pense que tout va mieux, que notre deuil est passé. Mais entre nous, on a toujours été franche, la perte de mon père nous a beaucoup rapproché. Quand on veut pleurer, on pleure, quand on a mal, on en parle ensemble. Au final elle n'a pas joué franc jeux avec moi !

— Mlle Blossom, je suis le médecin de votre mère, me dit une femme en blouse blanche.

Quand je relève la tête je me rends compte qu'elle est assez jeune, elle ne doit pas avoir plus de cinq ans de plus que moi. Mais vu sa tête ce qu'elle va m'annoncer ne me plaira pas, j'en suis certaine. Elle a beau avoir des stylos multicolores qui font très sérieux, je sens bien que ça doit être sa première fois. Jusque-là elle devait être supervisé par d'autres médecins, mais la voilà en solo, et pour une première ils l'ont gâté...

— Nous avons reçu les résultats des examens que nous lui avons fait passer. Nous sommes arrivés à la conclusion que votre mère a arrêté ses médicaments contre son hypertension artérielle. Malheureusement, comme cela fait déjà plusieurs mois, nous prenons cela très au sérieux. En effet elle est très affaiblie, elle a aussi beaucoup de carence. Et si elle n'avait pas fait ce malaise en votre présence elle aurait pu continuer comme ça, et les conséquences aurait été dramatique.

— Comment ça ? Je vis avec elle depuis le décès de mon père, et je la vois les prendre tous les jours. Je ne comprends pas.

— Je suis désolée Mademoiselle mais je pense qu'elle s'est jouée de vous.

Je me retourne vers ma mère, qui se repose. Elle sait très bien que ses médicaments sont très importants, car sans traitement elle risque gros. Elle a l'air si reposée, apaisée. Quand on la regarde, on ne dirait pas qu'elle est malade...

— Le problème étant que nous devons la garder dans notre service pendant un long moment car il a bien trop de risques à laisser rentrer chez vous. Surtout, sans certitude qu'elle prenne ses médicaments. Nous lui avons aussi programmé un rendez-vous avec un psychiatre pour essayer de comprendre son geste.

Son geste... Qu'es ce qu'elle essaye d'insinuer ! Que ma pauvre mère a voulu se suicider ? C'est impossible ! Elle ne veut pas m'abonner, je sais à quel point elle aimait mon père, mais enfin, je suis sa fille ! Le fruit de leurs amours, elle n'a pas pu...

Elle ne sait pas de quoi elle parle ! Elle est totalement incompétente voilà tout ! Ce n'est qu'une étudiante, elle doit être la dernière de sa classe, c'est certains ! Je vais demander un autre avis. Car il est hors de question que ma mère est CHOISI de faire cela...

Et puis mourir, il y a tellement de façon de le faire, pourquoi préférer la plus douloureuse et la plus longue des façons ?! Ce n'est pas logique...

***

— Code BLEU, chambre 214 !! Vite dépêchez-vous...

A peine ai-je franchi les portes de l'ascenseur j'entends les infirmières crier ! 214 !! Quoi ???!!! Non !! Et puis, c'est quoi ce code ?! Je lâche mon café, cours jusqu'à sa chambre.

On me bloque l'entrée, je ne comprends pas, on me parle, je n'entends rien.

Ma mère est entourée de plusieurs infirmière et médecins. Des tubes, des tuyaux, un signal plat... un défibrillateur, on la choc, toujours rien...

Je cris, je pleurs, retenue par une infirmière qui me refuse toujours l'entrée. 

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⏰ Dernière mise à jour : May 21, 2021 ⏰

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Amour GivréOù les histoires vivent. Découvrez maintenant