- Je t'avais prévenue.

Je me retourne en reconnaissant immédiatement la voix : Cébren ! Alors que je lui fais face, elle me toise durement. J'ai un mouvement de recul.

- Tu ne vas pas t'y mettre !

- Bien sûr que non.

Son sourire de d'habitude réapparaît. Je me détends aussitôt.

- Je t'avais dit que tu aurais besoin d'aide. Maintenant, c'est à toi de faire le premier pas, me lance Cébren en se retournant.

- Non, ne pars pas ! Attends !

Je la prends par le bras. Celle-ci baisse les yeux à mes doigts et renifle. Je me rends soudain compte de son corps squelettique et ses grosses cernes.

- Cébren ! m'exclamai-je. Qu'est ce qu'ils te font ?

- Rien de grave, dit-elle d'une voix rauque.

- Mais regarde toi ! -Je me mets en colère- Pourquoi tant de secret ? Pourquoi je n'ai pas droit à des réponses ?

- Tu ne comprends toujours pas ? fulmine-t-elle. Blanche et ses disparitions ?! J'essaie de te le faire comprendre mais tu te préoccupe trop de moi !

- Bien sûr que non ! Enfin, je...

- Je t'avais prévenue et tu ne m'as pas écouté. Maintenant, débrouille-toi.

Puis, elle disparaît. Débrouille-toi ?! Débrouille-toi ! Je n'en peux plus. C'est à toi de faire le premier pas ! Et puis quoi alors ? Que je dise à mon meilleur ami que je fréquente un monstre ?

Débrouille-toi.

Ces mots résonnent dans mes oreilles et remontent dans mon cerveau. Je n'arrive pas à y croire ! Cébren ne m'aide plus !

- Très bien ! hurlé-je. Bon débarras !

Je me retourne, furieuse et cours vers mon petit sentier. Je tente d'oublier tout ce qu'il se passe autour de moi, pourtant, tout tourne. Ysandre, Alex, Bruno et maintenant Cébren !

Il ne me reste plus qu'une personne fidèle. Et ce n'est pas papa.

Ni Blanche.

Mais Ludo.

##

En faisant les courses avec papa, je prends soin de l'emmener au magasin d'habits. Il me fallait une tenue noire pour ce soir, confortable et assez élastique. J'ai volé la carte bancaire de maman. Papa la garde tout le temps près de lui, s'en servant u jour au cas où. Mais moi je connais le code. C'est la date de naissance de Aloyse. Papa le répétait en boucle, je pouvais l'entendre le marmonner dans son lit le soir comme si maman allait réapparaître. Mais non. C'est la vie et on ne peut rien y faire. Papa marche à mes côtés, des sacs à la main. Je dis :

- Heu, papa ? Il me manque quelques fournitures pour l'école, mens-je. Je...

- Tiens, me dit-il en me tendant des pièces. Va dans le magasin là-bas, continue-t-il en me montrant du doigt le magasin école. Vas-y et rejoins-moi devant les caisses au supermarché.

Je hoche la tête et fait mine de me diriger vers le magasin école. Quand je ne vois plus papa de mon champs de vision, je fais demi-tour et cours au magasin habits.J'entre en entendant la petite cloche sonner. Il n'y a presque personne. Tant mieux. Je vais dans le rayon des enfants dix-onze ans et cherche un habit noir. Mes yeux fouillent tous les rayons. Je trouve là de belles chaussures noires. Elles sont bien entretenues. Wow. Je n'avais jamais vu de botte aussi brillantes. Je me ressaisie. Concentre toi !

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