Chapitre 23 : Profiter de l'instant présent

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Le samedi 2 septembre

Fort heureusement, je n'ai pas trop veillé au gala de charité, ce qui fait que je ne suis pas trop fatiguée lorsque je me lève le lendemain matin.

— J'adore avoir mes week-ends, m'informe Timmy tandis que je passe à côté de lui.

Il s'étire puis baille bruyamment. Contrairement à lui, j'ai pris ma douche et je suis habillée. On dirait que je suis plus motivée que lui.

— Quel est le programme de la journée, monsieur Tim ?

Le sourire qu'il m'offre m'intrigue. Quel peut bien être ce secret qu'il garde, les fesses posées sur le canapé ?

— Hum, je crois qu'il y en a une qui a passé une bonne soirée, commente-t-il.

C'est vrai que lorsqu'il est venu me chercher, je n'ai pas été très bavarde. J'étais fatiguée et peut-être un peu encore sous le choc de la soirée de folie que je venais de passer. Mais Tim le sent lorsque je cache quelque chose et je me doute qu'il veut me tirer les vers du nez.

— Si on prend en compte le fait que mon compagnon de soirée s'est retrouvé avec une photo de lui embrassant un homme alors qu'il était en pleine présentation de son entreprise et que les gens m'ont soudainement regardé avec pitié, je dirais que la soirée a plutôt mal démarré.

— Qui a quoi ? s'exclame Etta.

Tiens donc, je ne l'avais pas vue. Elle a vraiment du talent pour apparaître quand on ne s'y attend pas.

— Keith n'était pas un serial killer comme disait Tim, mais gay. Et c'est son ancienne associée qui a ruiné son image en affichant une photo perso sur l'écran alors qu'il était en pleine présentation orale et visuelle de sa société.

— La salope ! souffle Etta, choquée.

Je suis plutôt d'accord. D'ailleurs je hoche la tête pour confirmer ses pensées lorsque mes yeux se posent sur un nudiste dans le couloir. Et c'est évidemment ce moment que choisit mon cerveau pour m'envoyer une réplique pourrie d'une publicité : "Oh regarde, un vers luisant ! Oh ben non, haha. Là, là c'est Michel. Ah oui ? Hum... Oh...".

Non mais qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ?

— Oh mon Dieu ! hurle celui-ci en nous voyant, Timmy et moi, sur le canapé. Oh putain de merde !

Ça a comme un goût de déjà vu. Souvenez-vous, ce pauvre Ryan... A moins que ce n'était pas son vrai prénom ? Mince alors, je ne sais plus.

— Ah oui, petite info sans grande importance : j'ai des colocataires ! balance Etta dans un grand sourire.

Le nudiste déguerpit aussitôt et je le comprends parfaitement. Quand est-ce que mon amie va commencer à dire à ses sucreries qu'ils ne sont pas tous seuls dans l'appartement ?

— Alors c'est comme ça que tu relèves le défi d'abstinence ? relève Timmy en se levant.

— Oh je t'en prie, c'était juste un défi débile, soupire Etta en remuant la main.

Euh, est-ce que c'est moi ou bien un orage se prépare ? Pas encore ! J'en ai marre à force.

— Moi je ne le trouvais pas si débile que ça, commente-t-il avant de foncer sans plus d'explications en direction de sa chambre.

Euh... OK.

— Eh bien ? rigole Etta en me regardant. Il a ses règles ou quoi ?

Sauf que je ne rigole pas. Parce qu'il est rare que Timmy laisse percevoir tant d'émotion dans sa voix et je comprends que quelque chose ne va pas. Est-il déçu qu'Etta ait parlé sans vraiment accorder de l'importance à ses mots ou bien est-ce que ça cache autre chose ? Comme des sentiments par exemple. Des sentiments trop grands désormais pour les cacher.

Petit ami & Compagnie 3 - Le bel inconnu (Terminée)Where stories live. Discover now